Ces journées scientifiques démarrent aujourd’hui dans un hôtel à Monastir et se poursuivront jusqu’au samedi, permettant ainsi aux participants, psychiatres, praticiens et chercheurs de faire le point sur l’état actuel des connaissances en matière de schizophrénie, partant du fait que la prévalence de cette affection mentale avoisine 1% de la population générale et que c’est une maladie invalidante d’étiologie encore mal élucidée.

L’OMS la classe parmi les 10 premières causes de handicap dans le monde. «Elle constitue de ce fait un problème de santé publique de première importance qui, par sa fréquence et sa gravité, engendre un handicap chronique et lourd», indique le Pr Lotfi Gaha, président de cette manifestation scientifique, qui met l’accent sur les progrès qui ont été réalisés ces dernières années avec les avancées de la génétique, de la biologie moléculaire, des techniques d’imagerie cérébrales et de la psycho-pharmacologie, permettant ainsi l’avènement des médicaments antipsychotiques de 2e génération qui ont pour but une meilleure capacité fonctionnelle pour les malades.

Le programme de ces journées comporte un atelier de formation et de sensibilisation aux techniques d’évaluation et de remédiation cognitive animé par le Dr Lalonde, psychiatre-fondateur d’un programme pilote de prise en charge des schizophrènes à Montréal, et quatre séances de conférences plénières avec 14 exposés des représentants des laboratoires et unités de recherche en psychiatrie et en neurosciences à l’échelle nationale et des conférenciers invités, en l’occurrence les professeurs Thierry d’amato, Mohamed Saoud, Ridha Jouber, Isidor Pell et Pierre Lalonde.

Des séances de communications affichées sont également prévues au programme, se rapportant à la recherche étiopathogénique, clinico-épidémiologique, thérapeutique et psychosociale de la schizophrénie.

«Evaluation et remédiation cognitive dans la schizophrénie» est l’atelier animé par le professeur Pierre Lalonde et a pour objectif de sensibiliser à l’évaluation cognitive et à l’intervention thérapeutique pour améliorer la cognition des patients souffrant de schizophrénie. Cet atelier a également pour but d’approfondir la formation afin d’offrir des soins efficaces.
Les participants à ces journées scientifiques sont appelés à mieux définir les troubles cognitifs dans la schizophrénie et à utiliser des tests brefs pour évaluer l’attention, la mémoire, les fonctions exécutives… outre la description de quelques méthodes ou la remédiation cognitive, telles que l’Integrated psychological traitment (IPT), la réhabilitation cognitive dans la schizophrénie (Récos) et Michael’s game de Khazaal & Favrod.

Des thèmes aussi variés que riches, à savoir la relation entre les complications obstétricales et autres facteurs de risque de la schizophrénie, la bioéthique en Tunisie, les troubles schizophréniques et les conduites addictives en milieu hospitalier, comment améliorer l’observance chez les patients atteints de schizophrénie, les effets des neuroleptiques sur le sommeil des schizophrènes seront débattus lors de ces deux journées.

F. RASSAA