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La presse | Tunisie | 24/12/2015
Certains hôpitaux régionaux ne disposent d’aucun médecin spécialiste dans leurs services. Bien que les causes exactes n’aient toujours pas été déterminées, le décès d’une jeune femme enceinte de huit mois, dans la région de Tataouine, relance le débat sur le problème sur la pénurie de spécialistes dans les établissements hospitaliers régionaux. Comme beaucoup d’hôpitaux, l’établissement hospitalier de Tataouine souffre de l’absence de spécialistes dans ses services, notamment dans celui de gynécologie obstétrique.
Prise de douleurs au ventre, la jeune femme qui habite dans une zone rurale éloignée de l’hôpital a été transportée d’urgence à l’hôpital de Tataouine. En l’absence de gynécologue, la parturiente qui a dû être transférée vers un autre hôpital, celui de Djerba, décède en cours de route. Suite à son décès, le syndicat régional du personnel de santé a décidé de dénoncer les conditions de travail catastrophiques et l’absence de médecins spécialistes dans le service de gynécologie obstétrique. Or, il faut rappeler que ce n’est pas le seul cas de décès qui a été enregistré dans les établissements hospitaliers.
En effet, plusieurs erreurs médicales à l’origine de la mort de patients ont été causées soit par des stagiaires ou un personnel inexpérimenté obligés d’intervenir eux-mêmes, faute de médecins spécialistes dans les établissements hospitaliers.
Les syndicats régionaux du personnel de santé reprochent aujourd’hui au ministère de ne pas avoir résolu le problème de la pénurie de médecins spécialistes dans les régions.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir réfléchi à des solutions pour pourvoir aux postes de spécialistes dans les services des hôpitaux régionaux, note un responsable du ministère de la santé. Des incitations financières ont notamment été décidées pour encourager les jeunes médecins spécialistes à s’installer dans les régions. Mais la simple idée de s’installer dans des zones rurales rebute encore un grand nombre de jeunes médecins spécialistes qui refusent de travailler dans les hôpitaux régionaux à cause des mauvaises conditions de travail et de l’absence de plateau technique dans certains services.
Le ministère de la santé ne peut pas obliger ces médecins à travailler contre leur gré dans les régions. Ce sont les gouvernorats de Tataouine, Médenine, Le Kef, Tozeur et Gabès qui souffrent le plus de la pénurie de médecins spécialistes. Le manque de médecins se ressent surtout dans les services des urgences, de gynécologie, de radiologie, de pédiatrie et d’orthopédie. Pour l’heure, le ministère de la santé prévoit de renforcer l’équipe de gynécologie de l’hôpital régional de Tataouine. Trois équipes de médecins spécialistes de Tunis, Nabeul et Sousse devront se relayer pour assurer la continuité du service. « Il faut qu’il y ait un gynécologue sept jours sur sept dans le service de gynécologie obstétrique de l’hôpital», a relevé, à ce propos, Mme Sammoud, conseillère auprès du ministre de la santé. Il y a lieu de souligner qu’un projet présenté par le ministère de la santé vient d’être récemment approuvé par l’ARP et le ministère des Finances. Le ministère veut augmenter son budget afin de renforcer les équipes médicales dans les services de spécialité et pourvoir ainsi les postes vacants. L’objectif prévu pour le long terme: fournir quatre médecins spécialistes pour chaque service dans tous les hôpitaux régionaux. Or, actuellement, certains hôpitaux régionaux ne sont dotés d’aucun médecin spécialiste dans leurs services.
L’objectif ne sera pas facile à atteindre. Pour l’heure, il faudra parer au plus pressé en assurant la continuité du service dans les établissements hospitaliers des zones rurales et des régions frontalières grâce des équipes de spécialistes qui se relayeront pour assurer la permanence. « Nous avons décidé, également, d’avancer la date des examens du diplôme de spécialité pour recruter plus rapidement des médecins spécialistes afin de renforcer les équipes médicales dans les hôpitaux régionaux. Une commission devra bientôt se réunir pour trouver des solutions au problème de la pénurie de médecins spécialistes dans les régions », conclut la conseillère du ministre de la Santé.
I.H.
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