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Revue de presse

Congrès tunisien de psychiatrie - Conférence du Pr Norman Sartorius : l’éthique psychiatrique vue à la loupe

La presse | Tunisie | 26/10/2014

La déshumanisation de la médecine, la «décivilisation», le syndrome du burn out et l’évolution de l’incidence des troubles dépressifs confèrent à la médecine et à la psychiatrie en particulier un rôle nouveau. Le premier Congrès tunisien de psychiatrie, tenu du 23 au 25 octobre à Gammarth, a été rehaussé par la participation distinguée de l’une des sommités internationales en psychiatrie. M. Norman Sartorius, fondateur et directeur deux décennies durant de la division de la santé mentale au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fondateur de la Société mondiale de psychiatrie et président de la Commission européenne de psychiatrie, s’est en effet déplacé de Genève pour assister à l’événement. Il a donné, d’ailleurs, une conférence portant sur les nouveaux paradigmes de la psychiatrie.

Pour rendre à l’évidence les différents paradigmes qui confèrent à la médecine, d’une manière générale, et à la psychiatrie plus précisément, ce qu’elles présentent de nos jours, le Pr Sartorius détaille d’un point de vue analytique et purement objectif les multiples changements d’ordre social, économique, moral et déontologique responsables du contexte sanitaire et de santé mentale actuel. Pour lui, en effet, la mondialisation a fait fausse route puisqu’elle a creusé davantage l’écart entre riches et pauvres, favorisant ainsi toutes sortes d’abus au détriment des catégories vulnérables et engendrant ce qu’il appelle « la décivilisation ». L’anti-civilisation est palpable via moult manifestations inhumaines, comme l’altération grandissante de la classe moyenne. «30% de la population sont dans l’incapacité de se faire soigner, faute de moyens», indique l’orateur, qui souligne l’étroite corrélation entre l’ébranlement de la classe moyenne et celui des valeurs morales. «C’est la classe moyenne, note-t-il, qui maintient les valeurs morales».

Solitude, dépaysement social et malaise

Le profil sociétal mute vers une régression des facteurs motivants, susceptibles d’amortir les chocs psychologiques et de garantir aux malades mentaux une assise d’affection, de consolation et de soutien. L’éclatement de la famille atteint parfois son paroxysme pour réduire l’individu à l’isolement. Aux Pays-Bas, l’éclatement familial se traduit par l’augmentation phénoménale du nombre d’enfants élevés par des mères célibataires, soit 40% de l’ensemble des enfants. «A Londres, indique l’orateur, 30% des foyers sont self-home ou habités par une seule personne». La solitude, le dépaysement social et le malaise de démotivation sont des causes indéniables de «l’épidémie de suicide». Aussi, les paradigmes sociaux, économiques et moraux sont-ils chapeautés par un principe générique : recul de l’éthique au profit du matériel.

Cette transformation sur fond déontologique concerne pareillement la médecine. Le Pr Sartorius montre du doigt la déshumanisation certaine de la médecine et la primauté, désormais, des prestations purement vendables. Aussi, l’accès aux soins — qui est incontestablement un droit absolu — s’avère-t-il un privilège pour les personnes aisées. D’autant plus que la médecine, de par sa conception actuelle, a tendance à omettre une mission pourtant élémentaire : être à l’écoute du malade. La déshumanisation de la médecine est une réalité. C’est pour cela que bon nombre de malades préfèrent opter pour la médecine dite traditionnelle. Cette dernière leur apporte le maillon manquant à la médecine moderne : l’écoute- réconfort.

La déviation

L’orateur ne manque pas, dans sa conférence, d’évoquer un problème considérable qui touche le cadre médical à travers le monde. Il s’agit de «l’épidémie du burn out» ou ce fléau de démotivation et de découragement qui empêche les psychiatres de parfaire leur travail. Ce problème concerne encore plus les psychiatres exerçant dans les services périphériques que dans ceux académiques. Les médecins semblent eux aussi être la proie d’une multitude de variations négatives. La déontologie médicale a reçu, elle aussi, un coup rude. « Avant, il y avait deux principes fondamentaux à respecter en médecine : le médecin doit œuvrer afin de diminuer la douleur et empêcher la mort. Aujourd’hui, les choses ont changé. Les médecins facilitent la mort en aidant à l’euthanasie ! D’ailleurs, quelque 2.700 personnes ont reçu une aide médicale pour se suicider », fait remarquer le Pr en psychiatrie. Et d’ajouter qu’il serait plus convenable d’introduire dans les programmes de formation des modules nouveaux pour savoir apprendre aux malades de vivre avec la maladie.

L’orateur n’a pas manqué de revenir sur les changements épidémiologiques en matière de maladies mentales. Si certains troubles mentaux, notamment ceux présentant des formes catatoniques et autres hébéphréniques, ont disparu, l’on assiste de plus en plus à l’émergence de nouvelles pathologies mentales, dont la dronopathie, la latrogénie, la toxicopathie, les problèmes mentaux liés au VIH ainsi que la co-morbidité des maladies somatiques et psychiatriques. Il est, évidemment, à souligner que la santé mentale se caractérise par une nette évolution de l’incidence des troubles dépressifs.
A la fin de sa conférence, le Pr Norman Sartorius lance un appel pour l’instauration d’une politique sanitaire qui sera orientée vers le paradigme de l’égalité ou la parité entre les différentes pathologies mais aussi entre les malades. Il rappelle que les maladies mentales favorisent le risque de morbidité.

Il dissuade l’assistance quant à la fragmentation de la médecine, soulignant l’impératif d’une prise en charge cohésive des personnes présentant plusieurs maladies.

Auteur : D. BEN SALEM

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