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La presse | Tunisie | 04/06/2018
Autant d'interrogations qui cherchent des réponses et ont meublé l'entrevue qu'il nous a accordée : la pénurie des spécialistes, les agressions subies par les médecins urgentistes, des patients déçus de ne pas être servis à cause de la pénurie de certains médicaments et surtout le nouvel hôpital multidisciplinaires devenu une nécessité qui urge et qui sera édifié dans le cadre du rééchelonnement des dettes de la Tunisie envers la France...
Nombre important de patients et système D
Mais le fait marquant de ces dernières années demeure le nombre alarmant d'agressions physiques et verbales subies par les médecins urgentistes en dépit de la sécurité assurée par un poste de police jouxtant même le service, ce qui crée un état de malaise et de tension chez le personnel des deux corps. C'est le cœur battant de tout établissement du genre. 12 médecins généralistes ont à leur actif 144.000 consultations en 2017.
En termes de classement d'affluence, il pointe à la 2e place à l'échelle nationale alors qu'en 2016, il a caracolé en tête. Notre invité nous fait état des mesures prises par son administration pour juguler un tant soit peu le phénomène après le cri d'alarme lancé par les exerçants médicaux et paramédicaux. « En fait, le constat est inquiétant surtout que tout le staff opérant n'épargne pas ses efforts pour une prise en charge minutieuse des patients d'autant plus qu'un service des urgences est la vitrine d'un établissement hospitalier. Et pour parer à tout débordement, on a renforcé l'équipe de sécurité avec 7 agents qui assurent une garde de nuit (19h00 à 7h00). Dans le même sillage, nous nous sommes concertés avec les autorités sécuritaires pour une célérité d'intervention. Nous avons apporté un coup de lifting et d'aménagement au service en question avec le changement de l'itinéraire des patients et leur accès pour être auscultés, ce qui a permis de libérer un accès aux ambulances qui, souvent, transportent des cas extrêmement graves ».
Oui, tout le monde est sur le qui-vive avec ce climat de tension qui s'est installé mais on fait avec...
Une problématique à laquelle font face les hôpitaux des zones de l'intérieur du pays et qui est inhérente à la pénurie des spécialistes. Nos universités ne forment-elles pas suffisamment de médecins pour les répartir sur ces villes ciblées ? Non, loin de là. Le ministère de la Santé ne cesse d'œuvrer pour booster le secteur et développer les indicateurs sanitaires dans ces zones reculées.
Le gouvernorat de Gafsa n'est pas en reste au vu de l'activité minière dans ces contrées avec les accidents engendrés. La présence de spécialistes est une condition sine qua non pour aspirer à répondre aux exigences de la région en termes de prestations sanitaires. Les spécialistes sont la pièce qui manque affreusement au puzzle. Alors comment fait face l'hôpital régional de Gafsa pour combler cette lacune ?
La ville se dotera bientôt d'un nouvel hôpital
Pour le directeur de l'hôpital, il s'agit de faire fonctionner le système D. « Nous avions recours aux services des spécialistes étrangers par le biais de conventions. Je cite l'hématologie, la psychiatrie et la neurologie. Il y a aussi le plan conçu par le ministère de tutelle et qui consiste à impliquer les spécialistes des autres régions pour pallier cette pénurie. Il y a aussi le projet de partenariat avec la faculté de médecine de Monastir qui permettra de bénéficier des services de spécialistes pour assurer des gardes en mode "équipe". Bref, nous essayons de composer avec ce manque à travers aussi un "dispatching" des spécialistes exerçant ici pour assurer les prestations sanitaires dans la mesure du possible et éviter aux citoyens de se déplacer ailleurs ».
La santé publique, un secteur vital et sensible aussi et la réussite des gouvernements en place demeure souvent tributaire des prestations sanitaires présentées aux contribuables et le renforcement de l'infrastructure de base...
Gafsa attend impatiemment son nouvel hôpital dont l'annonce a réconforté les citoyens même dans les zones limitrophes. Où en sont les choses ? « L'équipe française a achevé les études médicales, environnementales et celles des ressources humaines et demain, le ministre de la Santé procédera à la validation fonctionnelle du programme. Au 2e semestre de l’année en cours sera lancé l'appel d'offres pour les études architecturales. Ensuite, ce sera au tour de l'appel d'offres pour l'édification du projet. Les travaux de construction prendront fin au bout de 2 à 3 ans ».
Une interview clôturée sur une bonne nouvelle qui fera plaisir à coup sûr aux Gafsiens et surtout aux différentes composantes de la société civile après la polémique et les commérages qui ont fait le tour de la ville. Une réalisation qui viendra exaucer un rêve pieux des citoyens de cette ville du sud.
Par Hafedh Trabelsi
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