Ce programme vise à relever le défi fondamental de la stratégie mondiale de l’éradication de la tuberculose, à savoir baisser le taux de prolifération et celui de mortalité due à cette maladie jusqu’à 50%, et ce, à l’horizon 2015. La célébration, cette année, de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, et qui se tient le 24 mars, est placée sous le signe de «Plus de tuberculose de mon vivant», apporte à l’opinion publique internationale, ainsi qu’aux malades atteints par cette maladie une lueur d’espoir en un lendemain meilleur et en une guérison possible.

Il faut dire que les indicateurs enregistrés en matière de lutte contre la tuberculose répondent sensiblement aux objectifs fixés par l’OMS, dont l’atténution du taux des cas émergents et celui de mortalité aussi bien dans les pays les moins touchés par cette maladie que ceux qui comptent plus de 80% des tuberculeux. Aussi, le premier taux a-t-il chuté de 2,2%, et ce, de 2010 à 2011. Quant à la mortalité due à l’atteinte par la tuberculose, elle a baissé de 20% depuis les années 90.

Cette régression positive revient en grande partie aux efforts fournis à l’échelle internationale dans l’optique d’élargir la plateforme sanitaire et l’instauration de programmes et de stratégies à même de garantir aux patients des prestations pertinentes. Le recours, désormais, à des diagnostics basés sur des technologies de pointe ainsi que la promotion de la recherche scientifique en vue d’améliorer la qualité du traitement anti-tuberculose sont les points forts d’une prise en charge qui donne ses fruits.

Toutes ces actions ont permis d’aider quelque 51 millions de tuberculeux à réussir leurs traitements et de sauver la vie de près de 20 millions de malades.
En Tunisie, et selon les données relatives à l’année 2011, la tuberculose se limite à quelque 28 cas pour 100 mille habitants; soit un taux ne dépassant pas 0,01%.

Toutefois, ces résultats, quoique positifs, n’empêchent pas une certaine prolifération du virus. En effet, malgré la baisse du taux de cas émergents, la tuberculose a quand même gagné du terrain en touchant, rien qu’en 2011, quelque 8,7 millions de personnes dont 13% de personnes vivants avec le VIH/ Sida. Pis encore: cette maladie a mis fin aux jours de 1,4 million de personnes dont 430 mille Ppvih/ sida.

La corrélation entre les deux virus, à savoir celui de la tuberculose et celui du sida nécessite la conjugaison de plus d’efforts susceptibles de traiter ces cas jugés comme délicats. D’où l’impératifs de soumettre ces personnes atteintes des deux virus aux traitements antirétroviraux appropriés. Par ailleurs, et selon l’OMS, les programmes de partenariat pour la lutte contre la tuberculose et le VIH/ Sida ont permis de sauver la vie à quelque 1,3 million de malades, et ce, dans la période située entre 2005 et 2011.

Il est également à noter que la lutte contre la tuberculose multirésistante se poursuit mais à un rythme lent. Le nombre important de personnes atteintes par cette maladie se situe, en 2011, autour de 60 mille cas, ce qui n’est pas moindre. Dans notre pays, l’on enregistre annuellement près de 12 cas de tuberculose multirésistante et deux cas de tuberculose ultra multirésistante. Ces indicateurs positifs reviennent essentiellement aux efforts fournis par l’efficacité du programme national de lutte contre la tuberculose.

Elargissement de la couverture de vaccination, sensibilisation sur le virus de la tuberculose, dépistage précoce de la maladie et prise en charge intégrale du malade, telles sont les phases fondamentales et indispensables d’une lutte efficiente contre la prolifération de cette maladie; une prolifération pourtant facile vu que le virus est transmissible à travers l’air libre. Il est à rappeler que notre pays a reçu , en 2004, la médaille d’or de l’OMS pour avoir réussi, quatre années durant, la réalisation des objectifs fixés en matière de lutte contre la tuberculose. La Tunisie avait, alors, réussi à dépister 70% des cas de tuberculeux et à guérir 85% d’entre eux.

Aujourd’hui, le combat contre ce virus continue. En 2012, il a été procédé à la consolidation du réseau des laboratoires chargés de dépister le virus tuberculeux, à savoir le laboratoire de référence de l’hôpital Abderrahmen-Mami, ainsi que le laboratoire de protection sanitaire relevant du CHU Hédi-Chaker. D’autant plus qu’un logiciel a été instauré pour assurer le suivi du programme national de lutte contre la tuberculose.
Cette année, et à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, la direction de soins et de la santé de base organise une campagne de sensibilisation et d’information à travers la distribution de dépliants et d’affiches dans les établissements de santé, ainsi que la diffusion de l’information via les médias.

Auteur : D.B.S.