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La presse | Tunisie | 06/02/2018
Le phénomène des naissances prématurées est en train d’envahir toutes les sociétés à travers le monde. Toutefois, le taux récemment enregistré en Tunisie est inquiétant. Il est désormais parmi les taux les plus élevés dans le monde.
Selon la déclaration de la ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Neziha Laâbidi, dans son allocution d’ouverture lors du séminaire sur le thème « La place de la femme dans l’univers du sport tunisien : réalité et perspectives », le taux des bébés nés prématurés enregistré en 2017 s’élève à 15%. Un chiffre inquiétant qui classe la Tunisie parmi les pays où le taux de la naissance prématurée est élevé, contrairement au chiffre déclaré en 2010 et qui indique un taux de naissances prématurées égal à 8,9%. Médicalement, la naissance prématurée est la naissance qui donne lieu à un bébé vivant avant 37 semaines d’aménorrhée. Il existe trois catégories de prématurité ; à savoir la prématurité extrême où la durée totale de la grossesse ne dépasse pas les 28 semaines, la grande prématurité qui se caractérise par une période de gestation comprise entre 28 et 32 semaines, et la prématurité moyenne où la durée de grossesse va de 32 à 37 semaines.
Une vulnérabilité à risques
La prématurité est la première cause de la mortalité chez les nouveau-nés. Elle en est la deuxième cause après la pneumonie chez les bébés de moins de 5 ans avec un taux de 21,4% du total des bébés décédés enregistrés durant l’année 2000. Plus la période de la grossesse diminue plus le risque de mortalité du prématuré est élevé. Les causes de la naissance prématurée sont multiples. Les études et les recherches médicales évoquent, essentiellement, les grossesses multiples, les infections, les maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypertension et le tabagisme/toxicomanie, comme principaux facteurs impliquant une naissance prématurée du nouveau-né.
Pourquoi la prématurité inquiète-t-elle ? Le bébé prématuré, étant né avant l’accomplissement de sa croissance, nécessite des soins intensifs qui doivent fournir les conditions nécessaires pour qu’il puisse grandir jusqu’à l’âge de 9 mois en bonne santé. Cela présente un véritable risque qui menace non seulement la santé du nouveau-né mais également sa vie.
En effet, un risque accru de déficience chez le bébé est enregistré en grande partie. Diverses études et enquêtes réalisées sur des nouveaux-nés prématurés dans plusieurs hôpitaux de la Tunisie ont révélé la présence de séquelles neurologiques et respiratoires chez cette catégorie de bébés à grande vulnérabilité. Ce qui a permis aux auteurs d’estimer des risques non négligeables de séquelles neurosensorielles, impliquant un risque important de handicap qui s’élève à 5% chez ces prématurés. Ainsi, la prématurité présente le premier facteur de risque de handicap périnatal. Toutefois, le bébé prématuré peut être sauvé, avoir une bonne santé et croître d’une façon normale, si on lui prodigue des soins néonatals complets et efficaces.
Un vécu de détresse psychologique
Les chercheurs et médecins préconisent, lors de la prise en charge du prématuré et de sa mère, une méthode de soin appelée « la méthode du kangourou » dont l’efficacité a été démontrée et qui consiste à maintenir le bébé en contact peau à peau avec sa mère en guise de soutien accru pour l’allaitement. Toutefois, la naissance prématurée ne présente pas des risques sanitaires chez le nouveau-né uniquement. Elle représente également une expérience traumatisante pour la mère et pour le père également. En effet, chez les mères, l’événement de la naissance avant terme suscite la crainte de mort potentielle de l’enfant. Ce vécu de crainte et de détresse psychique conduit dans plusieurs cas à l’anxiété et à la dépression. Cet état dépressif s’aggrave généralement en fonction de la gravité de la prématurité du bébé. On estime que certaines mères présentent des symptômes de stress post-traumatique. Par ailleurs, pour une grossesse normale, le programme national de périnatalité préconise 4 consultations prénatales dont la première s’effectue avant la fin du premier trimestre et les trois autres auront lieu respectivement au 6e, 8e et 9e mois. Une surveillance plus rapprochée selon un calendrier défini pour les grossesses à risque est désormais de mise.
M.S.
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