10% des écoles tunisiennes risqueraient de se transformer en foyers épidémiologiques favorables à la prolifération dudit virus. Une campagne de vaccination contre l’hépatite virale A dans le milieu scolaire sera prochainement lancée. Lors de ses visites d’investigation dans les écoles touchées par l’hépatite virale A, la cellule de crise formée sur instructions gouvernementales a pu déceler l’état déplorable qui marque les établissements scolaires dans maintes régions.

Selon le Dr Nissaf Ben Alaya, directrice de l’Observatoire national des maladies émergentes et réémergentes, 10 % des écoles tunisiennes sont caractérisées par des conditions lamentables ce qui risque de les transformer en foyers épidémiologiques favorables à la prolifération dudit virus.

Cette année, l’Observatoire avait recensé quelque 100 cas d’hépatite virale A, dont la majorité écrasante sont des enfants scolarisés. Ce nombre dévoile une éventuelle chute par rapport à l’an dernier. En 2016, cette maladie avait touché quelque 1.400 sujets.

Cela dit, l’hépatite virale A continue d’intriguer les parties concernées et l’opinion publique de par sa gravité, d’une part, mais aussi de par les facteurs qui lui sont propices et qui continuent à faire partie intégrante des établissements scolaires dans bon nombre de régions. Au bout d’un mois, ce virus a réussi à susciter la frayeur dans de nombreuses écoles.

D’après les chiffres relevant des directions régionales de la santé, 41 cas ont été recensés dans la localité de Aïn Gharb à Nabeul, deux cas à Kébili et quatre autres, dans la délégation Mejel Bel Abbès à Kasserine. A Sfax, et plus exactement dans la délégation Bir Ali Ben Khelifa, une enfant est décédée suite à sa contamination par ce virus. Devenue, en peu de temps, une réelle menace pour la santé publique et pour celle infantile en particulier, la prolifération de ce virus a nécessité la prise de mesures d’urgence et autres, à court terme. Aussi, une cellule de crise a-t-elle été créée afin de se rendre dans les écoles touchées pour un travail d’investigation, d’information et de sensibilisation.

Une infrastructure défaillante

Dans son rapport sur le premier objectif des visites sur le terrain, la cellule de crise a souligné les conditions déplorables qui marquent les écoles visitées et qui caractérisent jusqu’à 10% des écoles tunisiennes, toutes régions confondues. « Ces écoles manquent sensiblement de conditions sanitaires et autres, d’hygiène, les plus élémentaires. On a constaté le manque de réseaux d’assainissement, de ravitaillement en eau potable, l’état délabré des constructions et les mauvaises conditions d’hygiène. Toutes ces défaillances jouent en faveur de la prolifération des microbes et des virus dont le virus de l’hépatite A. Ainsi, des écoles à Gabès, à Médenine, à Sidi Bouzid, à Mahdia, ainsi qu’à Sfax ont été classées comme étant des foyers viraux confirmés. D’autres foyers potentiels sont à prendre au sérieux via notamment la prise de mesures préventives », renchérit la responsable.

Lors de ses visites, la cellule de crise, qui compte des représentants du ministère de la Santé, de l’Education, de l’Environnement et des Affaires sociales, s’est appliquée, en outre, à la sensibilisation de la population concernée aussi bien sur les modes de contamination par le virus que sur les règles d’hygiène à respecter dans l’optique de réduire au mieux le risque de contamination. Notons que cette campagne de sensibilisation est destinée aussi bien aux élèves, à leurs parents qu’au cadre enseignant. Parallèlement, une campagne de vaccination contre l’hépatite virale A dans le milieu scolaire sera lancée ; une campagne qui sera menée par un comité de vaccination relevant du ministère de la Santé. Le Dr Ben Alaya insiste sur l’impératif de combler les lacunes relatives à l’infrastructure de base, notamment à l’assainissement et au ravitaillement en eau potable ; des lacunes qu’endurent souvent les élèves aussi bien dans le milieu scolaire que chez eux.

D.B.S.