Les agents responsables de l’asthme professionnel sont particulièrement les enzymes avec 7 cas et les poussières textiles avec 5 cas. L’asthme professionnel était associé à une rhino-conjonctivite allergique dans 8 cas sur un ensemble de 32 sujets.

Des mesures préventives doivent être prises dans certaines entreprises industrielles en vue de prévenir l’asthme professionnel qui peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé et le bien-être des travailleurs. Au cas où ils seraient asthmatiques, les salariés ne pourraient plus avoir le rendement souhaité et seraient même obligés d’arrêter le travail définitivement. Les malades ont besoin alors d’un suivi permanent de leur situation ainsi que d’un traitement efficace pour éviter les souffrances pendant les heures de crise. Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’asthme professionnel qui doit être pris au sérieux par les chefs d’entreprise et les travailleurs eux-mêmes. Certains secteurs sont plus exposés, bien sûr, au risque de l’asthme professionnel que d’autres.

Une étude a été élaborée par le Groupement de médecine du travail (GMT) à Ben Arous, à propos de l’asthme professionnel, pour tirer les conclusions d’une maladie qui ne cesse de se propager, au cours des dernières années, dans le milieu professionnel. L’échantillon a concerné 32 cas déclarés au Groupement en question. Selon les spécialistes qui ont mené l’étude - en l’occurrence H.Brahem, M. Stambouli -, «l’asthme professionnel est une maladie inflammatoire des voies aériennes caractérisée par une diminution du diamètre des bronches, variable au cours du temps et/ou une hyper-réactivité bronchique, produites par l’inhalation de particules, de vapeurs, d’aérosols liquides ou gazeux présents dans l’environnement professionnel».

Contrecarrer le développement de la maladie

L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques épidémiologiques des patients atteints d’asthme professionnel, d’analyser les aspects chimiques, les principaux secteurs pourvoyeurs et les mesures préventives à prendre. En effet, la prévention demeure toujours la meilleure solution pour réduire le risque de maladies graves et chroniques. De simples gestes sont en mesure de contrecarrer le développement de plusieurs maladies en milieu professionnel. L’étude descriptive et rétrospective a porté sur l’ensemble des cas d’asthme déclarés au GMT de Ben Arous durant une période de 10 ans, soit de 2003 à 2013. Les 32 cas d’asthme professionnel identifiés ont un âge moyen de 43 ans. Les plus jeunes sont âgés de 32 ans, alors que les plus vieux ont 58 ans, soit à deux ans de la retraite.

Une nette prédominance masculine a été observée avec 25 cas, ce qui correspond à 78% de l’ensemble des cas. L’ancienneté moyenne des travailleurs est de 17 ans. Les spécialistes ont constaté, par ailleurs, que les secteurs à risque sont ceux de l’industrie chimique (72%) et de l’industrie textile (21%). Les agents responsables de la maladie sont particulièrement les enzymes avec 7 cas et les poussières textiles avec 5 cas. L’asthme professionnel était associé à une rhino-conjonctivite allergique dans 8 cas. Une hyper-réactivité bronchique non spécifique positive a été également observée chez 13 cas. La réaction de l’organisme à la maladie est différente d’un sujet à un autre. Ainsi, l’évolution de la maladie a été remarquée chez 13 cas dont la situation sanitaire s’est aggravée. Une stabilisation de l’asthme a concerné 9 cas et une amélioration a même été observée chez 7 autres cas.

Les spécialistes ont conclu, suite à l’étude des différents cas, que «la pathologie respiratoire constitue un handicap pour certains travailleurs. Elle est responsable d’une morbidité non négligeable avec un impact négatif et important sur la vie socioprofessionnelle, d’où la nécessité de prendre des mesures préventives adéquates pour préserver notre capital humain. Il s’agit aussi de multiplier les efforts pour informer les ouvriers de ce risque professionnel et ses conséquences néfastes».

Auteur : Chokri GHARBI