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La presse | Tunisie | 14/09/2017
L’accord de partenariat signé à l’occasion de la visite en Tunisie de M. François Bayrou, ex-ministre et maire de la ville de Pau, porte sur l’intensification des échanges du personnel des deux hôpitaux signataires, leur formation continue et la mise à profit mutuelle des expériences et des informations à caractère scientifique, managérial et technique dans les domaines de la santé périnatale et de la gériatrie. Il entre dans le cadre de la reconversion de la dette tunisienne en projets de développement dans les régions.
Fruit d’un travail laborieux et d’un grand nombre de va-et-vient professionnels entre les délégations des deux parties, un accord de coopération médicale entre l’hôpital régional « Houcine Bouzayane » et le Centre hospitalier de Pau, situé dans les Pyrénées au sud-ouest de la France, a été, enfin, signé, mardi dernier, au siège du ministère de la Santé. A peine installé dans son nouveau poste de ministre de la Santé, M. Slim Chaker paraphe, ainsi, un premier acte gouvernemental, aussi important, lié essentiellement à la reconversion des dettes tunisiennes en projets de développement dans plusieurs régions du pays. La signature de cet accord fait également suite aux efforts consentis et aux pas mutuellement franchis vers la construction d’un nouvel hôpital régional à Gafsa. A cet effet, une convention a déjà été signée depuis janvier dernier, donnant lieu à un statut de partenariat bilatéral encore plus avancé. « Ce projet de jumelage entre les deux hôpitaux concernés demeure assez important dans la mesure où il vise deux spécialités d’envergure pour notre pays, à savoir la périnatalité et la gériatrie », précise M. Chaker, fraîchement nommé à la faveur d’un remaniement ministériel récemment opéré par le chef du gouvernement Youssef Chahed. Cela s’inscrit, selon lui, dans l’intérêt tout particulier qu’on doit porter à la vie de la mère et à celle de son bébé, ainsi que les soins de santé à leur fournir en phase d’accouchement et après la naissance.
Coopération médicale décentralisée
On ne doit guère oublier le nombre de femmes enceintes qui ont été victimes de défaillances médicales ou le manque en équipements hospitaliers. Fort heureusement, statistiques à l’appui, le taux de mortalité infantile, sous nos cieux, est en nette régression, soit environ 21‰ (pour mille) pour les enfants âgés d’un an et de 14 ‰ pour ceux moins de 5 ans. Des moyennes relativement acceptables par rapport au seuil mondial, situé actuellement à presque 43 pour mille. Toutefois, cela exige, quand même, une prise en charge périnatale beaucoup plus rapprochée et une meilleure qualité de soins gynéco-obstétriques. D’autant plus que nos compétences médicales et paramédicales dans ce domaine ne sont plus à démontrer. Sauf que plusieurs médecins spécialistes tunisiens se sont, toujours, obstinés à ne pas exercer dans les régions intérieures, allant même jusqu’à refuser catégoriquement toute embauche ou mutation. L’objectif recherché, ajoute le ministre, est de réduire, autant que possible, les cas de décès chez les mères en post-accouchement en améliorant les conditions sanitaires lors de l’accouchement. A ce niveau, une étude sur la prévalence de la mortalité pour en minimiser les risques s’avère aussi nécessaire.
L’autre volet de la présente convention touche également à la gériatrie, en l’occurrence les pathologies de la vieillesse. Cela consiste à faire avancer ce domaine de spécialité, devenu en Tunisie le parent pauvre de la santé publique. L’essentiel, aux dires du ministre, est d’améliorer davantage la prise en charge intégrale des personnes âgées. « Le but recherché est de créer une tradition de protection constante à l’égard de cette catégorie aussi vulnérable », prévoit-il. Car bien vieillir cela s’apprend. En plus de ces deux domaines de coopération, ce nouvel accord de partenariat aura à apporter autant d’avantages en la matière : « Amélioration des services cliniques, organisation des soins médicaux et paramédicaux, gestion et maintenance des équipements biomédicaux, ainsi que la gestion du ‘‘plateau technique’’, lié aux blocs opératoires et stérilisation, labos, radiologie et imagerie médicale », évoque le texte de ladite convention. Cette « coopération médicale décentralisée », comme l’a d’ailleurs qualifiée l’ex-ministre français et maire de Pau, M. François Bayrou, est si importante dans la mesure où elle compte, désormais, intensifier l’échange de personnels des deux hôpitaux signataires, leur formation continue et la mise à profit mutuelle d’expériences et d’informations à caractère scientifique, managérial et technique, dans l’intérêt des deux établissements respectifs. « Leur travail aussi bien sur la santé périnatale que la gériatrie est autant intéressant que symbolique », relève-t-il, dans une déclaration à La Presse, au terme de la cérémonie de signature de ladite convention. Pour M. François Bayrou, « la coopération qui passe par les Etats, c’est comme l’eau qui se perd dans le sable », allusion faite à l’apport de l’action de proximité et aux relations directes entre l’hôpital de Gafsa et celui de Pau, où M. Bayrou se pose en qualité de président du Conseil de surveillance.
La société civile de la partie
L’élément novateur à noter ici est l’implication de la société civile locale des deux régions : « L’Association franco-tunisienne des Pyrénées Atlantiques (Afraht 64) » et celle de gériatrie à Gafsa, présentée sous son acronyme (ATG). Le président de l’Afraht 64, natif de Testour (nord-ouest tunisien), M. Mohamed Ferchichi, s’est montré reconnaissant à son pays natal, la Tunisie. Après la révolution, il s’est consacré volontiers à mener des actions d’appui en matière de santé, secteur qu’il a considéré à l’époque comme prioritaire. « Nous avons acheminé trois convois humanitaires de 10 tonnes en matériels médicaux au profit des hôpitaux de Béja, Testour, Boussalem et de Aïn Draham », dit-il, à titre d’exemple de soutien qu’il a eu à apporter à son pays. Puis, enchaîne-t-il, est venue la concrétisation par le fait de nouer, en priorité, des relations de partenariat avec l’hôpital régional de Gafsa. « Et voilà que cela s’est fait dans les délais », se félicite M. Ferchichi, soulignant que son association est aussi partenaire avec le centre de recherche à Sidi Thabet, placé sous la tutelle de l’Inrat (Institut national de recherche agronomique de Tunis).
Cest dire que la présence de la société civile en tant que partenaires signataires dudit accord est plus que significative. « Nous serons, ainsi, les garants du bon fonctionnement de ce partenariat entre les deux hôpitaux bénéficiaires. Faire venir M. Bayrou en Tunisie, c’est aussi pour dire qu’il y a derrière des autorités politiques qui veillent au suivi », insiste-t-il, en conclusion. D’un autre côté, l’Association tunisienne de gériatrie (AGT) a fait aussi de son mieux, afin que cet accord puisse voir le jour. Sa présidente, Pr Sonia Hammami, n’a pas manqué d’évoquer les bienfaits d’un tel acte de jumelage à l’échelle locale. De même, la députée à l’ARP sur la circonscription France 2, Mme Nejia Ben Abdelhafidh, affirme avoir beaucoup coordonné avec les intervenants pour assurer cet aboutissement.
Kamel Ferchichi
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