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La presse | Tunisie | 01/10/2017
Le choix du thème du forum, « L’officine de demain », reflète une vision futuriste, axée primordialement sur une nette volonté de réformer le secteur des officines à tous les niveaux, ainsi que les lois et décrets organisant la profession. Le ministre de la Santé, M. Slim Chaker, a été, on ne peut plus clair, lors de son allocution à l’occasion du premier forum de l’Officine qui s’est tenu les 29 et 30 septembre au Palais des Congrès à Tunis, sous le haut patronage du chef du gouvernement.
« Il faudra s’arrêter, chaque fois que c’est nécessaire, sur des situations complexes qui doivent être éclaircies pour que votre secteur soit définitivement assaini d’une accumulation de pratiques qui handicape lourdement son développement et son avenir ». Il a aussi tenu à rappeler que son ministère « est tout ouïe et essaie de détecter les murmures d’un début de modernisation du secteur pharmaceutique ».
Pour mieux s’adapter aux nouveaux changements sur le plan sanitaire, le premier forum de l’officine, organisé par le syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), a choisi un thème évoquant l’innovation, « L’officine de demain ». « Par ce choix, nous voulons susciter une réflexion sur l’avenir de l’officine et comment faire évoluer notre profession. Cette évolution est nécessaire aussi bien au niveau de l’exercice et du mode de rémunération que de la maîtrise des technologies de l’informatique », tient à mettre en exergue le syndicat des pharmaciens d’officine.
Le besoin d’une réforme globale
Selon les statistiques officielles présentées par le Spot, le nombre total des pharmaciens inscrits au conseil de l’Ordre est de 6.201, alors que le nombre d’officines est de 2.189 (1.891 de jour et 298 de nuit). Le secteur est caractérisé par une excellente répartition des officines dans tout le territoire du pays, garantissant une accessibilité aux médicaments à tous les Tunisiens d’une façon continue. Outre son rôle dans le domaine de la santé, ce secteur est d’une importance économique capitale, il emploie environ 8.000 salariés, a souligné M. Rached Garaali, secrétaire général du Spot.
M. Ali Bsila, membre du bureau national du Spot, nous a déclaré que le choix du thème du forum, « L’officine de demain », reflète une vision futuriste, axée primordialement sur une nette volonté de réformer le secteur des officines à tous les niveaux, ainsi que les lois et décrets organisant la profession. « Cela permettra aux pharmaciens de mieux s’insérer dans le système de santé en tant qu’acteur indispensable. On veut, à travers ce forum, trouver des solutions pérennes pour la profession et passer un message d’espoir aux jeunes en vue de moderniser le secteur des officines pour les années à venir », a-t-il ajouté.
Des problèmes et des défis à relever
Le secteur souffre de plusieurs problèmes, dont notamment la montée vertigineuse des frais de fonctionnement contre la stagnation, voire la régression de la marge du gain, ce qui a lourdement pesé sur la rentabilité. L’ouverture d’officines dans des régions où la population est peu nombreuse représente un autre grand problème. Cela n’est pas sans incidences négatives, et ce sont les propriétaires de ces officines qui en pâtissent le plus sur le plan financier, a fait comprendre M. Ali Bsila.
Il a aussi relevé le grand problème qui a envenimé la relation du Spot avec la Cnam en raison du manque de liquidité. Du coup, c’est tout le secteur qui s’est trouvé menacé en raison des grands retards de paiement observés.
M. Rached Garaali, secrétaire général du Spot, a souligné de son côté que, malgré son importance, ce secteur est constamment confronté à de multiples défis. Ce métier doit évoluer et intégrer de nouveaux modes d’exercices et de rémunération.
Les textes de loi et décrets actuels qui régissent le secteur sont de mesure à handicaper son progrès et sa participation effective et constructive dans le système sanitaire du pays, a précisé M. Chedly Fendri, président du conseil de l’Ordre des pharmaciens.
Il faut sortir des sentiers battus
« Pour traiter du thème du forum, il va falloir se projeter loin dans le futur et imaginer quelles seront les évolutions de la science, de la médecine, de la pharmacie, de la technologie », a souligné le ministre de la Santé, M. Slim Chaker, ajoutant que « le salut est dans le “Think out of the box”, et qu’il va falloir sortir des sentiers battus ».
M. Slim Chaker n’a pas hésité à présenter sa propre vision dans ce contexte. Il expose le premier exemple. « Les gens vieillissent de plus en plus en Tunisie et n’ont personne pour s’occuper d’eux. On pourrait imaginer une pharmacie qui évoluerait en prestataire de service à valeur ajoutée et qui assisterait ces gens par le biais d’équipes mobiles ». Pour le deuxième exemple, il explique qu’en raison du séjour un peu long des gens dans les hôpitaux publics, on pourrait prendre le relais et créer un trait d’union entre l’hôpital public et la pharmacie de proximité. Du coup, on va libérer les hôpitaux et réduire les encombrements, a fait savoir M. Chaker.
« Le ministère est tout ouïe et nous essayons de détecter les murmures à peine audibles d’un début de modernisation du secteur pharmaceutique, je dis murmure car les résistances se renforcent et les traditions sont ancrées, fortement enracinées même, sans parler des intérêts des uns et des autres qui ne sont pas nécessairement convergents, pour ne pas dire totalement opposés », a-t-il tenu à rappeler.
Préserver le secteur des pratiques inhibant son progrès
Le ministre de la Santé a confirmé que son département va œuvrer pour faire participer le Spot dans les travaux des commissions chargées de traiter de questions touchant directement au secteur et étudier avec la plus grande attention ses propositions relatives au domaine pharmaceutique, au monopole, au complément alimentaire, aux produits vétérinaires, aux marges des médicaments, aux génériques, au code de déontologie, ce qui a été accueilli par des applaudissements de l’assistance.
Il a évoqué le parcours du combattant que suit le médicament avant d’atterrir chez le citoyen, qu’il soit importé par la Pharmacie Centrale ou produit par les 50 entreprises industrielles implantées en Tunisie. Pour moderniser le secteur, il va falloir reconstituer ce long chemin sinueux suivi par le médicament, comprendre le rôle des différents acteurs, leurs intérêts déclarés ou pas, leurs droits et leurs obligations. Il faudra s’arrêter, chaque fois que c’est nécessaire, sur des situations complexes qui doivent être éclaircies pour que le secteur soit définitivement assaini d’une accumulation de pratiques qui handicapent lourdement son développement et son avenir, a-t-il conclu.
Il est grand temps que les choses bougent et qu’une nouvelle dynamique s’installe dans le secteur de la santé. Mais cela mène à se poser la question suivante : « Quel système de santé voulons-nous avoir en Tunisie. Il faut que nous nous mettions tous d’accord sur une vision, un objectif, une stratégie, un plan d’action et un calendrier d’exécution, sans oublier les moyens humains et financiers ».
Des workshops et des expositions
Plus de 500 invités entre pharmaciens d’officine et conférenciers tunisiens et étrangers (Algériens, Belges, Canadiens, Français, Marocains, Grecs) ont pris part aux workshops de ce premier forum autour de thèmes variés en rapport avec l’officine. Des expositions ont aussi réuni les professionnels du secteur du médicament et des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques en vue de bâtir un partenariat bénéfique pour tous.
Un premier forum très riche en débats et en concertations qui a groupé toutes les parties prenantes et dont le message a été bien clair: s’adapter aux changements. Le choix est inéluctable et le pharmacien dispensateur de médicaments doit céder la place au pharmacien prestataire de services de santé.
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Samir Dridi
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