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La presse | Tunisie | 17/05/2016
Le programme national de la planification familiale et de la santé de la reproduction vient de souffler sa 50e bougie. Un demi-siècle vient de s’écouler depuis que la République tunisienne a démarré sa première expérience en matière de politique sanitaire, à la base, et dont les retombées ne cessent d’impacter positivement le développement démographique, social et économique.
A cette occasion, l’Office National de la Famille et de la Population (Onfp) a concocté une panoplie de manifestations à caractère à la fois festif, informatif et de sensibilisation sur les acquis de la santé reproductive et sexuelle. Parmi ces manifestations, une exposition qui retrace le parcours dudit programme. Cette expo a été inaugurée hier, à l’espace de l’Information à Tunis, par M. Saïd Aîdi, ministre de la Santé.
Le ministre a indiqué que la célébration du 50e anniversaire du Programme constitue une occasion pour rappeler les résultats obtenus tout au long des cinq décennies passées. Ce programme traduit la volonté politique du leader Habib Bourguiba qui a misé sur la santé comme pilier fondamental de la société post-indépendance. « Nous sommes fiers des résultats enregistrés jusque-là. Toutefois, nous ne devons aucunement nous endormir sur nos lauriers. De nouveaux défis sont à relever à travers une collaboration fructueuse entre l’Office et les départements de la santé publique », souligne M. Aïdi. Parmi les nouveaux défis du Programme, le ministre cite la réduction des inégalités en matière d’accès à la santé. Selon lui, le Programme se doit d’être en parfaite concordance avec les méthodes modernes, et ce, afin d’épouser le mode de vie actuel et de répondre aux besoins des citoyens. « Moderniser les prestations ira de paire avec la préservation, voire la promotion du contact direct avec la population, notamment celle rurale. Tabler sur la notion de proximité s’impose surtout à travers les campagnes de sensibilisation et de dépistage des cancers féminins », renchérit le ministre. Et d’ajouter que la population jeune doit être au cœur des priorités du Programme. L’objectif étant de doter les jeunes d’une panoplie de prestations adaptées à leurs besoins, et de prévenir plus efficacement les comportements à risque. Tous ces défis nécessitent, selon M. Aïdi, la collaboration entre toutes les parties prenantes, dont l’Office, le ministère de la Santé, mais aussi le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Une mutation qualitative en cinq décennies
La présente exposition, qui se poursuit jusqu’au 18 mai, a permis, à travers des supports muraux, des affiches, des graphiques et des photos de faire un flash back de 50 ans et de raviver la mémoire sur les cinq principaux défis relevés jusque-là. En effet, la première marche du parcours a été focalisée sur la maîtrise de la fertilité et la diffusion de la culture contraceptive auprès d’une population non informée. La femme, jadis, se mariait à l’âge de 20 ans. Elle consacrait 24 ans de sa vie à la grossesse et à l’allaitement pour donner vie à environ sept enfants. Il fallait, donc, changer ce mode de vie sexuelle et reproductive afin de réduire la puissance démographique. De 1974 à 1984, le Programme avait initié la femme aux grossesses distanciées car programmées.
Le couple prenait ainsi le modèle de la famille en main. A la fin des années 80, le Programme a été orienté vers une notion plus intégrale : la santé de la famille, de la mère et de l’enfant. Ainsi, plusieurs programmes spécifiques ont-ils vu le jour, dont la lutte contre la mortalité maternelle et celle infantile. Ce qui avait préparé le terrain à l’instauration de la politique de la santé sexuelle et reproductive, et ce, dans les années 90. Depuis 2004, le Programme ne cesse de consolider les acquis obtenus en s’appliquant à l’amélioration de la qualité des prestations pour une qualité de vie meilleure.
Le Programme a tempéré le « boom » démographique !
Les indicateurs prouvent l’efficience palpable du travail mené cinq décennies durant. En effet, d’après une étude analytique réalisée sur les répercussions du Programme sur la société et sur l’économie nationale, la politique de la planification familiale et de la santé de la reproductiona a réduit le nombre de la population de 5 millions d’habitants et fait baisser le taux de naissances de 44%; soit un million d’élèves de moins. Mieux encore, ledit programme a permis de réduire le nombre de demandeurs d’emploi de 1,9 million de personnes.
Santé féminine : une évolution honorable
S’agissant de l’apport du Programme à la santé féminine, il s’avère être de taille dans la mesure où l’espérance de vie, chez la femme, est passée de 50 ans, en 1966, à 78 ans actuellement. Elle se marie à 29 ans, après avoir terminé ses études et rejoint la vie active. La politique de la santé sexuelle et reproductive assimilée, les mamans ne consacrent plus que sept ans à la grossesse et à l’allaitement, pour donner naissance à seulement deux enfants. Notons que l’espérance de vie après le dernier accouchement chez la femme actuelle est estimée à 35 ans, contre seulement 15 ans dans les années 60. Le programme national de la planification et de la santé de la reproduction fête ses acquis. Il s’apprête également à démarrer une nouvelle étape et à focaliser sur de nouveaux défis à relever, dont la santé des jeunes, le dépistage précoce des cancers génitaux féminins et l’amélioration des indicateurs de la santé maternelle et infantile. « Nous sommes en train d’élaborer la stratégie de l’Office pour le prochain quinquennat. Une stratégie qui sera établie à la fin de l’année 2016 et qui accordera, sans doute, une place de choix à la santé des jeunes, au dépistage des cancers chez les femmes et à la santé maternelle et infantile. Notre objectif consiste, désormais, à maximiser l’impact de nos actions et de nos programmes afin de promouvoir l’éducation sexuelle et reproductive et de garantir un accès infaillible aux prestations de santé au profit des jeunes », indique Mme Rebh Chérif, directrice des relations publiques au sein de l’Onfp. Et d’ajouter que l’Office poursuivra ses actions pour la lutte et la prévention de la violence à l’égard des femmes ; un combat mené depuis 2006. « Nous continuons à développer nos programmes pour une meilleure prise en charge des femmes victimes de violence et de promouvoir la culture de l’équité des genres », renchérit-elle.
D.B.S
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