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La presse | Tunisie | 22/04/2018
« Nous allons immanquablement vers une catastrophe sanitaire dans 30 ans si les Tunisiens ne réduisent pas leur consommation de sel, sucre et graisse», avait averti Pr Ben Ammar. Rafla Tej fait le point aujourd'hui.
C'était dans le cadre du programme « Réduction de la consommation de sel, sucre et graisse» que Ben Ammar s'exprimait, regrettant que le budget de prévention du ministère ne dépasse pas les 0,5% du total pour un impact indirect de 5%, quand ce budget atteint les 30% dans les pays développés.
Devant ce constat, nous avons interrogé Dr Rafla Tej, directrice du Programme national de réduction du sel, sucre et matière grasse, pour savoir si nous avons progressé et si la prévention a gagné plus de ressources.
« La stratégie nationale en la matière vient d'être validée. Je me suis rendue dans les 24 gouvernorats pour la présenter et, cette semaine, les experts de l'OMS pour la région de la Méditerranée orientale ont apprécié nos progrès. D'ailleurs, ils nous ont invités à New-York aux Etats-Unis en septembre pour présenter les progrès de notre programme national parce que nous sommes pratiquement cités en exemple alors que nous avons capitalisé notre expérience des années passées depuis 2014 pour développer une approche sectorielle discutée dans plusieurs ateliers. Nous nous sommes entendus sur plusieurs objectifs à atteindre en 2025 : diminuer les décès dus aux maladies non transmissible (MNT) à 25%, diminuer la consommation du Tunisien en sel de 12 à 8 gr/jour, diminuer le tabagisme de 25% actuellement à 17%, stabiliser la prévalence de l'hypertension, du diabète, de l'obésité... », soutient Dr Tej.
Selon elle, des principes de gouvernance ont été adjoints à cette stratégie, en plus de la prévention des facteurs de risque, le diagnostic précoce, le suivi et l'évaluation.
Quant au dossier sensible du budget de la prévention, Dr Tej nous assure que son département travaille présentement à un projet de budget convenable qui sera proposé au gouvernement en septembre et qui s'intéressera spécialement aux maladies non transmissibles.
Rappelons que les objectifs du Programme national de réduction du sel, sucre et matière grasse se résument en 4 actions majeures :
Critique de l'inefficacité des programmes
Malgré la progression que décrit Dr Rafla Tej, l'Institut national de consommation (INC) voit les choses sous un autre éclairage : « Les statistiques récentes ont bien montré l'insuffisance et l'inefficacité des différents programmes ponctuels entrepris et, pour remédier à la propagation de ce triple fléau, plusieurs actions de sensibilisation et d'éducation des consommateurs et de réduction des 3 blancs ont été entamées».
L'INC cite d'abord des actions sur le court terme comme la participation à des émissions télévisées, la réalisation de spots télévisés, l'élaboration de flyers... avant de parler de la Stratégie nationale de prévention et lutte contre l'obésité où l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire (Innta) a été mandaté pour coordonner l'élaboration et la mise en place d'une stratégie nationale de prévention et de lutte contre l'obésité en partenariat avec l'INC. Le principal jalon est la promotion de la production locale d'aliments favorables à la santé dans le but d'inciter à l'amélioration de la composition des aliments : densité énergétique plus faible (moins de graisse et de sucre), teneur en sel réduite, et création d'un système national permettant de classer les aliments en catégories « aliments sains» et « aliments moins sains». En parallèle, le Programme national de valorisation des aliments méditerranéens (Med Diet) vise la promotion de la diète méditerranéenne et la valorisation des produits de terroir, à côté de la sensibilisation dans les écoles, l'organisation d'événements dans 10 gouvernorats, un concours pour le choix des restaurants qui offrent des produits tunisiens et méditerranéens sains et la création d'un label.
Une étude nationale relative à la réduction de la consommation de sel, de sucre et de matières grasses trans est menée pour estimer les apports en sel, en sucre ajoutés et en acides gras Trans, recenser les principaux vecteurs de consommation, proposer des mesures et mettre en place un système national de surveillance et d'évaluation de l'application des mesures.
Par Sarrah O. Bakry
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