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La presse | Tunisie | 09/02/2012
Suite à la tenue de la séance plénière qui a regroupé l’Observatoire national des médicaments ainsi que des parties et institutions nationales concernées par la question de l’approvisionnement du marché en médicaments, une conférence de presse a eu lieu, hier, au siège du ministère de la Santé publique. Le but : informer les Tunisiens sur la question. Ont pris part à cette rencontre les différents acteurs du secteur : l’Observatoire, mais aussi l’Ordre des pharmaciens, l’Ordre des médecins, la Pharmacie centrale, la Chambre nationale de distribution des médicaments, l’Inspection pharmaceutique, la Chambre nationale des industriels des médicaments ainsi que le Centre national pour la précaution dans l’usage des médicaments.
Ouvrant la conférence M. Kamel Idir, directeur chargé de la pharmacie et des médicaments et coordinateur général de l’Observatoire, a rappelé que ces diverses parties concernées se réunissent une fois par mois afin d’examiner l’état d’approvisionnement du marché tunisien en médicaments et de réfléchir sur les solutions appropriées aux problèmes qui se présentent.
Actuellement, le marché local connaît certains problèmes. Certains portent sur l’approvisionnement tandis que d’autres concernent la situation sociale de certains agents : des problèmes qui n’influent point, cependant, sur l’approvisionnement en médicaments vitaux ou relatifs au traitement des maladies chroniques. Récemment, certaines perturbations ont touché le secteur de l’approvisionnement en matières premières. Cela est dû essentiellement aux aléas du transport maritime. Le retard engendré par ces contretemps s’est répercuté forcément sur la fabrication des médicaments. Par ailleurs, le trafic des médicaments en direction de la Libye a accentué le déséquilibre au niveau du marché local. D’autant plus que ce dernier a été touché également par le phénomène des sit-in, qui a provoqué la fermeture de bon nombre de laboratoires, dont Adouiya, Pierre Pharma ou encore Opalia. Chose qui a causé un problème d’approvisionnement concernant certains médicaments saisonniers à une période où la grippe est à son pic. «Certes, des médicaments comme le Gripex ou le Fervex sont indisponibles. Toutefois, des médicaments similaires et alternatifs ne sont pas rares sur le marché. Et le prix de ces médicaments alternatifs est moins cher de 30%. Les subventions relatives à ces médicaments s’élèvent à 56MD», souligne M. Idir.
Le responsable indique également qu’il a été procédé au retrait de quelque 91 médicaments. Ces derniers sont déjà remplacés par des médicaments alternatifs. Il rassure par ailleurs sur l’approvisionnement de la Pharmacie centrale en médicaments importés et en matières premières. En effet, la Pharmacie centrale dispose de médicaments et de substances de base suffisantes pour trois mois et dont la valeur est de l’ordre de 250MD.
Requêtes salariales : des dispositions positives
Pour ce qui est des problèmes sociaux du secteur, les industriels ont exprimé auprès des ministères concernés à savoir le ministère de la Santé publique, ceux de l’Industrie et des Affaires sociales leur détermination à discuter avec les syndicats sur les solutions à envisager. «Certains industriels sont même prêts à hausser les salaires jusqu’à 35% afin de satisfaire les demandes de leurs personnels, mener à bien leur activité et répondre positivement à la demande du marché», note le responsable.
D’un autre côté, M. Idir a indiqué que la demande des dispensaires en médicaments suit une courbe croissante, d’où la nécessité de réviser le budget alloué à ce volet. Par ailleurs, et en vue de rationaliser l’utilisation des médicaments, la démarche consistera désormais à étaler l’approvisionnement dans le temps.
Prenant la parole à son tour, M. Lamine Moulahi, P.-d.g. de la Pharmacie centrale, a rappelé l’importance majeure des médicaments tant du point de vue du traitement que de celui des dépenses. En effet, les médicaments représentent entre 18% et 25% du coût du traitement. Ils constituent un outil fondamental des prestations médicales dans les établissements de santé public. La Pharmacie centrale se charge de l’importation et de la distribution des médicaments en direction des grossistes. Elle veille également au suivi du stock d’approvisionnement au fil des semaines. «Actuellement, nous pouvons affirmer que la situation de l’approvisionnement est rassurante. La Pharmacie centrale a payé toutes ses dettes et les fournisseurs, tant locaux qu’étrangers, re-collaborent avec nous », indique M. Moulahi.
De son côté, M. Rached Azaïez, président de la Chambre nationale des industriels des médicaments, a évoqué le projet d’une convention collective qui inclurait aussi bien les industriels, que les ministères concernés et les syndicats, afin de dépasser le problème des protestations et des requêtes sociales et d’assurer l’approvisionnement du marché. Il n’a pas manqué d’insister sur l’indispensable approvisionnement de toutes les régions sans exception.
Déficit de... communication
Pour M. Abdallah Jalel, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, le manque constaté dans l’approvisionnement en médicaments n’est pas une exception. Cependant, ce qui a pu paniquer les Tunisiens, c’est cette coïncidence entre le manque en médicaments saisonniers et le pic de la grippe. D’autant plus que la capacité de production des industriels s’est avérée assez limitée durant cette période. En revanche, le trafic des médicaments envers la Libye, dit-il, est un phénomène de taille qui est à prendre au sérieux.
Prenant la parole, M. Mohamed Lakhal, directeur du Centre national pour la précaution de l’utilisation des médicaments, a pointé du doigt les exagérations dont se rendent coupables certains médias quand ils évoquent le problème de l’approvisionnement en médicaments, qualifiant ce comportement d’irresponsable. Un avis que partage M. Lotfi Sallami, directeur de l’Inspection pharmaceutique, qui nie le problème de l’approvisionnement et pointe du doigt, par contre, celui de la... communication !
Auteur : D.B.S.
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