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Le temps | Tunisie | 19/09/2010
Dans le présent article, nous donnerons d’abord un aperçu sur la nouvelle stratégie préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) pour prendre en charge les personnes infectées ou qui risquent de l’être par les Infections sexuellement transmissibles (I.S.T.). Cette approche appelée « syndromique » est bien évidemment adoptée par notre ministère de la Santé publique qui en a accommodé quelques procédés aux réalités de notre pays. Nous donnerons ensuite les plus récentes données statistiques officielles concernant la santé sexuelle en Tunisie. Enfin, nous rappellerons les principales recommandations en matière de prévention sexuelle.
L’approche syndromique des IST
Comme les infections sexuellement transmissibles constituent dans le monde, un problème de santé publique à cause de leur incidence élevée, de leurs complications et de leurs interférences avec le virus du SIDA, l’OMS a mis en place, depuis la fin des années 90, une nouvelle stratégie de prise en charge simple et pratique à l’attention du personnel de santé, reposant sur une approche syndromique qui présente trois grands avantages : l’utilisation des algorithmes simples et pratiques ; le traitement efficace des patients atteints d’IST dès la première visite au centre de soins de santé avec un coût abordable ; la possibilité de prodiguer les conseils et de prendre en charge les partenaires, diminuant ainsi l’infectiosité de ces maladies. En Tunisie, quatre algorithmes ont été conçus à partir de ceux de l’OMS, ils concernent quatre types de symptômes : l’écoulement urétral chez l’homme, les douleurs pelviennes chez la femme, l’écoulement vaginal et les ulcérations vaginales. Dans les quatre documents mis à la disposition des prestataires de services de santé, tous secteurs confondus, on présente toutes les étapes de la prise en charge du malade depuis la déclaration des premiers symptômes jusqu’à la guérison totale. Signalons par ailleurs, que le traitement des personnes infectées n’est pas conditionné par la soumission du patient à un examen biologique. Même le personnel paramédical est autorisé à traiter les symptômes constatés chez ce dernier.
La conduite à tenir devant les IST
L’approche syndromique expliquée plus haut ne va pas sans l’observation par le personnel de santé d’une conduite appropriée face aux infections sexuellement transmissibles ; celle-ci se résume en 11 points : diagnostiquer les IST selon l’approche syndromique, garder la confidentialité, utiliser un vocabulaire simple et adapté à la situation de face, appliquer un traitement précoce dans la mesure où une IST peut en cacher une autre (le virus du Sida, par exemple), adapter la thérapie en cas d’allergie et/ou de grossesse, conseiller au patient porteur d’IST d’arrêter tout rapport sexuel afin d’éviter la transmission jusqu’à guérison, prendre en charge le ou les partenaires (à ce sujet, les dispensaires tunisiens convoquent ces derniers par écrit, des imprimés édité à cet effet sont envoyés aux personnes concernées), promouvoir l’utilisation correcte des préservatifs, établir un suivi clinique (en cas de réinfection, recommencer le traitement, le cas échéant, adresser le patient à un spécialiste ou demander un examen de laboratoire), notifier tous les syndromes IST, conseiller le test VIH selon les antécédents et le profil comportemental du malade.
Des chiffres
Concernant le SIDA et depuis la déclaration du premier cas dans notre pays (c’était en 1986), le nombre de nouveaux cas par an est en moyenne resté inférieur à cent (entre 70 et 75 cas). Ces quatre dernières années, on a noté une baisse relative : entre 60 et 65 cas nouveaux annuellement. Dans la plupart de ces cas (90%), la contamination s’est produite en dehors de nos frontières, essentiellement par voie sexuelle ou par injection de drogue. Le nombre des cas de transmission de mère à enfant ne dépasse guère les 5 par an. Pour ce qui est de la contamination par le sang, la Tunisie n’a enregistré aucun cas depuis plus de 10 ans. Par ailleurs sur les 2500 cas de Sida enregistrés de 1986 à nos jours, on compte près de 1300 décès. En 2008, on a déclaré 31 cas de Sida chez des patients tunisiens et 53 cas de porteurs du VIH (ils se répartissent entre 17 femmes, 33 hommes et 3 enfants de moins de 15 ans). Signalons à ce propos que certains malades du Sida originaires de pays maghrébins voisins ou d’Afrique viennent se soigner dans notre pays : en 2007, par exemple, on a enregistré 140 cas de Sida chez des malades non Tunisiens et seulement 50 parmi nos concitoyens. Au sein de la population autochtone, on remarque que la tranche d’âge la plus touchée se situe entre 20 et 39 ans (39%).C’est cette même tranche d’âge qui est concernée par les infections sexuellement transmissibles ; la moyenne officielle des nouveaux cas d’IST par an se situe entre 35.000 et 50.000 cas, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé publique.
La prévention, seul remède.
« Terminons ce papier en rappelant aux jeunes et aux moins jeunes que la prévention est, jusqu’à nouvel ordre, notre unique arme contre le Sida et les IST. Nous ne disposons pas actuellement de traitement efficace ni de vaccin pour combattre le Sida. C’est pourquoi il est indispensable de ne pas multiplier les partenaires sexuels, d’éviter les rapports avec des personnes à risque, d’utiliser systématiquement le préservatif pour tout rapport occasionnel et enfin d’utiliser des seringues et des aiguilles bien stérilisées. Nous reconduirons ces mêmes conseils à propos des IST et recommandons également de respecter une hygiène correcte, tant corporelle que vestimentaire et de subir une analyse de sang avant le mariage (pour le certificat prénuptial qui préserve le conjoint et le futur bébé) ! Rappelons enfin que le traitement du SIDA est entièrement gratuit ».
Badreddine BEN HENDA
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