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La presse | Tunisie | 07/06/2015
Après le divorce unilatéralement proclamé par les pharmaciens conventionnés, lors de leur récente AG, ça bouge considérablement dans l’autre camp : le PDG de la Cnam se réunira demain avec le syndicat. Tandis que le ministre des Affaires sociales recevra les représentants des pharmaciens le lendemain, mardi. Le marathon du dernier quart d’heure semble prometteur, l’assuré l’espère de tout cœur.
L’inquiétude doit être vive dans le camp des assurés sociaux de la filière du tiers payant, après l’annonce fracassante par les pharmaciens d’officine conventionnés de rompre le contrat avec la CNAM (voir notre article du 05/06/2015). Ceux-ci ont repris leurs billes, quelques semaines avant la date fixée pour la reconduction normale de la convention (prévue pour le 8 juillet). Ceci après avoir crié sur tous les toits et à travers les médias leurs menaces de sauter le pas. Un pas lourd de conséquences pour près de six cent mille (600.000) assurés, tous des « zouaoula » et des mal lotis, condamnés à adhérer à la filière du tiers payant. Parce qu’ils n’ont généralement pas les moyens de gérer autrement leurs ennuis de santé, si budgétivores.
Oui, ces gens n’ont pas de quoi avancer de la monnaie sonnante et trébuchante à leurs médecins et pharmaciens, pour se faire soigner et attendre par la suite des semaines pour se faire rembourser. Parce qu’ils ont cherché à fuir la filière publique, c’est-à-dire les soins auprès des hôpitaux.
« Oui vous a dit cela ? »
Beaucoup d’assurés à cette filière estiment que la CNAM n’a pas fait grand-chose pour assurer la pérennité du tiers payant et rejoignent l’avis des pharmaciens selon lequel l’échec de ladite filière ne fait ni chaud ni froid à la CNAM, qui n’aurait pas répondu aux appels répétés du syndicat concerné pour mettre en œuvre, comme il se doit, les accords bilatéraux cosignés.
« Mais non, réplique M. Younès Ben Nejma, porte-parole de la CNAM, la filière du tiers payant est pour nous une filière prioritaire. Parce qu’elle tend la main à l’assuré à court de moyens ».
Les points sur les i
Notre interlocuteur, qui se trouve en même temps au four des prestations et au moulin de la communication, répond point par point aux griefs formulés par le syndicat et les affiliés :
Concernant les rejets des bulletins, jugés frappés d’irrégularités : les bulletins jusqu’ici refusés ont porté exclusivement sur :
Carte intelligente
La carte à puce (carte magnétique intelligente permettant le suivi des soins de l’assuré). Il nous a été précisé que cette carte, si réclamée par les syndicats des pharmaciens et des médecins, sera opérationnelle au courant du premier trimestre 2016. Elle a coûté à la CNAM pas moins de quarante milliards de nos millimes. Ceux qui, nous dit-on, auraient cherché l’échec de la filière en question ne se seraient jamais avisés de consentir de si grands montants.
Il nous a été de même souligné à ce sujet que le bureau du syndicat a été le premier à être associé à la préparation de ce projet, dans ses différentes étapes de préparation.
Les bulletins en souffrance de règlement, selon le syndicat, ont porté sur pas moins de quarante milliards de millimes. « C’est inexact, répond la CNAM, à travers son porte-parole, ce chiffre n’a pas dépassé les trois milliards. Il conserve des bulletins en cours de règlement n’ayant pas encore dépassé les quinze jours depuis la date de leur dépôt ».
Les tentatives du dernier quart d’heure
Par ailleurs, on nous précise que les pharmaciens conventionnés sont les partenaires de la CNAM les plus importants. Puisque 43% des dépenses de la CNAM pour les soins de santé profitent au corps des pharmaciens. Elles sont de l’ordre de trois cent cinquante six milliards de millimes.
Cela dit, il semble que le contentieux opposant les deux parties contractantes est dû à une crise de confiance qui dure et perdure pour aboutir à un divorce unilatéral. Les débats et les concertations devant être engagés autour d’une même table, ont fini par céder le pas à une interminable polémique à travers les médias. Ce qu’on a conclu à travers nos entretiens avec les responsables de la CNAM, c’est que ladite caisse tient à tout prix à sauver la situation du tiers payant et à rétablir les ponts pour un « remariage » d’intérêt, pour ne pas abandonner à leur triste sort un si grand nombre d’assurés.
Aux dernières nouvelles, le PDG de la CNAM vient d’inviter le syndicat concerné à une réunion pour demain, lundi. Le ministre lui aussi s’en mêle. Il aura à exercer son talent de négociateur, mardi prochain, date de sa réunion avec ses partenaires récalcitrants, pour sauver in extremis la situation.
Larbi DEROUICHE
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