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La presse | Tunisie | 05/03/2007
Ces hémorragies sont dues le plus souvent à la rupture (perforation) d’un anévrisme (petite poche naissant au niveau de la paroi d’une artère et qui est plus fragile que le vaisseau qui la porte), ou d’une malformation artério-veineuse (communication anormale entre des vaisseaux artériels et veineux).
L’embolisation consiste en l’occlusion de l’anévrisme par des spires métalliques, ou de la malformation artério-veineuse par l’injection de colle biologique amenée par voie artérielle (montée d’une sonde par l’artère fémorale).
Il s’agit d’une technique très délicate, surtout
qu’elle s’adresse à une structure aussi noble que le cerveau.
Autrefois réalisées uniquement à l’étranger
et ne pouvant se pratiquer dans le cadre des urgences, ces techniques sont actuellement
utilisées de façon courante dans le service de neuroradiologie
de l’Institut national de neuroradiologie que dirige le professeur Mohamed
Ben Hamouda.
Encouragement de l’Etat et solidarité
Cette nouvelle avancée dans la maîtrise de la neuroradiologie interventionnelle
est attribuée par le professeur Mohamed Ben Hamouda à plusieurs
facteurs. «Tout d’abord, souligne-t-il, elle est la résultante
de l’encouragement de l’Etat dans la formation des compétences
locales dans cette médecine de pointe. En effet, ces embolisations sont
réalisées par le docteur Nadia Hammami, jeune assistante hospitalo-universitaire,
formée pendant 3 années dans les meilleures écoles françaises,
à ce genre de traitement, ce qui lui a permis de bien assimiler les stratégies
thérapeutiques mises en œuvre au cours de procédures souvent
complexes et d’acquérir l’expérience nécessaire
pour démarrer cette activité extrêmement difficile dans
notre service».
«Le deuxième facteur, ajoute-t-il, revient à l’excellent esprit de solidarité, absolument nécessaire dans ce genre d’activité qui prévaut au sein d’une équipe multidisciplinaire associant des neurochirurgiens, dans le choix thérapeutique entre l’embolisation et la chirurgie en fonction de l’état du malade et de la localisation exacte de l’anévrisme ou de la malformation artérioveineuse et des possibilités respectives de la chirurgie ou de l’embolisation, des anesthésistes-réanimateurs partenaires du neuroradiologue pendant et après l’embolisation, et des neurologues assurant le suivi des patients, sans oublier les techniciens supérieurs de radiologie et anesthésie.
Les très bons résultats obtenus avec les premiers malades ont encouragé les neurochirurgiens à nous faire de plus en plus confiance et à nous confier de plus en plus leurs patients», indique encore notre interlocuteur, qui estime que malgré le caractère très onéreux des matériaux utilisés pour l’embolisation (il faut compter en moyenne 10.000 dinars pour le consommable), celle-ci présente un avantage financier si on tient compte de la totalité des dépenses engendrées par l’hospitalisation prolongée d’un tel malade opéré chirurgicalement.
«Le troisième facteur, qui est peut-être le plus important,
ajoute encore docteur Ben Hamouda, est constitué par le fait que la Tunisie
de l’ère nouvelle a su se donner les moyens de ses ambitions.
En effet, le coût du consommable nécessaire à l’embolisation
a été dans de nombreux pays émergents et de l’Europe
de l’Est un frein au développement de cette activité, malgré
la formation de compétences.
Les moyens financiers nécessaires
En Tunisie, à l’enthousiasme du corps médical de l’Institut
national de neurologie, s’est ajouté un enthousiasme aussi fort
et une volonté politique réelle des autorités de tutelle
pour garantir les moyens financiers à même d’assurer ces
traitements qui ont abouti, en juin 2006, à la signature d’un accord
pour la prise en charge de ces traitements entre la Cnam et l’Institut
national de neurologie. Nous tenons ici à mettre en exergue le rôle
important des directions générales de l’Institut national
de neurologie et de la Cnam dans l’établissement de cet accord,
dans sa mise en œuvre et dans sa réussite.
La prise en charge par la Cnam de l’embolisation a donné, en effet, un coût de fouet à cette activité. En effet, 43 embolisations ont pu être réalisées entre juin 2006 et janvier 2007, alors que seulement 23 embolisations ont été réalisées entre juin 2005 et mai 2006. Par ailleurs, les patients non assurés, indigents, sont traités dans la Tunisie de l’égalité des chances pour tous les citoyens, de la même façon pour embolisation, les frais étant supportés par l’Institut national de neurologie, ce qui a constitué une charge lourde pour le budget actuel de l’institution.
Mais le développement de la neuroradiologie interventionnelle reste tributaire du développement de l’outil diagnostic dans l’exploration de ces affections vasculaires. A ce titre, le docteur Ben Hamouda est optimiste : «Nous sommes bien aises, dit-il, d’enregistrer la décision de doter l’Institut national de neurologie d’une TRM (appareil d’imagerie par résonance magnétique nucléaire) et d’un nouvel appareil d’échographie Doppler haut de gamme, en attendant l’acquisition d’un scanner multibarettes qui viendra se substituer à l’angiographie diagnostique, ce qui permettra aux neuroradiologistes de l’Institut national de neurologie de s’investir davantage dans la neuroradiologie interventionnelle qui est devenue une réalité de tous les instants en Tunisie, grâce à l’élargissement de la formation au reste de l’équipe, et notamment au docteur Rym Sebaï».
Une logique et une dynamique qui ont abouti à la disparition du recours à l’envoi de patients à l’étranger pour embolisation intracrânienne et qui permettront au service de neuroradiologie de l’Institut national de neurologie d’accueillir de plus en plus de patients de pays frères et amis.
S.R.
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