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La presse | Tunisie | 10/12/2006
Ont répondu présent à cette rencontre des cancérologues
et spécialistes tunisiens et français, afin de faire le point
sur la situation actuelle que ce soit sur le plan mondial qu’au niveau
national et français.
Cette rencontre a été articulée autour de deux axes majeurs
: la prise en charge des malades ayant atteint la phase palliative et l’épidémiologie
du cancer du sein.
«En Tunisie, le cancer atteint 10 mille nouveaux cas par an, dont 25
% sont au stade palliatif», indique le Pr Henda Raïs.
Le stade palliatif consiste en une phase finale où le malade, dont le
cas est désespéré et dont tout traitement s’avère
inutile, souffre en attendant la mort.
Ces malades endurent une souffrance, à la fois physique et psychologique. Inaptes à prendre soin d’eux-mêmes, supportant mal un corps rongé par la maladie et en proie à des douleurs de plus en plus atroces, ils éprouvent le besoin d’être accompagnés, pris en charge par des personnes qualifiées à cet effet. «En Tunisie, le développement des soins palliatifs est de mise, d’autant plus que les patients atteignant cette étape finale sont nombreux», renchérit le Pr Raïs.
Et d’ajouter que «le développement des soins palliatifs
consiste en une prise en charge globale, puisqu’elle comprend des dimensions
éthiques, socioéconomiques et spirituelles, ce qui représente
un aspect extrêmement important dans la médecine».
Le Pr Patrice Guex, psychiatre français, a mis en évidence l’importance
d’un accompagnement efficace pour les malades concernés. Certes,
les standards internationaux des soins palliatifs sont d’une importance
confirmée. Mais la question qu’il pose, c’est «comment
articuler ces standards suivant le contexte quotidien du malade?», s’interroge-t-il.
Le psychiatre établit une comparaison entre la société
tunisienne et les sociétés occidentales.
En Tunisie, la famille occupe une place prépondérante dans la vie de l’individu en général et pour les personnes malades particulièrement. «Je suis parti d’un cas, explique le Pr Guex, pour examiner le potentiel de la famille traditionnelle dans la prise en charge des personnes malades en état palliatif. Certes, en Tunisie, la famille fait de son mieux pour s’occuper de son malade. Mais, encore faut-il tenir compte du nouveau rythme de vie et des préoccupations croissantes pour les membres de la famille actuelle, une famille en permanente transition. D’un autre côté, il est important de s’interroger sur la manière dont le confort est vu par le malade. Se sent-il à l’aise en étant pris en charge par sa famille ou préfère-t-il les soins que lui offrent les structures spécialisées?».
En fait, si la famille procure au malade un confort affectif, les structures spécialisées lui garantissent des soins calmants susceptibles d’atténuer ses douleurs. Pour le Pr Guex, le développement des soins palliatifs doit être entamé par le contexte de terrain pour aboutir à la mise en place des standards internationaux tels que les soins de proximité.
De son côté, le Dr Evelyne Pichard a évoqué le problème de la communication, notamment chez les enfants atteints de cancer et se trouvant en phase palliative. Elle a insisté sur la dialectique du dit et du non-dit et, par de-là, sur l’importance de la communication triangulaire, d’une part, et corporelle, de l’autre, et ce, afin de transmettre à l’enfant malade les messages qui peuvent le réconforter, mais aussi la réalité de sa situation.
Epidémiologie du cancer du sein en Tunisie
«En Tunisie, le nombre des malades atteintes d’un cancer du sein est en hausse. Les moyens tunisiens en radiothérapie sont nettement insuffisants. Les spécialistes en mammographie, exerçant dans le secteur public, sont peu nombreux. De plus, la plupart de nos moyens sont concentrés dans les villes côtières». C’est en ces points que le Pr Mansour Ben Abdallah résume les problèmes liés au cancer du sein en Tunisie.
Pourtant, le cancer du sein occupe la première place sur l’échelle des maladies cancéreuses qui concernent les femmes, avec un taux de 27,8%. Le Pr Ben Abdallah a indiqué que 11% des femmes atteintes de cette maladie sont âgées de moins de 35 ans. Il a ajouté, par ailleurs, que les Tunisiennes encourent les mêmes facteurs de risques que les Françaises.
Il a, également, souligné que le problème du jeune âge chez les femmes atteintes d’un cancer du sein a des répercussions sur le secteur de la santé publique. D’abord, si le dépistage concerne les femmes âgées entre 49 et 60 ans, cela veut dire que 50% des cas ne bénéficieront pas du dépistage de masse. D’un autre côté, cette maladie est encore plus agressive chez les jeunes femmes, ce qui rend la prise en charge encore plus difficile et plus coûteuse. Sans parler des répercussions de la maladie sur la vie active des femmes.
Il a mentionné, enfin, qu’entre 2009 et 2013, l’on s’attend à enregistrer jusqu’à 2.200 nouveaux cas de cancer du sein par an, ce qui nécessite une multiplication par 2,5 la capacité de la prise en charge des malades.
D. BEN SALEM
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