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Le temps | Tunisie | 07/07/2013
Le syndicat rattaché à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) dénonce également la retenue sur salaire de la journée de grève observée le 27 juin dernier. «Malgré cette grève qui a été suivi à hauteur de 90%, le ministère continue à fermer les yeux sur l’état lamentable des hôpitaux , dispensaires et autres centres hospitalo-universitaires sous prétexte que les finances publiques ne permettent pas de lancer une véritable mise à niveau de ces établissements publics», s’offusque le Dr. Sami Souihli, secrétaire général du syndicat.
Les médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique protestent plus précisément contre la détérioration de leur situation morale le manque d’équipements et le la recrudescence de la violence dans les divers établissements publics de santé.
M. Souihli indique, dans ce même cadre, que ses confrères sont à bout de patience en raison de « injustices» qu’ils subissent. « L’hôpital est vraiment malade. Outre le manque d’équipements et l’insécurité dans laquelle ils exercent, les médecins perçoivent des salaires qui ne leur permettent de résister à la tentation de rejoindre le secteur privé.
Système de santé à deux vitesses
La dégradation continue de la situation matérielle et professionnelle des médecins de la santé publique est le résultat de choix inappropriés arrêtés par le ministère qui favorisent grandement le secteur privé, au détriment de l’hôpital », précise-t-il
M. Souihli précise que les médecins et pharmaciens exerçant dans le secteur public sont les plus sous-payés en comparaison avec leurs confrères exerçant dans le privé ou dans des pays ayant des situations économiques semblables à ceux de la Tunisie comme le Maroc et l’Algérie.
Le responsable syndical met par ailleurs en grade contre l’apparition d’un système de santé inéquitable et à deux vitesses. «On commence à sentir une grande différence entre les établissements publics encombrés, sous-équipés et offrant des services médiocres pour des franges sociales pauvres et des établissements privés très bien équipées et offrant une bonne qualité de soins pour les plus nanti. Cet écart risque de se corser davantage au cas où une réforme profonde du système national de santé ne sera pas mise en œuvre », prévient-il.
Procédure prévue par la loi
Du côté du ministère de la Santé publique, on la retenue sur salaire des journées de grève est une procédure légale appliquée partout dans le monde. « Il est inconcevable de cesser le travail et de demander par la suite d’être payé pour une journée non travaillée », précise une source autorisée au sein du ministère.
S’agissant des revendications matérielles des médecins et des pharmaciens, , le ministère de la Santé a réaffirmé l’impossibilité d’entamer des négociations sur les majorations salariales en dehors des accords signés entre le gouvernement et l’UGTT.
Le ministère souligne aussi que les revendications matérielles du syndicat ont des répercussions financières supplémentaires sur le budget de l’Etat estimées à 80 millions de dinars annuellement, soit la moitié du budget du ministère de la Santé réservé au développement en 2013.
Le ministère réaffirme, cependant, sa prédisposition à un «dialogue sérieux qui tient compte de l’intérêt général» avec les parties syndicales au sujet de la réforme du système de santé. « Au cours des deux dernières années, des efforts ont été déployés pour améliorer les conditions de travail dans les établissement de santé à travers le renforcement du personnel hospitalier par le recrutement de 240 médecins spécialistes pour travailler, essentiellement, dans les régions intérieures du pays ainsi que de 284 généralistes et 150 pharmaciens, soit une augmentation de 40% du total des pharmaciens du secteur public et 157 médecins dentistes, avec une augmentation de 30%», souligne le ministère.
Le ministère précise, sur un autre plan, que la valeur des équipements installés dans les divers établissements publics de santé a atteint 55 millions de dinars durant les deux dernières années.
Walid KHEFIFI
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