Le Truvada, un antirétroviral élémentaire dans la prise en charge du VIH / sida et de l’hépatite B, en rupture de stock depuis voilà quatre semaines... Les personnes vivant avec le VIH/ sida et les malades atteints de l’hépatite B encourent un danger imminent suite, notamment, à la rupture de stock de l’un des médicaments fondamentaux dans la prise en charge de ces maladies infectieuses devenues chroniques.

En effet, quatre semaines se sont écoulées depuis la rupture de stock du Truvada dans les services de prise en charge spécialisés, implantés dans les établissements de santé publics.

« Ce n’est point un incident d’exception. La mauvaise gestion en matière d’approvisionnement en médicaments élémentaires dans la prise en charge du VIH/ sida et de l’hépatite B est itérative. Les malades sont souvent confrontés à cette panique plus que justifiée, celle de voir leur état de santé se compliquer à défaut de traitement », indique M. Bilel Mahjoubi, directeur exécutif de l’Association tunisienne de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le sida (ATL MST Sida).

L’atteinte par le VIH/ sida et/ ou par l’hépatite B implique, en effet, la soumission à un traitement médical ininterrompu, à même de stabiliser le nombre des cellules immunitaires et garantir aux malades une qualité de la vie meilleure et un quotidien serein, présentant le moins de risques de complications que possible. Interrompre, volontairement ou sous contrainte, le traitement met le malade face à des complications imminentes, perturbe son métabolisme et le fragilise au grand profit du virus. « Nous avons interpellé Mme Hayet Hamdoun, coordinatrice du programme national de lutte contre le VIH / sida qui nous a indiqué que des contacts sont établis avec la direction de la Pharmacie centrale dans l’optique d’accélérer les procédures relatives à l’approvisionnement en Truvada auprès des fournisseurs étrangers », renchérit le directeur exécutif de l’ATL MST sida. Il souligne l’impératif de veiller, désormais, sur la bonne gestion des stocks afin d’éviter de pareilles lacunes, dont les répercussions sont graves car portant atteinte à la santé publique.

Encore faut-il souligner que l’une des deux molécules substitutives au Truvada, à savoir l’Epivir en sirop, s’achemine vers la rupture de stock, et ce, pour ce qui est des services de prise en charge implantés à Tunis. Notons que Epivir en sirop est prescrit pour les enfants vivant avec le VIH/ sida ou atteints de l’hépatite B.

Ce qui est encore plus décevant, c’est que lors d’une rencontre tenue à la fin 2014, la population des Pvvih a été rassurée quant à l’introduction, à partir de janvier 2015, de la trithérapie en comprimé unique, et ce, conformément aux normes de la prise en charge en vigueur à l’échelle internationale.
Une annonce sans suite aucune. « Pis encore : nous galérons afin de garantir aux Pvvih les traitements conventionnels, ce qui n’est pas évident, rupture de stock du Truvada en appui », fait remarquer M. Mahjoubi. Et au lieu de faire avancer la riposte anti-VIH/ sida, l’on se heurte encore à des défaillances inadmissibles car entravant l’accès aux soins et au droit à la santé pourtant inscrit noir sur blanc dans la Constitution.

D.B.S.