3.000 insuffisants rénaux étaient inscrits au centre pour
la greffe du rein
En 2004, 43 transplantations de rein, 2 greffes du cœur et 4 greffes du foie
réalisées
La transplantation d’organes est le remplacement d’un organe devenu
complètement non fonctionnel et qui ne répond plus aux traitements,
par un organe sain.
Dans notre pays, dès 1948, le Dr Hédi Raïs soignait des non-voyants
en procédant à des greffes de la cornée. Mais c’est
en 1991 que la nécessité de promulguer une loi en harmonie avec
les nouvelles données médicales et éthiques s’est fait
sentir. Et c’est ainsi qu’est parue la loi n°2291 du 25 mai 1991.
La première greffe du cœur a été réalisée
en 1993 à l’hôpital militaire de Tunis. Et c’est le 12
juin 1995 que le Centre national de promotion de la transplantation d’organes
(Cnpto) a vu le jour afin de développer le secteur et d’augmenter
l’activité, de prélèvement d’organes sains sur
les sujets en état de mort encéphalique (ME). Dès lors, une
journée nationale de sensibilisation au don d’organes, célébrée
le 3e samedi de chaque mois d’octobre, a été instituée.
Son but est d’expliquer au grand public que le don d’organes n’est
ni contraire aux préceptes de la religion ni à la loi.
En 2004, 3.000 insuffisants rénaux étaient inscrits au centre pour
la greffe du rein. Or, 300 meurent chaque année bien avant d’avoir
trouvé un donneur.
On a compté, en 2004, 43 transplantations de rein, 2 greffes du cœur
et 4 greffes du foie. Ce taux faible de prélèvement est dû
à un public hostile à l’idée du don même en cas
de mort encéphalique, dès lors que celle-ci est une mort irréversible
du fait qu’elle résulte de l’arrêt de la circulation
dans le cerveau et le tronc cérébral et engendre la destruction
de la substance blanche et de la substance grise. Le patient n’a alors plus
aucune réaction, ni verbale ni motrice, contrairement à l’état
de coma végétatif où le patient peut récupérer
car le cerveau n’est pas totalement détruit.
du point de vue religieux, l’Islam autorise le don d’organes, se fondant
en particulier sur le Hadith du Prophète qui dit que les Croyants sont
un seul corps, à partir du moment que le but du prélèvement
est de sauver une vie humaine.
C’est en 1991 que le législateur est intervenu pour créer
un cadre juridique afin de réglementer cette activité. La loi de
mars 1991 prévoit, dans son article premier, que l’intégrité
physique de la personne humaine est garantie. Le prélèvement et
la greffe d’organes sont soumis aux dispositions de celle loi. L’article
5 a strictement interdit, le prélèvement, sur des personnes vivantes
ou décédées, d’organes de reproduction porteurs de
gènes d’hérédité en vue d’une greffe.
L’article 6 prévoit, lui, qu’il est interdit de procéder
aux prélèvements moyennant une contrepartie financière ou
dans le cadre de toute autre forme de transaction.
L’article 4 interdit le prélèvement de la totalité
d’un organe d’une personne vivante en vue d’une greffe, même
avec son consentement.
Quant à l’article 2, il prévoit qu’en vue d’une
greffe à réaliser dans un but thérapeutique sur un être
humain, un prélèvement peut être effectué sur une personne
vivante, à condition que le donneur soit majeur et jouissant de toutes
ses facultés mentales. La loi précise que la personne donneuse peut
revenir sur sa décision à n’importe quel moment.
Pour ce qui est des prélèvements sur des personnes décédées,
l’article 3 prévoit que ceux-ci peuvent être effectués
à des fins thérapeutiques ou scientifiques sur le cadavre d’une
personne, à condition qu’elle n’ait pas fait connaître
de son vivant son refus d’un tel prélèvement.
Pour faire face au refus de la famille, la loi du 1er mai 1999 prévoit
la possibilité de signaler sur la carte d’identité nationale
son statut de donneur grâce à une mention spéciale.
F. RASSAA