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Le temps | Tunisie | 26/11/2011
Les décès maternels représentent un des plus grands défis de santé à relever en Afrique à des degrés divers, selon les pays. Le risque de décès lié à la grossesse ou à l’accouchement est d’une femme sur 13 en Afrique Sub-saharienne, contre une femme sur 4000 dans les pays industrialisés. Des représentants de 17 pays africains sont réunis en conclave depuis hier à Tunis, durant deux jours, pour partager les expériences dans ce domaine et ambitionner d’aller plus loin. Qu’en est-il de la Tunisie ?
Mme Bience Gawanass, de l’Union Africaine qui avait pris l’initiative de cette campagne, ne cache pas son admiration pour l’énorme progrès accompli par la Tunisie dans la réduction de la mortalité maternelle. L’Afrique qui est un continent où il y a des problèmes mais à la fois un continent où certains pays ont réalisé des acquis au-delà des objectifs du millénaire. Il faut échanger les solutions et les expériences, dit-elle, en ajoutant que la Tunisie passe par une Révolution. Néanmoins les femmes et la santé des femmes restent une priorité.
Mohamed Salah Ben Amor, Directeur Général de la Santé au ministère de la Santé publique, rappelle que la tenue de la CARMMA, devait se tenir le 26 novembre 2010. La Tunisie s’est engagée à l’organiser très rapidement après la Révolution. Il rappelle que la Tunisie a beaucoup de choses à apporter à l’Afrique en matière de contrôle des naissances et de santé reproductive. Notre système de santé qui a réalisé des acquis a aussi des insuffisances à combler. « La mortalité maternelle est inacceptable », déclare-t-il. Nous avons un taux de mortalité de 44,8 décès pour 100.000 naissances. L’objectif est d’atteindre 18 décès pour 100.000 naissances en 2015. En Libye, ils sont aux alentours de 100. En Afrique la moyenne est de 400.
Le taux de mortalité de 44,8 est inadmissible. Il est le reflet de l’injustice faite aux femmes.
Une étude a été menée en 2010, concernant les décès de 2008. Elle a révélé que le taux de mortalité a régressé de 34% en deux décennies. La baisse a été enregistrée dans six régions sur sept. Elle a augmenté dans le grand Tunis, en passant de 30,9 à 50,9. La surmortalité dans le grand Tunis est problématique. Elle s’explique, entre autres, par l’encombrement des maternités universitaires et l’inefficacité des maternités régionales. La majorité des décès a eu lieu dans une structure universitaire 42,7% alors que 34,1% ont eu lieu dans un hôpital régional et 12,2% à domicile. Le décès survient chez une femme de 30 à 39 ans dans 58,5% des cas et entre 20 et 24 ans dans 11% des cas à faible niveau scolaire (62,1% premier cycle de l’enseignement secondaire et 3,7% niveau supérieur). Les femmes décédées ont eu un suivi prénatal dans 88,6% des cas mais 8,5% d’entre elles n’ont pas consulté.
L’hémorragie est la cause initiale du décès une fois sur trois suivie de l’éclampsie et de l’infection.
L’évaluation de la qualité de la prise en charge, a révélé son inadéquation dans 56% des cas. L’insuffisance en ressources humaines a été constatée dans 54,8% des cas, l’insuffisance en équipement dans 19,5% des cas, l’insuffisance en moyens de transfusion dans 15% des cas et l’insuffisance en moyens de transfert dans 8,8% des cas. Un système de surveillance de la mortalité maternelle a été mis en place. « Ce système n’a pas été instauré pour sévir, mais pour analyser les causes des décès », dira le Directeur Général de la Santé.
Mohamed Salah Ben Amor déplore, surtout le manque d’organisation. Un accouchement peut survenir à n’importe quelle heure. Le système de santé doit être en mesure de répondre à une hémorragie. L’étude montre que beaucoup de femmes peuvent être sauvées. Le nombre des décès. Les disparités régionales dans le pays restent le principal mais non l’unique obstacle.
De toute façon, la Tunisie, vit une occasion historique unique pour rétablir la justice, améliorer le système de santé à travers la consolidation de la démocratie, de la liberté d’opinion et des droits de l’homme. Il est tout à fait légitime d’espérer que la Révolution donne à la femme la place qu’elle mérite.
Hafedh Chekir, Directeur régional de l’UNFPA, axera son intervention sur les disparités régionales et le niveau culturel et social pour expliquer ce phénomène. La baisse de la mortalité maternelle suppose la conjugaison des efforts des secteurs publics et privés ainsi que l’implication de la société civile. La santé fait partie des droits de la femme. La coopération Sud-Sud devrait être développée. Il faut connaître les autres expériences pour en tirer profit. Des programmes de partenariat entre pays africains doivent être lancés.
Hafedh Chekir, évoquera le problème de la responsabilité, « pour plus de transparence, particulièrement en cas de décès.
Beaucoup de pays ont pu réduire le taux de mortalité maternelle. La Tunisie même si sa situation n’est pas grave, ambitionne d’aller plus loin sur cette voie.
Hassine BOUAZRA
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