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La presse | Tunisie | 15/10/2018
Les hôpitaux régionaux accusent un grand manque de médecins dans diverses spécialités, ce qui nuit à la qualité des soins apportés aux patients qui sont souvent obligés de se rendre dans les grandes villes pour se faire soigner.
La situation demeure toujours critique dans les régions de l’intérieur où l’on constate encore un manque cruel de médecins spécialistes, mais aussi de beaucoup de médicaments, y compris parfois ceux utilisés pour le traitement de certaines maladies chroniques ou d’appoint, poussant les patients à se rabattre sur les génériques ou à recourir à la débrouille pour se procurer certains médicaments, au demeurant, vendus au compte-goutte chez les pharmaciens. La situation est difficile dans nombre d’hôpitaux où certaines spécialités font carrément défaut, y compris dans le privé, notamment pour la dermatologie et la neurologie, pour ne citer que ces deux disciplines-là.
Le ministre de la Santé a déploré lors de ses visites dans les régions la pénurie de médecins spécialistes et de première ligne, comme à Siliana ou encore à Béjà ainsi que le manque de médicaments, devenu malheureusement une réalité effrayante pour les patients qui n’arrivent plus parfois à se procurer des médicaments nécessaires pour le traitement des maladies chroniques.
Mohamed ayari, retraité, nous confie qu’il a fait le tour d’un grand nombre de pharmacies pour se procurer deux ou trois paquets de « Dépakine Chrono 500 » utilisé pour des traitements neurologiques. Contactés, les pharmaciens nous affirment, à leur tour, que plusieurs médicaments sont, en effet, en grande rupture, et qu’ils ont été remplacés, dans le meilleur des cas, par des médicaments génériques, notamment pour le Gaviscon, utilisé pour combattre le reflux gastrique.
Une situation précaire dans les hôpitaux
Les rapports soumis au conseil régional de Béjà, la semaine dernière, par la commission de la santé, lors de la tenue de sa 2e session ordinaire, sont même alarmants. Ils font état d’un manque flagrant de médecins spécialistes et de cadres paramédicaux, ce qui s’est répercuté négativement sur la santé des citoyens, contraints, toujours la mort dans l’âme, de se rendre à la capitale pour se faire soigner ou subir une intervention chirurgicale.
Certains spécialistes se rendent même une fois par semaine à Tunis pour effectuer des interventions chirurgicales à leurs patients, tellement les cliniques font défaut et que les hôpitaux régionaux sont sans ressources humaines à même de mener de telles opérations.
L’organisation des jeunes médecins a même tiré la sonnette d’alarme sur la situation jugée désormais précaire dans les hôpitaux de l’intérieur, et dans ceux de la capitale où l’on affirme qu’il y a un manque énorme de gants stérilisés, de scanners et de médicaments, comme l’Etamsylate utilisé en chirurgie pour diminuer les pertes sanguines et le « Vit K1 » pour lutter contre les caillots sanguins, poussant un grand nombre de jeunes médecins à fuir à l’étranger où ils sont accueillis à bras ouverts.
Certains hôpitaux ont fini par signer des conventions avec des spécialistes pour assurer le minimum requis, mais cela n’a pas résolu le problème en ce que le manque de médecins spécialistes demeure assez douloureux et pénible pour les patients, comme à l’hôpital du Kef qui souffre d’un manque tangible de médecins spécialistes, notamment dans la spécialité ophtalmologie avec un seul médecin pour une population de 250 mille habitants (sans citer la libre pratique), mais également pour la gynécologie, la neurologie et la dermatologie.
Face à ce qui a été qualifié de véritable désastre sanitaire, le ministère de la Santé semble incapable de redresser la barre, tant les moyens manquent et que la volonté de travailler dans les régions de l’intérieur se réduit comme peau de chagrin chez les médecins, tant les conditions de travail sont peu alléchantes et que les gains professionnels sont peu motivants ; ce qui pousse à lancer un appel urgent au gouvernement, au ministère de la Santé en premier lieu pour réagir promptement et venir en aide à la population, mais aussi pour créer les conditions de soins requises et favoriser l’accès à une santé équitable, à tous les Tunisiens, partout dans le pays
Jamel Taibi
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