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Revue de presse

Fin de mutation des étudiants en médecine : souci d’excellence et d’équité

La presse | Tunisie | 25/07/2016

Plusieurs bacheliers se voient recalés avec des moyennes très fortes, pendant que d’autres qui ont des moyennes très modestes mais qui ont de quoi payer des études à l’étranger parviennent, grâce à ce détour, à s’inscrire au deuxième cycle dans les facultés tunisiennes.

La décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique prise, le 4 juillet dernier, d’un commun accord par le ministre, les doyens des facultés de Médecine, de médecine dentaire et de pharmacie et les recteurs des universités qui les chapeautent et qui est relative à la fin de mutation des étudiants entre les facultés de Médecine de Tunisie et avec l’étranger, a suscité de vives réactions totalement opposées : les uns sont indignés, car ils y voient une confiscation d’un droit acquis et donc une justice et qualifient la décision d’anticonstitutionnelle, les autres une injustice réparée.

Pour élucider cette polémique, on s’est adressé au chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, M. Adel Ben Amor, qui est professeur en pharmacie. Il commence par préciser que la possibilité pour les étudiants d’intégrer une faculté tunisienne, après avoir passé leur premier cycle à l’étranger, est une faveur soumise à l’appréciation du décideur, c’est-à-dire le MES, et aucunement un droit. Il nous explique qu’il s’agit là d’une ouverture de postes par arrêté du ministre sous proposition des conseils scientifiques qui se gardent le droit de refuser d’en ouvrir et donc de refuser les dossiers. C’est ce qu’a fait la faculté de médecine dentaire de Monastir, depuis l’année universitaire écoulée, tandis que la faculté de Pharmacie en a intégré, quant à elle, dix sur 80 dossiers soumis.

Pour ce qui est des facultés de médecine, 403 dossiers ont dû être traités, alors qu’elles accueillent chaque année un peu plus de 900 nouveaux étudiants. Ces chiffres mettent en évidence l’ampleur du phénomène qui a tendance à s’aggraver davantage, d’autant plus que rien n’est fait pour accueillir un nombre plus important de nouveaux inscrits, pour lesquels le nombre de places disponibles reste très limité. Le retour de ces étudiants au pays, au bout de deux ans, soulève, aussi, le problème des bourses octroyées par les pays d’accueil à l’instar du Maroc, lesquelles sont perdues à cause de cette mutation. Et en contrepartie, l’Etat tunisien continue à en verser aux étudiants marocains en médecine, jusqu’à la fin de leur cursus en Tunisie, c’est-à-dire pendant cinq ans. L’autre fondement de la décision ministérielle révélé par le chef de cabinet consiste en l’instauration de l’égalité des chances entre les étudiants. Ce souci d’équité s’explique par le fait que les scores pour faire médecine en Tunisie sont très élevés, ce qui fait que plusieurs bacheliers se voient recalés avec des moyennes très fortes. Pendant que d’autres qui ont des moyennes très modestes mais qui ont de quoi payer des études à l’étranger parviennent, grâce à ce détour, à s’inscrire en deuxième cycle dans les facultés tunisiennes, et ce sans que les conditions de leur réussite au premier cycle ne puissent être vérifiées.

Incompétence et diplômes suspects

A ce propos, M. Adel Ben Amor nous fait savoir que le niveau scientifique de ces étudiants constitue une problématique bien réelle, surtout lorsqu’ils débarquent de pays dont le système d’enseignement est tout à fait différent du système tunisien, tel que le Pakistan, par exemple. « Nous n’avons aucune donnée sur les étudiants qui partent s’inscrire dans des facultés de Médecine à l’étranger, étant donné qu’ils ne passent pas par le ministère et se dirigent de leur propre chef vers des destinations de plus en plus diversifiées, à l’instar de l’Ukraine, du Sénégal et de la Roumanie. Cela rend la gestion des dossiers à leur retour de plus en plus compliquée, et puis nous avons des doutes concernant certaines facultés qui sont des « destinations privilégiées » pour la garantie de réussite qu’elles leur offrent », souligne le chef de cabinet. « Il est vrai qu’à leur retour, ces étudiants doivent passer des stages d’équivalence, mais cela ne correspond pas au gap entre le cursus d’origine et le cursus tunisien. D’ailleurs, parmi les motivations qui nous ont poussés à prendre cette décision, il y a le fait que nous soyons en ce moment en train de réviser le système des équivalences de diplômes », ajoute-t-il.

