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La presse | Tunisie | 23/07/2018
Pénurie de médicaments dans la pharmacie d'officine et les hôpitaux, chute considérable des réserves des médicaments vitaux, suspicion de corruption sur le plan de la gestion de la Pharmacie centrale de Tunisie, dettes de la PCT à l'égard des fournisseurs étrangers, des mots devenus les leitmotive de la crise du secteur de la santé en Tunisie. La pénurie a atteint un stade alarmant ces derniers temps comme le confirment le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot) et l'Organisation tunisienne des jeunes médecins.
Contrebande et mauvaise gestion, les maux du secteur
Le Syndicat des pharmaciens d'officine (Spot), a en mars dernier, tiré la sonnette d'alarme sur la situation critique de la Pharmacie Centrale qui connaît une crise de trésorerie sans précédent due au non-paiement de ses avoirs auprès de la Cnam et des structures publiques de santé. Cette crise a mis la PCT dans l'incapacité de payer ses fournisseurs dans les délais impartis entraînant le ralentissement d'approvisionnement en médicaments importés et même la suspension de livraisons par certains laboratoires. Elle s'est traduite par un manque au niveau des officines et des structures de santé publique de plusieurs spécialités de médicaments dont certaines sont indispensables et n'ont malheureusement pas de similaires. La pénurie est bien réelle et risque, si elle perdure, de poser un grave problème de santé, a souligné le Spot.
Les dysfonctionnements que connaît ce secteur concernent le problème de la contrebande et celui de la mauvaise gestion, ce qui pose un problème auquel il faut trouver une solution dans le cadre de la bonne gouvernance par la mise en place d'un système de contrôle rigoureux et permanent à différents niveaux.
Le ministre de la Santé a, à maintes reprises, pointé du doigt deux facteurs essentiels ayant contribué à la dégradation de ce secteur, à savoir la contrebande et la corruption, ce qui n'est pas un fait nouveau. Tous les anciens ministres s'accordent à dire que le secteur des médicaments est bel est bien gangrené mais ce sont toujours les solutions de sortie de crise qui font défaut.
L'injection de liquidités, une solution provisoire
Le gouvernement est intervenu pour renflouer les caisses de la PCT à hauteur de 500MD, et ce, suite à un CMR tenu lundi 11 juin sous la présidence de Youssef Chahed. Une première tranche de 250MD sera versée prochainement, a assuré dernièrement le ministre de la Santé Imed Hammami.
Le ministère de la Santé, tente, tant bien que mal, de redresser la barre et réduire les dettes de la Pharmacie Centrale. En novembre 2017, un CMR a été tenu pour évaluer la situation de la PCT et la série de mesures entreprises n'ont pu améliorer la situation financière de cette dernière. Pire, son P.-d.g. a été limogé en avril 2018. C'est que la crise n'est pas facile à gérer et demande une révision de fond en comble du secteur des médicaments.
Mais le vrai problème réside dans le retard observé sur le plan de la réforme des caisses sociales (Cnss et Cnrps) et de la Cnam, nous a confié le président du syndicat des pharmaciens d'officine, Mustapha Laâroussi. L'injection de liquidités fera du bien certes à la Pharmacie Centrale et aux officines mais elle demeure une solution de rafistolage. Il faut s'attaquer plutôt et d'une manière urgente au déséquilibre des caisses sociales par le biais de la réforme pour désamorcer la crise.
Par Samir Dridi
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