Lorsqu’un des parents est diabétique, le taux de risque de devenir diabétique pour les enfants est de 40%. Les laboratoires Sanofi de Tunisie entament la célébration de la Journée mondiale du diabète, prévue le 14 novembre prochain, en concoctant un programme d’information, de sensibilisation et de dépistage qui s’étale sur tout un mois. L’idée étant de mettre en exergue les caractéristiques du diabète qui s’inscrit parmi les maladies les plus menaçantes pour la santé publique à travers le monde.

Les Laboratoires ont organisé, avant-hier, aux Berges du lac, une conférence portant sur ce thème. Elle a été suivie d’un atelier diététique initiant l’assistance à la préparation de menus sains, équilibrés, respectant les besoins nutritionnels et gourmands des personnes atteintes de diabète.

Mme Sélima Hadded, directrice de la communication auxdits laboratoires, a confirmé la possible cohabitation avec le diabète. Etre atteint de cette maladie nécessite de la part du malade une prise de conscience des caractéristiques du diabète, l’option pour un mode de vie sain et une prise en charge médicale fondée sur un contrôle glycémique récurrent. La Fédération internationale du diabète a choisi de placer la journée mondiale du diabète 2014 sous le signe de la nutrition. «Bien manger pour équilibrer son diabète» dépasse le simple slogan pour s’avérer être la clef à une auto-prise en charge nutritionnelle tenant en compte des besoins alimentaires du diabétique tout en lui évitant de tomber dans le piège des excès hyper-glycémiques.

Mme Amel Gamoudi, diététicienne à l’Institut national de nutrition, a expliqué, dans son intervention, les grands axes d’une alimentation saine, dédiée aux diabétiques tout en étant valable pour toute personne. La diététicienne a rappelé, de prime abord, que le diabète est défini comme une maladie héréditaire. «Lorsqu’un des parents est diabétique, le taux de risque de devenir diabétique pour les enfants est de 40%. Il est de 70% dans le cas où les deux parents sont atteints de cette maladie. D’où l’importance du dépistage précoce afin de maîtriser son diabète et d’éviter ainsi ses pénibles complications», a indiqué M. Gamoudi.

L’auto-prise en charge d’abord

L’auto-prise en charge du diabète comprend aussi bien le volet médical que celui comportemental. La nutrition s’inscrit dans le deuxième volet. Pour un diabétique, savoir quels aliments manger, et selon quelle ration, est vital. L’oratrice a expliqué que l’alimentation d’un diabétique ne diffère pas beaucoup de celle d’une personne saine. L’idée n’étant pas de se frustrer mais d’éviter certains aliments ou de les compenser par d’autres, plus appropriés et tout aussi délicieux. «L’essentiel c’est d’avoir une alimentation équilibrée, fractionnée et à réussir un apport énergétique neutre. L’astuce consiste, en effet, à manger tout en étant certain de pouvoir dépenser la totalité de l’énergie consommée. Pour ce, il convient de respecter la répartition logique de la ration calorique ( 25% des calories consommées au petit déjeuner, 40% au déjeuner et 35% au dîner )», a souligné la diététicienne. Et afin de réussir l’équation énergie-dépenses énergétiques, le diabétique est appelé à surveiller l’index glycémique d’une façon régulière. Il doit, aussi, connaître l’échelle de l’apport glycémique, voire le pouvoir hyper-glycémique, de chaque aliment. Des informations détaillées sur les différentes catégories d’aliments (glucides, lipides et protides) serviraient d’une référence diététique pour les diabétiques. «Manger du pain riche en fibres, comme le pain complet ou le pain noir, est plus sain que de consommer du pain blanc. Le riz basmati est plus approprié au régime diététique que celui précuit. L’essentiel consiste, donc, à bien manger tout en veillant à ce que le repas consommé soit à une charge glycémique faible à moyenne», a ajouté Mme Gamoudi.

A l’issue de la conférence, l’assistance a eu droit à participer à un atelier diététique orchestré par le chef Taoufik Belaïd, un spécialiste de l’art culinaire diététique. Le chef a lancé un défi : mijoter un menu savoureux, à la tunisienne, tout en se conformant aux normes de la diététique. L’assistance a été initiée à la préparation d’un plat de blé relevé, et cuit à la vapeur, d’un kaftaji dont les légumes ont été cuits au four et non frits, de deux salades riches en fibres et d’un filet de poisson bleu, farci et préparé au four. Et afin de ne pas priver les diabétiques d’un bon dessert, le chef a choisi de préparer un fondant au chocolat noir, sans beurre et sans sucre.