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Le temps | Tunisie | 24/10/2013
La décision de grève est selon les deux syndicalistes, un ultime recours : « Dicté par la réaction inappropriée du ministère de tutelle pour ne pas dire, son manque de sérieux dans le traitement de ce dossier, alors qu’il devrait être interpellé par les signes flagrants d’un délabrement croissant et de plus en plus inquiétant». Et les deux intervenants d’égrener une longue série de symptômes des maux qui rongent le secteur de la santé publique dans la région, s’empressant de faire remarquer que le traitement adéquat exige nettement moins des crédits à allouer qu’une bonne gouvernance et une volonté sincère de gérer convenablement la situation : « Or cette volonté fait clairement défaut, dans la mesure où le ministre de la Santé n’a réservé aucune visite officielle à Sfax , à l’examen de la situation sanitaire dans la région, alors qu’il a pris la peine de se déplacer pour assister à des réunions avec des organisations estudiantines proches de son parti. Plus grave encore, le désintéressement vis-à-vis de la situation est décelable à travers le refus du ministère d’honorer ses engagements officiels précédents, consignés pourtant dans des procès-verbaux»
Les griefs exprimés lors du point de presse concernent pratiquement tous les chapitres :
Ressources humaines, un manque important
Le secrétaire général du syndicat affirme que la région, comptant une population d’un million d’habitants, ne compte qu’un seul cardiologue, sans que cela n’alarme, outre mesure, le ministère de la Santé. Autre exemple : après la démission de deux médecins orthopédistes exerçant à l’hôpital régional de Jébéniana, le service est resté fermé durant deux ans. Pourtant, le ministère continue de tergiverser ne daignant pas répondre aux deux demandes de recrutement émanant de deux spécialistes, en l’occurrence docteurs Sahnoun et ben Abdallah. C’est le même sort qui est réservé à la demande de docteur Kilanie, spécialiste en ophtalmologie, sachant que les patients du troisième âge ainsi que les élèves présentant une faible acuité visuelle doivent attendre des mois pour avoir un rendez-vous. Le manque de spécialistes est décelable également dans les services de pédiatrie où les médecins n’admettent en consultation que les enfants âgés de plus de sept ans. La même remarque concerne la médecine générale où les démissions et l’absence de nouveaux recrutements font que cinquante centres de santé de base n’assurent qu’une seule consultation par semaine.
Concernant le personnel paramédical, il est signalé que les nouveaux recrutements représentent un taux de 02% à l’échelle nationale, alors que la région a droit à un taux de 13%, soit 200 personnes entre techniciens et infirmiers sur les 2000 nouvellement recrutés. Pour les agents, notamment ceux préposés à l’hygiène, les dizaines de départs ne sont pas remplacés, avec toutes les conséquences imaginables sur l’état de propretés dans les structures sanitaires.
Un budget disproportionné par rapport aux besoins
Faute d’autonomie budgétaire et contrairement aux accords conclus avec la partie syndicale, les centres de santé de base de Jébéniana, Mahrès, El Amra, El Hencha, Ghraïba et Kerkennah, rattachés à la première ligne, continuent de vivre sur les budgets des hôpitaux régionaux de Jébéniana, Mahrès et Kerkennah. Conséquence : une situation catastrophique et des problèmes de tous genres.
Infrastructure dans un état lamentable
De l’état des lieux tel que présenté lors du point de presse, il ya lieu de relever la vétusté rampante de l’infrastructure de base, le délabrement continu des installations, le grand déficit en équipements, l’état des établissements universitaires qui croulent sous les dettes( 05 millions de dinars pour l’hôpital régional de Jébéniana, 27 millions de dinars pour le CHU Habib Bourguiba), et surtout le manque de transparence pour ne pas dire les suspicions qui pèsent sur la sincérités des déclarations officielles concernant la construction du nouveau CHU. A ce propos, il est précisé que les besoins de la région de Sfax en matière de lits des chiffrent à 370, alors que la capacité en lits du nouvel établissement est de 300 lits seulement. D‘autre part, les deux syndicalistes ont tenu à préciser que la région de Sfax ne dispose pas actuellement de deux CHU, comme on a l’habitude de le dire, mais d’un seul CHU à deux têtes ou à deux spécialités : l’une chirurgicale (CHU Habib Bourguiba) et l’autre de médecine interne (CHU Hédi Chaker)
Médicaments : Une réduction de 40%
Au vu des toutes dernières statistiques, la pénurie de médicaments s’est aggravée en 2013 et concerne 40% des médicaments de la nomenclature officielle. Voici, à titre indicatif les taux de manque de certains médicaments en 2012 : helmintox /vermox et nibiol 10 (100%), tanganil, fongicil, maxillase, nifluril, hépatocholine, rifamicyne, oréomycine_opht, dogmatil et diclofen 50 (entre 70 et 99%), sans compter les autres taux situés pour la plupart, en moyenne au-dessus de 30%.
Malades, les éternels boucs-émissaires
Les conséquences qui résultent de toutes les défaillances précédemment citées se déclinent en rendez-vous trop espacés, en attentes insupportables, en départs continus de médecins qui désertent les structures sanitaires publiques faute de conditions de travail décentes. Mais le vrai bouc-émissaire de tous ces dysfonctionnements, de toutes ces carences et de toutes ces négligences n’est autre que le malade, ce laisser pour compte de la Santé Publique qui souffre le martyre et endure toutes les souffrances physiques et morales en attendant une prise en charge médicale dans des délais raisonnables.
A signale en fin, que d’autres défaillances ont été signalées au cours du point de presse, notamment, les effets fâcheux de la centralisation des décisions, particulièrement en ce qui concerne l’acquisition de matériels indispensables mais relativement peu coûteux et les nominations arbitraires aux postes fonctionnels.
Taieb LAJILI
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