Pour cette dernière, tout le mois d’octobre y a été consacré. On parle d’octobre rose des cancers (féminins surtout). Un programme d’une journée entière traitait, à l’occasion de ce séminaire, du cancer du sein où l’épidémiologie, la clinique, la radiologie (mammographie), l’échographie, la thérapeutique avec ses multiples composantes : chirurgicales, médicales (chimio) et radiologiques d’une part, ainsi que d’autre part l’exposition de cas cliniques concrets, les principes de dépistage et le volet organisationnel en faisait les principales composantes. Chacune de ces composantes devait mettre l’accent sur les aspects théoriques de la question, essentiels à savoir, mais aussi et surtout sur les autres aspects relevant de la pratique quotidienne de ces médecins et sages-femmes (une quarantaine de participants), exerçant au niveau de la première ligne dans les structures régionales de santé publique. La formation et l’animation de ce séminaire ont été assurées par des universitaires de l’hôpital régional Mohamed-Tlatli de Nabeul et l’équipe de la direction régionale de Nabeul (SRssb de Nabeul).

Un exemple de la mise en route du programme de lutte contre les cancers féminins a été donné par l’équipe régionale de Nabeul, laquelle a commencé relativement tôt avec ce programme, déjà en 2009, conjointement avec le programme national de lutte contre le tabagisme, institué la même année et entrant lui aussi dans le cadre de la lutte contre les cancers en général (masculins et féminins). Il faut rappeler qu’à ce titre, quatre régions différentes, dont celles de Nabeul, de Jendouba, de Kairouan et de Médenine, ont pris part à un cycle de formation en matière de régionalisation des programmes de santé publique (décentralisation) durant les années 2008 à 2010 (projet de coopération entre le ministère de tutelle et le Fnuap).

L’un de ces programmes concernait les cancers de la femme (celui du sein et celui du col), puisque la santé reproductive constituait le noyau de cette formation.
La manifestation du weekend était une occasion fortuite à la présentation et l’exposition des résultats de/par l’équipe hôte, lesquels ont permis pour la première fois, à une échelle régionale, d’évaluer l’ampleur de l’atteinte des femmes par ces deux cancers. Compte tenu du manque d’une base de données fiable, le travail aurait démarré presqu’à zéro, chose qui a fait que les objectifs à atteindre étaient placés un peu haut, malgré une élaboration judicieuse et approfondie de ses éléments ; les résultats étaient à leur tour en général en deçà des objectifs tracés. L’équipe demeure toutefois confiante et optimiste et il y a lieu de redémarrer cette fois-ci avec plus de certitude, puisque les résultats obtenus serviront de base de données plus sûres et plus confortables au déroulement des opérations de dépistage sur le terrain, à la conception d’un plan d’action plus élaboré et plus réaliste et, enfin, à la réalisation des objectifs tracés. La recommandation principale, ayant émané de presque tous les intervenants, fut d’abord celle d’une meilleure collaboration entre toutes les équipes, aussi bien celles de l’organisation que celles qui travaillent sur le terrain en première et deuxième ligne, que les équipes spécialisées et prenant en charge ces femmes du diagnostic jusqu’au traitement et la prise en charge globale, continue et intégrée. La collaboration du secteur public avec les ONG et le privé demeure la recommandation essentielle et elle tient à cœur à tous les participants, tant cette composante reste, en tout état de lieu, hélas, celle qui mérite le plus d’être soutenue et soulignée.

Auteur : Ridha JEMMALI (Médecin major de la santé publique)