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La presse | Tunisie | 07/10/2018
Après la fermeture des écoles du nord-ouest, on assisterait à coup sûr dans les années à venir à la réouverture de certaines écoles ou la construction de nouvelles sous peine de connaître une nouvelle crise dans le système public d'éducation nationale qui affecterait la qualité de l'enseignement.
Ces chiffres saisissants reflètent une nouvelle réalité liée à la croissance démographique en Tunisie. Le taux de fécondité qui mesure le nombre d'enfants par femme en âge de procréer a connu une évolution ces dernières années avant de connaître un repli selon les derniers recensements de l'Institut National de la Statistique.
Le taux de fécondité est passé de 2,10% en 2010 à 2,46% en 2014 alors qu'auparavant il se situait aux alentours de 1,2% conformément au seuil des pays d'Europe du Sud. Cependant une tendance baissière a été relevée en 2016.
Sur sa page facebook, M. Ben Zina, démographe, résume : « La tendance à la hausse des naissances a repris depuis le début des années 2000. Parler d'un effet couvre-feu est tout simplement ridicule ! ».
Il préfère infirmer et nuancer l'hypothèse émise par certaines parties selon laquelle de nombreux enfants ont été conçus durant les longues nuits de couvre-feu en 2011 dans la Tunisie post-révolution. Sur le plan statistique, les données sont les suivantes.
En moyenne, 221 712 nouveau-nés par an sont comptabilisés depuis 2012. Entre 2012 et 2016, une légère hausse a été observée suivi ensuite d'un fléchissement du nombre de naissance depuis 2016. On est passé, en effet, successivement de 217.738 naissances par an en 2012 puis 222.962 en 2013, 225.887 en 2014, 222.534 en 2015 et 219.441 en 2016.
Une fécondité en phase évolutive
Mohamed Ali Ben Zina décrit le tableau : « Les naissances sont en baisse tout comme les mariages et la fécondité dans son ensemble. La tendance ne porte pas sur une ou deux années mais il y a des variations qu'on juge sur le long terme sur une dizaine d'années ». Il vient contredire certains chiffres avancés qui affirment que le nombre de naissances est sur une courbe exponentielle et donne une explication. « Les phénomènes démographiques sont structurels et prennent énormément de temps avant qu'on puisse en tirer des enseignements ».
De manière générale, la natalité évolue depuis les années 1990 de façon constante et généralement croissante. « Le taux brut de natalité minimum qui comprend la fécondité a été enregistré vers la fin des années 90. Le nombre de naissances connaît une reprise qui ne s'explique pas uniquement par la fécondité. Le premier aspect concerne la structure de la population. La pyramide de la population change », note le démographe.
Les effets se sont portés sur le nombre de naissances annuelles qui est passé de 217.738 en 2012 à 225.887 nouveau-nés en 2014 avant de redescendre à 219.441 en 2016. Mais pas que.
« Le nombre de mariages a connu une explosion notamment le mariage coutumier (zawaj orfi). Ils sont passés de 70.000 en 2004 à 225.000 en 2014 », selon un média électronique. La nuptialité qui se traduit par le nombre de mariages dans les années 80 contribuait à raison de 250.000 naissances. En terme de naissances il baisse de nouveau en 1990 et modifie la structure démographique.
Ces structures démographiques déterminent la baisse ou la hausse des naissances. La structure par âge détermine si la génération est nombreuse.
Une explosion au niveau des mariages ne traduit pas nécessairement une élévation du nombre de naissances tandis qu'a contrario une baisse des naissances implique directement une baisse des mariages. « On enregistrait 110.000 mariages annuellement tandis que désormais ils vont en baissant pour passer sous la barre des 100.000 ».
Un effet structurel avec une génération pleine avant de changer dernièrement. Le taux démographique était favorable contrairement au phénomène actuel. « Cela n'empêche : il y a une très légère reprise depuis 2009-2010 avec 205.000 naissances par an ce qui a traduit une évolution positive en termes de volume de la fécondité ».
Par ailleurs, M. Ben Zina réfute la thèse sur le grossissement des effectifs des écoliers comme annoncé en préambule au seul motif de l'explosion du nombre de naissances ces dernières années. Il explique sa position : « Il est inconcevable que les naissances puissent atteindre un palier de quarante mille naissances supplémentaires d'une année sur l'autre.
Jamais la barre des 20.000 naissances supplémentaires n'a été franchie en Tunisie ». Enfin, il est revenu pour nuancer la gravité de l'indicateur du taux d'analphabétisme actuel de 19%. « La masse de la population analphabète n'a pas augmenté. Elle est dans les mêmes proportions que celle des années 1970 ».
Par Mohamed Salem Kechiche
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