La Tunisie célébrera, demain, et pour la première fois, la Journée mondiale de la contraception. Une conférence portant l’intitulé : «La contraception, un choix qui protège votre santé et votre avenir», se tiendra à l’occasion, à Tunis. Elle sera placée sous le patronage et du ministère de la Santé et du secrétariat d’Etat chargé des Affaires de la femme.

Cette célébration annuelle, recommandée par moult organisations non-gouvernementales œuvrant aussi bien dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive que dans celui de la défense des droits de la femme, a été introduite dans l’agenda des journées mondiales en 2007. Elle constitue une occasion pour mettre en exergue les avancées scientifiques apportées aux méthodes contraceptives et de sensibiliser le public à l’efficacité de la pratique contraceptive non seulement en tant que solution médicale au problème des grossesses non désirées, mais aussi en tant que moyen efficient pour l’amélioration des indicateurs de santé.

Depuis des décennies, la contraception constitue la solution la mieux adaptée et la moins risquée pour la lutte contre les grossesses non désirées. Cette pratique préventive a permis, au fil des ans, d’ajuster la situation sociodémographique selon les défis fixés dans les plans et dans les stratégies nationaux. En effet, grâce à la contraception, l’on observe une nette réduction du taux d’avortement, qui se situe depuis 2009 autour de 14 mille (14 600 en 2009) alors qu’il avait atteint, en 1984 les 20 960.

Il faut dire que l’élargissement de la couverture contraceptive contribue efficacement dans la promotion de la santé maternelle et infantile ainsi qu’à la prise de conscience de la gent féminine de son droit légitime quant au choix des périodes idéales pour la grossesse. Selon les chiffres de l’enquête Mics 4, réalisée en 2012, la couverture contraceptive se situe autour de 62,5% alors qu’elle n’était que de 31,4% en 1978. Une évolution qui a permis, de surcroît, de réduire l’écart entre le milieu rural et celui urbain en matière de santé sexuelle et reproductive et d’accès aux méthodes contraceptives.

Certes, un long chemin a été parcouru mais beaucoup reste à faire pour diffuser davantage la culture de la contraception. Une culture indispensable car jouant un rôle considérable dans l’amélioration des indicateurs de mortalité maternelle et infantile. Rappelons, sans grande fierté, que la Tunisie, et malgré son activisme pour baisser le taux de mortalité maternelle, n’atteindra point l’Objectif du millénaire pour le développement. Ce dernier recommande de réduire le taux de mortalité maternelle de trois quarts entre 1990 et 2015. En 2008, le taux de mortalité maternelle se situait à 44,8 cas de décès pour 100 mille naissances contre 74,8 en 1990…

La journée mondiale de la contraception sera, également, une occasion pour sensibiliser les jeunes quant à la vie sexuelle et reproductive et prévenir les comportements à risques.

Auteur : D.B.S