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La presse | Tunisie | 25/04/2016
Les équilibres financiers de la Cnam sont menacés par un déficit qui ne cesse d’augmenter. Des réformes s’imposent. Créée dans le but d’améliorer l’accès équitable aux soins de santé, la Caisse nationale d’assurance maladie a effectivement représenté un acquis majeur pour une large catégorie de cotisants sociaux. Cependant, la Cnam a dû faire des choix douloureux pour garantir sa viabilité et sa pérennité.
Elle a ainsi favorisé la prise en charge et la plus large couverture des maladies chroniques au détriment des maladies saisonnières, des traitements dits « de confort » et même de certains soins et interventions hospitaliers.
De même a-t-elle dû distinguer trois régimes d’affiliation qui comportent chacun des avantages et des inconvénients.
L’un permet un libre choix du médecin, mais exige du malade d’avancer la totalité des coûts avant de chercher à se faire rembourser en partie, selon un taux qui varie selon les soins et les médicaments.
Le second se rapporte aux affiliés qui choisissent les soins hospitaliers mais qui peuvent bénéficier d’une prise en charge de certaines prestations servies dans le secteur privé.
Quant au troisième, il s’articule sur le passage obligatoire par le « médecin de famille » afin de contenir et contrôler des dépenses de santé qui soient « raisonnables » aux yeux de la Cnam et de ses équilibres financiers.
Mais il est clair que ceux qui ne peuvent se soigner que dans les structures hospitalières publiques sont défavorisés au quotidien, même s’ils bénéficient théoriquement de la meilleure expertise et des équipements performants des hôpitaux publics et des CHU.
Des hôpitaux qui sont cependant débordés où la qualité de l’accueil fait souvent défaut et où les médicaments manquent, obligeant un recours aux pharmacies privées.
L’on constate cependant que les équilibres financiers de la Cnam sont menacés par un déficit qui ne cesse d’augmenter et que des réformes s’imposent.
On note en particulier une multiplication par quatre du coût global des médicaments servis aux affiliés, due notamment à la dépréciation du dinar et au recours par les prescripteurs à des produits de dernière génération de plus en plus chers.
D’un autre côté, les affiliés se plaignent des plafonds dérisoires, des prestations non remboursées, du fait qu’ils doivent souvent recourir au privé et que les hôpitaux manquent terriblement de médicaments. Ces insatisfactions sont d’ailleurs corroborées par les statistiques nationales à propos des dépenses de santé lesquelles sollicitent à hauteur de plus de 40% les familles, alors que l’OMS recommande un maximum de 20% qui peut mettre à l’abri du risque d’appauvrissement les catégories sociales les plus vulnérables.
Aujourd’hui s’impose ainsi une évaluation objective des apports de la Cnam, de ses points de faiblesse actuels et des perspectives de réforme à même de consolider ses apports tout en renflouant quelque peu ses finances.
La Cnam est à la recherche d’un nouvel équilibre, mais il est hors de question que celui-ci soit au détriment de la santé du citoyen où se fasse en aggravant les dépenses de santé familiales.
D’où l’intérêt de voir la société civile, les corps de santé et les institutions représentatives mettre sérieusement la main à la pâte. Avec un nécessaire « regard extérieur ».
M’hamed JAIBI
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