C’est à partir du 1er janvier qu’ils devront prendre ce générique à la place du traditionnel Glivec qui a, jusqu’ici, fait des miracles, entraînant chez 80% des malades une rémission totale du cancer du sang. Des progrès extraordinaires ont été réalisés au cours de ces deux dernières décennies dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique, une forme du cancer du sang et de la moelle osseuse. Cette maladie se caractérise par une élévation anormale du taux de globules blancs dans le sang, provoquée par une anomalie du chromosome de Philadelphie. Ce chromosome produit une enzyme qui inhibe le blocage de la production de globules blancs. Ces derniers vont proliférer et entraîner divers symptômes : intense fatigue, augmentation du volume de la rate...Des traitements vont voir le jour mais ne permettent pas à la maladie de régresser. C’est au début des années 2000 que la molécule de l’imatinib a été découverte. Cette thérapie ciblée va redonner espoir aux malades, en entraînant la rémission du cancer chez 80% des personnes auxquelles elle est administrée. La molécule inhibe l’action de la protéine responsable de la prolifération des globules blancs dans l’organisme et entraîne une stabilisation progressive du taux de globules dans le sang et une amélioration de l’état du patient.

L’Imatinib a commencé à être commercialisé, il y a quelques années en Tunisie. Chaque patient reçoit un traitement pris en charge par la Cnam, renouvelable chaque six mois, à raison d’une boîte par mois. «Ce traitement est très efficace, observe Chokri Mestiri, Secrétaire général de l’Association des malades atteints de leucémie myéloïde chronique. Ce traitement a permis d’améliorer le taux de survie des malades atteints de leucémie myéloïde chronique, en entraînant une rémission totale chez la plupart».

Le remplacement de ce dernier par un générique risquerait d’entraîner une rechute après que l’état de la majorité des malades se soit stabilisé grâce à l’administration de ce médicament. «Certes le générique coûte moins cher à l’Etat, mais il risque de donner de mauvais résultats et d’entraîner la rechute des malades chez lesquels on a observé une rémission totale du cancer. Le ministère sera, alors, obligé de devoir remplacer de nouveau ce générique par l’imatinib. Entre-temps les malades auront développé une résistance. Cela coûtera en fin de compte davantage à l’Etat».

Selon le secrétaire général de l’association, le ministère devrait maintenir l’ancien traitement pour les malades dont la maladie s’est stabilisée et prévoir le générique pour les nouveaux cas. «En tant que malades atteints de leucémie chronique, nous voudrions être consultés par le ministère qui devrait organiser une réunion avec l’association pour discuter de cette question», conclut le secrétaire général de l’association.

Auteur : I. HAOUARI