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La presse | Tunisie | 21/10/2014
Selon les chiffres relatifs à 2013, l’incidence de la tuberculose se situe à 22 cas pour 100 mille. Un indicateur qui stagne depuis une décennie. Cette stagnation revient essentiellement à l’importance de l’incidence de la tuberculose extra-pulmonaire.
La Direction des soins et de la santé de base (DSSB) vient de publier les résultats d’une étude nationale sur l’incidence de la tuberculose extra-pulmonaire. Lors d’une conférence tenue vendredi dernier à l’occasion, le Dr Rafla Tej Dallaji, directrice des soins et de la santé de base, a indiqué qu’il s’agit de déterminer l’incidence de la tuberculose extra-pulmonaire par rapport à l’incidence de la tuberculose. Cette dernière, et malgré les efforts fournis afin de la décliner, reste tout de même stable depuis une décennie. Selon les chiffres de 2013, la prévalence de la tuberculose se situe autour de 22 cas pour 100 mille habitants.
La présente étude a été réalisée sur un échantillon représentatif de 178 malades, issus de 19 gouvernorats. Elle a été élaborée grâce à la collaboration du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques ainsi que des laboratoires d’analyses microbiologiques relevant du secteur public (Institut Salah-Azaiez, le CHU de Sfax, l’hôpital Hédi-Chaker et l’hôpital Abderrahmane Mami) et autres institutions du secteur privé.
L’étude a porté sur les cas de tuberculose extra-pulmonaire, déclarés de février à décembre 2013 et ayant consenti à coopérer. Le nombre total des cas recensés durant cette période compte 228 malades. Les enquêteurs ont été dans l’obligation d’écarter quelque 26 cas en raison de la non-éligibilité des prélèvements opérés au préalable et 24 autres, pour n’avoir pas consenti au prélèvement ganglionnaire, indispensable à l’étude.
Typologie
Rappelons que la tuberculose est par définition une maladie contagieuse, due à l’atteinte par une bactérie dite « mycobacterium tuberculosis » ou encore « bacille de Koch ». La maladie se déclenche suite au contact de ce bacille, en se localisant dans un organe. Généralement, c’est le poumon qui est l’organe le plus touché par cette maladie. Et l’on parle donc d’une tuberculose pulmonaire. Cependant, il existe d’autres typologies de tuberculose qui affectent d’autres organes, notamment la tuberculose ganglionnaire, la tuberculose urogénitale, la tuberculose osseuse ou articulaire, la tuberculose cérébro-méningée ou la tuberculose digestive. Ce sont en gros les tuberculoses dites extra-pulmonaires.
En Tunisie, la stagnation de l’incidence de la tuberculose revient à l’évolution de la tuberculose extra-pulmonaire et en particulier celle ganglionnaire. Le Dr Tej a indiqué que plus de 70% des cas de tuberculose déclarés sont des tuberculoses ganglionnaires, dues, le plus souvent, à la consommation du lait cru porteur du bacille. D’où l’impératif d’œuvrer afin de lutter contre la prolifération de cette maladie et contre la transmission du germe du bétail jusqu’à l’homme.
Présentant les résultats de ladite étude, le Pr Hajer Skhiri a indiqué que les analyses microbiologiques montrent que 78% des cas de tuberculose ganglionnaire sont dus au contact avec les bovins, 21% sont des cas de tuberculose et 1% présente des formes atypiques. D’un autre côté, 89% des malades enquêtés avouent avoir consommé du lait cru, ce qui explique l’importance de l’incidence de la tuberculose ganglionnaire par rapport à l’incidence de la tuberculose, d’une manière générale, et à la tuberculose extra-pulmonaire, en particulier. En effet, il a été prouvé que le tiers des cas de tuberculose extra-pulmonaires représente des cas de tuberculose ganglionnaire. En se référant, en outre, aux chiffres de la DSSB, l’oratrice indique que l’incidence propre aux 19 gouvernorats se traduit par une moyenne de 53%. La moyenne nationale, elle, étant de 54,6%.
Par ailleurs, et pour ce qui est de la fréquence de la tuberculose ganglionnaire par rapport à toutes les formes de tuberculose (pulmonaire, osseuse, musculaire, abdominale, etc.), l’on constate que la forme ganglionnaire comprend la moitié de la moyenne nationale, soit 16% ; la moyenne nationale se situe autour de 31,4%. L’oratrice a insisté sur l’impératif de tenir compte des disparités régionales. A Tataouine, par exemple, les ganglionnaires représentent 55% des tuberculoses et 70% des extra-pulmonaires.
Le Pr Skhiri a appelé à la lutte contre la prolifération de la tuberculose ganglionnaire due essentiellement à la consommation du lait cru et au contact avec les bovins, via notamment l’instauration d’une stratégie de prévention appropriée.
Auteur : D.B.S.
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