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L'économiste maghrébin | Tunisie | 17/10/2018
Les besoins en matière de greffe d’organes et de tissus augmentent sans cesse. Pourtant, le don d’organes, ce geste d’une générosité infinie, n’est jusqu’à présent pas répandu dans nos sociétés.
Il est, de ce fait, nécessaire de changer le regard sur cet acte salvateur, qui fait jusqu’à présent l’objet d’une grande réticence.
A cet effet, une Journée nationale de sensibilisation au don d’organes se tient tous le 17 octobre de chaque année pour la promotion de la culture du don d’organes et de tissus.
En Tunisie, le don d’organe d’un donneur vivant est mieux accueilli que celui après décès. Dans ce cas, le don ne peut se faire sans l’accord préalable de la famille du défunt. Dans la majorité des cas, les demandes de prélèvement d’organes se soldent par un refus.
La confusion pourrait provenir d’un principe fondamental de l’Islam. Le corps étant inviolable et ce principe ne faisant pas exception à la mort de l’individu.
S’installe alors un dilemme entre le respect du devoir de préserver le corps tel qu’il a été créé, et la nécessité de prélever des organes pour sauver une ou plusieurs vies. Pourtant la position de l’Islam est claire quant à la question du don d’organe.
Une position favorable de l’Islam en faveur du don d’organes a été prononcée à maintes reprises. Que le donneur soit mort ou vivant.
En Tunisie, une Fatwa en date du 18 août 2006, a été émise en faveur de cet acte de générosité.
Par ailleurs ne jamais désespérer est une injonction divine, le don d’organes étant un merveilleux moyen de donner de l’espoir. Il permet surtout de sauver la vie d’une personne.
Don d’organes : changer les mentalités
L’expression de la volonté de faire don d’un ou plusieurs organes équivaut selon l’Islam à un testament obligatoire. Le don lui-même ayant le statut d’une aumône perpétuelle qu’elle bénéficie à une ou plusieurs personnes.
Par ailleurs la condition sine quanone d’un don d’organe sur personne morte est que la personne soit décédée de mort encéphalique. Or, les familles d’un proche en état de mort encéphalique ont du mal à admettre la réalité de sa mort. Certaines fonctions (respiration, battement du cœur) étant artificiellement préservées, et des réflexes pouvant même persister.
Par ailleurs le manque de confiance, le doute relatif au trafic d’organes expliquent également le manque d’enthousiasme envers le don d’organes.
Du chemin est à faire en matière de don d’organe. Selon les donnée pour l’année 2015, 53 % des familles refusent le don d’organe d’un proche décédé ou en état de mort encéphalique.
En 2016, 1416 personnes étaient en attente de greffe de rein et le sont surement jusqu’à présent.
Il est temps de changer les mentalités, car les besoins en matière de greffe augmentent. Faut-il prendre conscience qu’avoir besoin d’un organe pour sauver sa vie ou celle d’un être cher est un évènement qui n’arrive pas qu’aux autres ?
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