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La presse | Tunisie | 07/07/2018
Les ruptures de stock et la pénurie de médicaments notamment ceux des maladies chroniques deviennent intolérables. Le forum tenu la semaine dernière sur les défis de l’industrie pharmaceutique est tombé à point nommé. Il répond à l’actualité qui secoue le pays en ce moment, à savoir la crise dans le secteur pharmaceutique et le manque de certains médicaments dans les officines et hôpitaux tunisiens.
C’est que la crise des officines s’accentue au point où de nombreux médicaments viennent à manquer avec une grande acuité pour le malheureux patient qui en tombe des nues. Une scène abracadabrante s’est produite dans une pharmacie de la capitale pas plus tard que la semaine dernière. Un patient muni de deux ordonnances de soins, la sienne et celle de son épouse, se voit notifier une fin de non-recevoir. L’assistante en pharmacie, toute confuse, concède que tel ou tel médicament est en rupture de stock. Le client a dû prendre son mal en patience et poursuivre sa quête de médicaments en se rendant à une autre officine du quartier.
Là encore les surprises ne manquent pas même si finalement après avoir fait le tour de quelques pharmacies, le patient a finalement pu dénicher les médicaments prescrits par le médecin. La pharmacienne a expliqué que certains de ses confrères se sont plaints de ne pas disposer de tous les médicaments. Certains sont, en effet, en rupture de stock notamment les collyres, les antidépresseurs, les anti-inflammatoires, les antalgiques… Les patients devront revenir à la charge le lendemain pour pouvoir acquérir le précieux sésame, a-t-elle expliqué. De surprise en surprise, la galère du malade ne connaît pas de répit. La crise ne fait plus de mystère au point que l’on se demande d’où vient le problème. Quelles sont donc les difficultés qui entravent la bonne marche du secteur ?
Selon certaines sources, il semblerait que les médicaments soient distribués de bouche à oreille ou à la tête du client. Récemment le vice-président du Syndicat des pharmaciens officinaux, Naoufel Amira, a déploré la rupture quasi-totale sur le marché des stocks de médicaments notamment ceux des maladies chroniques. Il a expliqué sur les ondes radiophoniques cet état de fait, par « l’incapacité de la Pharmacie centrale de faire face aux dépenses d’achat de ces produits mais aussi, et surtout, par la mauvaise gestion du dossier des médicaments ». Les personnes qui souffrent de maladies oculaires et cardiovasculaires doivent se résoudre à se procurer leurs médicaments de l’étranger quand ils ont de la chance ce qui est inadmissible pour le commun des Tunisiens. Cependant pour couper court aux spéculations à ce sujet, il a été admis par la voix de Taieb Zahar, président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, que « l’industrie pharmaceutique tunisienne est capable de faire encore mieux, soit de couvrir 70% de la consommation locale en médicaments, dès lors qu’on lui offre les conditions nécessaires », lors du forum gouvernemental à Hammamet tenu le jeudi 28 juin.
L’accès aux médicaments est un droit humain et constitutionnel. Un plan de sauvetage face au spectre de pénurie de médicaments est en train d’être mis en place, aux dires des instances gouvernementales. Celui-ci prévoit de nombreuses solutions.
Réorganisation du secteur pharmaceutique
Les principales recommandations des professionnels du secteur visent à soutenir la pharmacie centrale qui assure la régularité de l’approvisionnement et préserve le pays des médicaments contrefaits ou de qualité inférieure. Il s’agit notamment de consolider l’atout de l’exportation qui représente un pilier essentiel pour le futur du secteur, développer le savoir-faire industriel, favoriser le développement des produits génériques, étudier la révision des marges pharmaceutiques et de la rémunération du pharmacien et mettre en place une politique de clarification de la politique de prise en charge des médicaments par la Cnam afin d’éviter le dérapage vers des situations difficilement contrôlables.
Auteur : Mohamed Salem Kechiche
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