L’Association Tunisienne de Lutte contre les MST et le Sida (ATL MST Sida) a réitéré, hier, son appel au ministère de la Santé à signer l’accord cadre avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, un accord qui couvre jusqu’à la moitié des besoins financiers de la lutte contre cette maladie en Tunisie durant les trois prochaines années.

L’ATL MST /Sida a dénoncé, dans un communiqué, « l’immobilisme frappant » du ministre de la Santé, Saïd Aïdi, qui avait pourtant, selon l’association, présenté une intervention sur l’importance des financements et de la prévention pour lutter contre le sida, lors de la réunion du haut niveau sur le VIH tenue du 8 au 10 juin au siège des Nations unies à New York.

« Les discours du ministre sur le respect des droits de l’Homme, l’égalité dans l’accès aux dépistages et la lutte contre la stigmatisation sont des discours rêveurs », a regretté l’association, précisant que le Fonds mondial a fait le nécessaire pour répondre aux exigences du ministère de la Santé.

« Aujourd’hui et après six mois de l’arrêt du financement du Fonds mondial suite à la non-signature de l’accord cadre, les avancées enregistrées par la Tunisie en matière de lutte contre le sida sont menacées », souligne la même source, faisant remarquer que cela a entraîné l’arrêt du soutien socioéconomique des personnes vivant avec la maladie et la rupture des stocks des tests du VIH.

La suspension des activités de prévention qui fonctionnent désormais à 10% de leurs activités, l’arrêt du travail de centaines d’éducateurs et d’accompagnateurs socio-sanitaires et la rupture des stocks pour la troisième ligne des ARV (antirétroviraux) ont été parmi les répercussions enregistrées selon l’ATL MST/ Sida. En Tunisie, le nombre des personnes vivant avec le sida est estimé à 1.547 en 2015. Chaque année, près de 150 nouveaux cas sont déclarés selon l’ATL MST.