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Revue de presse

Cas d’hépatite C à Thala : le ministère de la Santé rassure

La presse | Tunisie | 14/02/2013

Le ministère de la Santé a démenti les informations rapportées par un médecin et membre d’un parti selon lesquelles une épidémie d’hépatite C a touché Thala relevant du gouvernorat de Kasserine. Selon le Pr Afif Ben Salah (direction des soins de santé de base au ministère de la Santé), «un contrôle épidémique est assuré sur tout le territoire pour intervenir, en cas de pic atteint dans une maladie donnée, par le lancement d’une enquête». Le ministère prend au sérieux toute information diffusée par les médias ou rapportée par des spécialistes.

L’orateur estime que l’hépatite C se transmet par le sang. Le ministère dispose des données nécessaires concernant cette pathologie qui entre dans la liste des maladies à déclaration obligatoire, système régi par la loi et mis à la disposition de tous les médecins ou spécilistes. A Thala, cependant, 97 cas de personnes atteintes de l’hépatite C ont été identifiés, ce qui ne constitue par une épidémie et «on ne doit pas dramatiser». Certains facteurs à risques peuvent favoriser la propagation de cette maladie non seulement à Thala mais aussi dans toutes les régions comme, par exemple, l’utilisation chez les coiffeurs de lames anciennes non stérilisées.

Octroi gratuit des médicaments

Pour Dr Najet Belhaj, chef du service gastro-enterologie à l’hôpital Mongi-Slim de La Marsa, «il est nécessaire d’effectuer une étude épidémiologique pour avoir une idée sur l’hépatite. Or ce genre d’étude est rare dans notre pays». Il ne faut pas confondre hépatite C et hépatite B dont le taux est de 7,1% environ au niveau national. Elle est localisée surtout dans les régions du Sud comme Djerba, Tataouine... L’étude épidémologique réalisée en 1996 a montré que le taux de personnes atteintes de l’hépatite C est de 1,6% au niveau national mais la maladie se trouve surtout dans les régions du Nord-Ouest, dont Thala, Jendouba, Ghardimaou... Le risque de transmettre l’hépatite C par les rapports sexuels est faible, alors que l’hépatite B est classée dans la liste des maladies sexuellement transmissibles.
Depuis 1995, les enfants sont vaccinés contre l’hépatite B qui serait éradiquée en Tunisie dans quelques années, selon l’oratrice. Aussi, 75% des malades touchés par l’hépatite C bénéficient d’une prise en charge avec octroi gratuit de médicaments. On espère au ministère de la Santé augmenter ce taux pour toucher tous les malades. Une enquête nationale, financée par la Banque africaine de développement, sera lancée pour étudier l’hépatite C sur un échantillon représentatif. On a constaté, par ailleurs, que 87% des cas touchés par l’hépatite C à Thala sont âgés de plus de 40 ans. Des analyses sur 3.000 cas à Thala seront réalisées pour confirmer que la situation est normale.

Débat national sur les politiques de santé

A noter que le médecin qui a rapporté les informations selon lesquelles une épidémie d’hépatite C a touché Thala n’a pas voulu donner les documents en sa possession et a même nié l’existence de l’étude. Le ministère compte porter cette affaire devant la justice pour trancher, d’autant plus que ces données ont créé une psychose chez les habitants.
M. Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, a indiqué que les informations diffuées à ce sujet sont erronées et visent à créer un climat d’inquiétude auprès de la population. «La situation sanitaire à Thala est normale», soutient-il. Le ministère est disposé à fournir les prestations sanitaires à tout le monde, y compris aux personnes indulgentes, d’où l’importance du débat national sur les politiques de la santé qui sera lancé. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que les dettes des hôpitaux ont atteint des nivaux impressionnants. Le ministre a indiqué, d’autre part, qu’un laboratoire a proposé un projet — qui sera étudié — en vue de fournir 500 traitements à des sujets indulgents.
Le ministre a énuméré les différentes réalisations de son département au cours de 2012 en matière d’amélioration des prestations sanitaires, de réformes, de médicaments, d’infrastructure et de corruption. Une agence d’accréditation et de certification a été créée dont M. Salah Ben Ammar a été chargé de la direction. Des règles de bonnes pratiques médicales ont même été définies dans le but d’améliorer les prestations fournies et réduire le coût. Un observatoire des ressources humaines dans le domaine de la santé a été également lancé pour observer et proposer des solutions. Un système d’information sera également chargé de faire le point sur les activités des établissements sanitaires pour assurer la bonne gestion.
L’orateur a précisé que le ministère favorise le partenariat entre les hôpitaux de Tunis et ceux de l’intérieur du pays. Cette opération a été déjà lancée et a donné des résultats encourageants. Les projets futurs concernent aussi les contrats-programmes avec les établissements sanitaires, la maintenance et l’équipement, le renforcement des inspections médicales — qui ont été dépourvues de leurs ressources par le régime déchu —, l’organigramme du ministère de la Santé qui doit être mis à jour... Au sujet de la corruption, le ministre a déploré les incendies qui ont touché plusieurs structures, dont la Pharmacie centrale. «Comme par hasard, ces incidents n’ont eu lieu que sous le nouveau gouvernement» (de la Troïka).
Parmi les cas de corruption, le ministre a cité celui qui a eu lieu dans un service des urgences et qui a causé un manque à gagner de 42.000 dinars. Un montant de 25.000 dinars s’est également évaporé dans un autre service. La mauvaise utilisation des moyens mis en place et la gestion des ressources sont à l’origine de cette corruption. Cinq agents et un médecin ont été traduits devant le conseil de discipline et une inspection financière et administrative a été lancée. L’équipe d’inspection a fait l’objet de pressions pour qu’elle renonce à son travail.

Auteur : Chokri GHARBI

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