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Revue de presse

Dr Mohamed Rabhi, directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement au ministère de la santé : « Coordonner pour prévenir les menaces sanitaires »

La presse | Tunisie | 29/11/2018

Ces derniers temps, les changements climatiques ont fait couler beaucoup d’encre. Les feux des projecteurs sont braqués sur les épisodes climatiques extrêmes qui ont touché plusieurs pays tels les inondations, les tsunamis ou le phénomène de sécheresse et qui menacent non seulement l’écosystème mais également la santé humaine en multipliant notamment le risque de voir réapparaître des maladies qui ont été éradiquées depuis plusieurs décennies. Entretien…

Nous assistons à des épisodes d’inondation et de sécheresse excessive liés aux changements climatiques. Quels risques représentent-ils pour la santé humaine ?

La Tunisie est particulièrement vulnérable aux changements climatiques. Cela se reflète à travers les épisodes de sécheresse ou d’inondations qu’a connus notre pays ces dernières années. C’est ce qui explique que la Tunisie se soit engagée dans un processus national visant à adapter les secteurs sensibles aux changements climatiques. Ces derniers sont en étroite corrélation avec les risques et les facteurs qui peuvent menacer la santé humaine. Quand on dit inondation cela implique l’apparition de gîtes multiples qui peuvent entraîner la prolifération de moustiques, vecteurs de transmission de maladies comme le West Nile. Il y a également une augmentation de la densité vectorielle pendant les périodes de grande chaleur. Une période de sécheresse entraîne une diminution des eaux de surface. En ruisselant, elle concentre davantage de matières organiques, présents sous forme de traces d’azote et de phosphore. Lors du traitement de cette eau, leur interaction avec l’eau de javel utilisée comme produit désinfectant de l’eau potable conduit à la formation de sous-produits chlorés. Plus il y a de matières organiques et plus la concentration de sous-produits chlorés est élevée. Ils obéissent, en effet, à l’effet cumulatif. A la longue, ils peuvent être cancérigènes pour la santé.

Y a-t-il des maladies infectieuses qui sont susceptibles de se développer à cause des catastrophes naturelles qui peuvent survenir ?

Les changements climatiques peuvent être indirectement à l’origine de plusieurs maladies telles que l’hépatite A ou la toxiplasmose alimentaire collective ou des maladies de l’appareil respiratoire. Ainsi une hausse de la température peut entraîner une élévation du niveau de la pollution hydrique et atmosphérique qui peut provoquer des problèmes respiratoires chez les êtres humains. Il y a également les maladies liées à l’eau, à l’instar de la thyphoïde et du choléra. Le germe cholérique peut se transmettre à travers l’eau de boisson contaminée. C’est également le cas de la typhoide une maladie dont le vecteur de transmission est la salmonelle, une bactérie dont la présence peut être due au manque d’hygiène et de protection d’une source d’eau. Ce genre de bactérie peut provoquer des effets néfastes sur la santé. La contamination est notamment élevée en cas de fortes inondations. A titre d’exemple, la cassure d’une conduite de la Sonede qui peut survenir en cas de fortes inondations peut provoquer la contamination de l’eau de boisson. C’est pour cette raison que le ministère de la Santé intervient rapidement pour contrôler l’eau de boisson, à travers des analyses biologiques pour vérifier que l’eau n’a pas été contaminée et le renforcement de la désinfection.

La Tunisie a réussi par le passé à éradiquer plusieurs fléaux endémiques. Risquent-ils de réapparaître de nouveau à la lumière de cette nouvelle donne que sont les changements climatiques ?

C’est une éventualité à ne pas écarter. Quand on parle de maladie nouvelle et émergente cela me fait penser au paludisme qui a été éradiqué depuis la fin des années soixante-dix. Le vecteur de transmission est actuellement présent. Avec l’augmentation des gîtes d’eau, l’ouverture des barrières commerciales, touristiques… tout cela, conjugué aux changements climatiques, contribue à favoriser le risque de voir des maladies éradiquées réapparaître de nouveau. La présence du moustique tigre a été confirmée. Pour l’heure, il n’est pas porteur du germe responsable entre autres de la dengue et du chikungunya. Cela fait déjà quelques années qu’il est en Italie et en France à cause des changements climatiques. On s’attendait à ce qu’il vienne ici. Nous l’avons localisé au niveau de Carthage. Mais il est inoffensif. Pour pouvoir être un vecteur de transmission et provoquer une maladie, il faut qu’il soit porteur d’un germe infectieux. Ce n’est pas le cas. Il faut comprendre que le moustique tigre devient redoutable lorsqu’il est contaminé par une personne infectée qui a été piqué par ce dernier.
L’insecte infecté, qui entre généralement par les points frontaliers, les ports... peut alors devenir dangereux.

Les maladies infectieuses dont nous entendons de plus en plus parler ces dernières années comme l’hépatite A ou le West Nile seraient-elles la conséquence d’un relâchement des autorités concernées ?

Nous n’avons pas jusqu’ici observé à proprement parler de véritable phénomène épidémiologique inquiétant qui refléterait un laisser-aller des autorités chargées du contrôle sanitaire. Le relâchement est observé par contre au niveau de la coordination entre les municipalités pour lutter contre les déchets ou les gîtes de moustique. C’est à ce niveau qu’il faudrait améliorer les choses car la collaboration laisse à désirer. Il n’y pas, en effet, véritablement de coordination entre les ministères et les municipalités. Quand on parle de gîtes de moustiques, il faut faire les choses dans les règles de l’art et travailler en parfaite collaboration avec les autres départements pour éviter leur prolifération. D’ailleurs le ministère de la santé est le dernier maillon de la chaîne. Nous ne sommes ni responsables des déchets ni de la pollution. Pourtant dès qu’une maladie est signalée, c’est le ministère qui est mis en avant sous les feux des projecteurs.

Faut-il envisager une stratégie préventive pour éviter que des catastrophes sanitaires ne surviennent dans le futur ?

Conscient des menaces sanitaires liées aux changements climatiques, le ministère de la santé a élaboré en collaboration avec le ministère de l’Environnement une stratégie d’adaptation aux cc qui s’articule autour de cinq principaux axes à savoir, entre autres, la mise en place d’un système de veille et d’alerte, le renforcement des capacités et de la collaboration intersectorielle, la promotion de la recherche et la sensibilisation de la population.

Auteur : Propos recueillis par I.H.

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