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Revue de presse

La santé, un secteur en quête de remèdes

Le temps | Tunisie | 27/04/2016

Utiliser un avion de chasse, type F16, pour ramener en urgence du matériel médical nécessaire pour sauver la vie d’un patient est permis, car la vie humaine n’a pas de prix. Rassurez-vous, ce type d’histoire se passe ailleurs. Plus précisément en Norvège. Loin, trop loin de chez nous. Puisqu’en Tunisie, les femmes décèdent encore en accouchant, à cause du manque des médecins spécialistes. On dénombre ainsi 6 cas dont seulement 3 à Tataouine, bien que le nombre des médecins spécialistes s’élève à 6325 médecins dont 3614 exercent dans le privé.

La majorité de ces médecins opèrent dans des régions du Grand Tunis et le Centre Est du pays. Le reste des régions se trouvent boudées. Dans ces régions, on dénombre un médecin pour chaque 2118 citoyens. Un indicateur parmi tant d’autres qui montrent que le système de santé en Tunisie se caractérise par une disparité régionale. Une disparité face à laquelle l’État ne fait que promettre des solutions.

Des inégalités partout

Dans l’ensemble, le système de santé compte 174 hôpitaux dont 33 régionaux et 24 à vocation universitaires. Le privé gère également 81 cliniques privées et le nombre des lits actifs se chiffre à 31936 lits dont 87% appartiennent au secteur public. On dénombre également 2091 centres de soins de base.

La majorité des établissements de santé se concentrent sur le Grand Tunis, la région du Sahel et Sfax. Une disparité qui fait que la distance moyenne d’accès à un hôpital régional varie de 8 kilomètres (km) au gouvernorat de Ben Arous à 59 km à Kasserine et à Tataouine. Les citoyens originaires de ces deux régions sont également obligés de parcourir 300 km pour accéder à un Centre Hospitalier Universitaire. Même constat pour les habitants de Tozeur, Kébili, Médenine, Gafsa et Le Kef, où les citoyens doivent au moins parcourir 220 Km pour accéder aux soins complets. A Tunis, il suffit de se déplacer 2 km pour trouver un hôpital universitaire. Mais, que se passe-t-il ?

La disparité en terme d’indicateur de santé ne s’arrête pas là. D’après les données fournies par le cabinet d’études « Targa Conseil », la répartition des habitants par médecins de première ligne est de plus en plus inégale. D’autant plus que pour le gouvernorat de Jendouba et Médenine, il existe un médecin respectivement pour chaque 7745 et 8519 citoyens. Pour les gouvernorats de Kasserine et Sidi Bouzid, il existe un médecin respectivement pour 4286 et 6302 citoyens.

La Santé n’est pas une priorité

Pour l’année en cours, le budget du ministère de la Santé publique s’élève à 1751 millions de dinars. Une augmentation de 9% par rapport au budget de l’année 2015. Le ministère a alloué 1618 millions de dinars comme budget de gestion, alors que l’enveloppe allouée au développement, entre autres à l’investissement ne dépasse pas 133 millions de dinars. Est-ce suffisant ? Quoi qu’il en soit, la qualité des soins telle qu’elle est fournie au sein des hôpitaux, des centres de soins de base et même au niveau des urgences fait apparaître que la modernisation du secteur n’est pas une priorité pour les gouvernements post révolution. Un constat que l’on peut également relever à travers les projets présentés par la Tunisie lors de la dernière Conférence internationale « Invest in Tunisia : sturt-up démocracy ». La Tunisie avait présenté trois projets prioritaires dont le coût avoisine 480 millions de dinars. Il s’agit de 2 hôpitaux à Béja et Gafsa outre un centre dédié au traitement du cancer à Tunis. Le gouvernement avait même proposé un 4ème projet : la ville thermale de Gabès pour un investissement de 350 millions de dinars.

Deux ans après l’organisation de cette conférence, la Tunisie n’a reçu aucun financement, malgré les promesses avancées par nombre de pays, ceux du Golfe notamment. Plus encore, aucun de ces projets n’est programmé pour le deux ans à venir. Le gouvernement parle en contrepartie d’un manque de moyens. Toujours les mêmes excuses !

Zied Dabbar

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