Pour conforter ces suspicions, M. Ben Amor rappelle qu’au mois de février dernier, huit internes en médecine générale, qui ont été affectés dans des hôpitaux d’Ile-de-France et dont six d’entre eux ont fait leurs études en Roumanie, ont été exclus de leur service pour incompétence. Pour y remédier, ils ont été priés de suivre un stage de remise à niveau de six mois. La France, qui est confrontée autant que la Tunisie à ce problème, a essayé en août 2011, par le biais d’un décret qui a été par la suite annulé par le Conseil d’Etat, d’empêcher les étudiants qui poursuivaient leur cursus à l’étranger d’intégrer les facultés françaises. Ceci pour dire que le phénomène dépasse largement nos frontières. Il est à rappeler que cette loi, qui entrera en vigueur à partir de la prochaine année universitaire 2016/2017, vise à poursuivre le processus d’accréditation exigé par l’OMS, à garantir l’égalité des chances et à respecter la capacité d’accueil des facultés ainsi que celle de formation et d’encadrement. Le ministère de l’Enseignement supérieur a précisé que d’ici 2023, les facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie devront être accréditées afin de délivrer à leurs étudiants des diplômes qui soient reconnus internationalement.

Réhabiliter le diplôme tunisien

Appuyant cette option pour l’excellence qui doit nécessairement s’accompagner d’une grande rigueur, la Conférence des doyens des facultés des sciences de la santé, réunie à la Faculté de Médecine de Tunis, le 11 juillet, rappelle dans un communiqué « l’engagement desdites facultés dans le processus d’accréditation académique internationale qui implique la mise en conformité des procédures d’admission, de formation, de mobilité et de graduation des étudiants avec les standards internationaux ». « Soucieuse de l’obligation des facultés d’atteindre cet objectif dans les délais fixés, en vue d’une reconnaissance internationale des diplômes remis aux étudiants, la Conférence des doyens approuve l’accord conclu avec le ministre de l’Enseignement supérieur de mettre fin à la mutation des étudiants entre les facultés de Médecine de Tunisie et avec l’étranger ». Les signataires de ce communiqué sont le doyen de la Faculté de Médecine de Tunis, le doyen de la Faculté de Médecine de Sousse, le doyen de la Faculté de médecine de Monastir, le doyen de la Faculté de médecine de Sfax et le doyen de la faculté de médecine dentaire de Monastir.

Enfin, pour dissiper l’amalgame entre la mutation revendiquée par ces étudiants qui font des études à l’étranger et la mobilité, M. Adel Ben Amor nous donne l’explication suivante : « Dans le système de Bologne relatif à la formation dans l’espace européen, la mobilité c’est une opportunité qu’on offre à l’étudiant de bouger dans le cadre de son cursus entre deux établissements qui peuvent être dans le même pays ou dans des pays différents, c’est une mobilité régulée, en ce sens qu’il s’inscrit dans un établissement d’origine, auquel il reste relié sur le plan statutaire, et il s’expatrie pour faire un ou deux semestres, un stage, ou bien un certificat, pour revenir, ensuite, à son premier établissement. Ce qui n’a rien à voir avec ce que font ces étudiants qui vont faire un premier cycle à l’étranger et qui veulent intégrer après les facultés tunisiennes ». Par analogie avec cette confusion, le chef de cabinet évoque la question inhérente à la revendication du droit à une quatrième inscription au nom de l’apprentissage tout au long de la vie, un concept qui est faussé, selon lui, car il consiste en réalité à permettre à un étudiant d’avoir un diplôme et d’aspirer à une autre formation, soit dans le même domaine, soit dans une discipline connexe ou annexe afin qu’il puisse élargir le champ de ses connaissances et de ses compétences.

Faouzi KSIBI

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