Parmi les associations dites civiles, qui envahissent la scène publique et y sèment l’anarchie par leur prolifération démesurée, et dont un grand nombre est, faussement, baptisé caritatif, il y en a certaines qui rendent des services hautement nobles à ce niveau, c’est-à-dire qui méritent amplement ce dénominatif, mais qui demeurent tout à fait inconnues par le large public. Elles travaillent très activement, en silence, juste pour servir l’Homme, loin du tapage médiatique et des propagandes intéressées, car elles agissent par principe, ne songeant qu’à réparer certaines injustices sociales, engendrées par le système socioéconomique en vigueur, et ne cherchant ni notoriété, ni récompense. Leur action est, totalement, désintéressée. C’est la vocation de l’Associa-med (Association des stagiaires internes et des étudiants en médecine de la Tunisie), dont les membres font preuve de beaucoup d’abnégation, en venant en aide à un bon nombre de nos concitoyens qui sont dans le besoin.

Aides aux personnes en difficulté

Il faut savoir, tout d’abord, que cette association est l’un des plus importants forums estudiantins dans le pays, étant donné qu’elle rassemble plus de deux mille étudiants de cette filière, répartis dans quatre régions, à savoir Tunis, Sousse, Monastir et Sfax. « Associa-med », qui est fondée en 1989, est membre à part entière de l’« Ifmsa » (Fédération internationale des associations des étudiants en médecine), et ce depuis près de quinze ans. Elle se distingue aussi bien par l’intérêt qu’elle porte aux thèmes de la sensibilisation sanitaire que par ses activités humanitaires, visant, principalement, le renforcement de la participation active des étudiants en médecine au sein de la société. Cette dimension est illustrée de la plus belle des manières par « Scorp » (Standing cometee on humanrights and peace), l’un des six comités d’« Associa-med », défendant les droits de l’Homme et s’engageant à militer en faveur d’une vie où seront assurés le respect et la dignité de tout un chacun. Cette deuxième tâche qu’il s’assigne consiste, entre autres, en la prise en charge des nouveaux nés dans les maternités, l’organisation de séances d’animation et d’excursions pour les enfants hospitalisés. Et c’est dans ce cadre qu’a vu le jour le projet phare de ce comité : « Doc’Time ». Ce sont des considérations altruistes et ce souci d’équité qui inspirent les membres de Scorp qui trouvent inadmissibles qu’une personne ne puisse accéder à des services de santé, rien que parce qu’elle est dépourvue de moyens financiers, particulièrement les enfants et les personnes âgées. C’est le cas, par exemple, dans certaines délégations de Zaghouan, où le taux de pauvreté atteint les 30% et où le nombre des médecins généralistes par 1.000 habitants est très réduit, avoisinant 0,1%. C’est pour toutes ces considérations que ce comité juge nécessaire d’aider certaines personnes démunies à bénéficier, gratuitement, des services sanitaires. Et c’est cet esprit qui a présidé à l’émergence de la nouvelle vision de « Doc’Time » dans sa troisième édition, qui comportera deux volets.

D’une part, l’organisation de caravanes les 6 et 20 mars et le 3 avril, destinées aux habitants de trois délégations du gouvernorat de Zaghouan, Nadhour, Saouaf et Bir Mchergua. De l’autre, le suivi des malades, pendant les mois de juin, juillet et août 2016, et qui réside, notamment, dans des opérations, des traitements qui coûtent un peu cher et des appareillages. Il est à rappeler que, lors des deux éditions précédentes, les artisans du projet « Doc’Time » ont opéré dans le grand Tunis et assuré plus de cent opérations gratuites pour les enfants et les personnes âgées. Ils restent, toutefois, persuadés que ce projet innovant ne pourrait être réalisé sans l’aide d’organismes bienveillants et conscients de l’importance de l’humanitarisme dans la société tunisienne et son impact sur les générations futures. Il est à espérer que cet appel, s’adressant aux parties se situant en dehors de la sphère de la santé, parviendra, tout d’abord, jusqu’aux médecins, et que nos actuels étudiants en médecine qui militent dans l’humanitaire n’arrêteront pas leur noble action, plus tard, lorsqu’ils en acquerront le statut et qu’ils intégreront la vie active. Espérons qu’ils sauront lutter contre l’égoïsme et la cupidité et faire prévaloir les valeurs humaines suprêmes qu’ils défendent, superbement, actuellement. Vivement l’esprit estudiantin ! Qu’ils le gardent éternellement !

Faouzi KSIBI