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La presse | Tunisie | 17/03/2014
Ce traitement baptisé «gliptine» régularise le taux du glucose dans le sang. Disponible sous maintes formes médicamenteuses dont la sitagliptine, la sexagliptine, la svildagliptine, mais aussi l’alogliptine et la linagliptine —la gliptine joue le rôle d’un inhibiteur de l’enzyme dite DPP-4—, censée inactiver l’incrétine et le GIP (glucose dependent insulinotropic peptide). L’attribution des gliptines pour un diabétique de type 2 vise l’augmentation de l’incrétine et du GIP et contribue, par conséquent, à l’augmentation de la sécrétion de l’insuline. Ce traitement est qualifié d’intelligent dans la mesure où il provoque, en outre, la diminution de la sécrétion du glucagon.
Ce dernier étant une hormone hyperglycémiante. Contrairement aux traitements antidiabétiques conventionnels, connus sous l’appellation générique «les sulfamides», les gliptines n’exposent pas le diabétique au risque de l’hypoglycémie, considérée comme étant plus grave que l’hyperglycémie.
En Tunisie, ce traitement est disponible dans les pharmacies depuis plus d’un an. Il coûte à un diabétique près de 60 dinars par mois, ce qui est relativement cher en comparaison du pouvoir d’achat.
D’autant plus qu’il ne figure toujours pas sur la liste des médicaments remboursables par la Cnam, ce qui le rend inaccessible aux Tunisiens à revenus moyens. «Il faudrait également examiner le problème d’un point de vue macro-économique et réfléchir sur le coût du diabète. En effet, si les remboursements de la Cnam sur les médicaments antidiabétiques ne comptent que 10% des coûts, 80% de ses dépenses sont étroitement liés aux complications du diabète, notamment les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale et autres. Miser sur un traitement innovant, susceptible de réduire sensiblement le coût de la maladie s’impose», explique le Dr Kouçaï El Euch, président de la Société tunisienne d’endocrinologie.
Prévenir les complications du diabète et permettre aux diabétiques d’accéder aux médicaments les plus efficients permettraient une meilleure prise en charge des malades et à des coûts nettement moins lourds. D’ailleurs, et selon les chiffres de l’Institut national de nutrition, le coût du traitement d’un diabétique ne présentant pas de complications se situe aux alentours de 239 dinars par an. En revanche, pour un diabétique souffrant de complications liées à sa maladie, le coût de la prise en charge atteint, en moyenne, les 24.275 dinars par an.
«D’autant plus que, renchérit le Dr El Euch, de nouveaux médicaments anti-hypertension artérielle ont été inclus dans la liste des médicaments remboursables. Il convient de faire de même afin de permettre à tous les diabétiques de bénéficier du droit à la santé et à un traitement performant, et ce, sur un pied d’égalité».
Pour sa part, la Cnam précise que cela fait partie des prérogatives d’une commission spécialisée, chargée de la liste des médicaments remboursables ; une commission qui réunit les représentants de la Caisse et du ministère de la Santé publique…
Une prévalence allant crescendo
Le diabète est défini comme étant une maladie chronique et silencieuse, due à la régression de la sécrétion de l’insuline, et donc, au déséquilibre du taux de glucose dans le sang.
En Tunisie, cette maladie gagne chaque jour plus de terrain. En 1997, sa prévalence était de 9,9%. Les spécialistes estiment que ce taux frôle les 15%, soit le double par rapport aux prévalences enregistrées au Maroc et en Algérie où elles sont respectivement de 8% et de 8,9%.
Malgré l’ampleur de ce problème de santé publique, les statistiques restent non actualisées. En 2008, le nombre des diabétiques pris en charge dans les centres de soins et de la santé de base était de 207 mille, soit 30% des diabétiques diagnostiqués. Actuellement, les diabétologues estiment que le nombre des Tunisiens diabétiques avoisine les 1.700.000 dont 90% souffrent de diabète de type 2. Le pire, c’est que 50% d’entre eux ne sont ni diagnostiqués ni pris en charge.
D.B.S.
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