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Revue de presse

Recherche scientifique : désormais, un vaste chantier

Le temps | Tunisie | 10/04/2010

Mise en avant de la valorisation des recherches, l’évaluation des brevets et atténuation de l’aspect lourd et trop académique de la recherche. Le secteur de la recherche scientifique en Tunisie a bénéficié dernièrement d’importantes décisions tendant à élever sa performance au niveau des standards internationaux. Le rôle de la recherche scientifique est reconnu essentiel pour la réalisation des objectifs qualitatifs de l’étape actuelle, s’agissant plus particulièrement de l’édification de l’économie nouvelle basée sur les sciences et la technologie et l’instauration de la société du savoir et de l’information.

Aussi, dans son programme pour le quinquennat en cours 2009 // 2014, le gouvernement s’est engagé à augmenter la part du secteur de la recherche scientifique dans le PIB, en la portant à 1,5% à l’orée de 2014, contre 1,3 en 2009. Parallèlement, les grandes entreprises nationales à caractère économique seront incitées à consacrer 1% de leurs chiffres d’affaires aux activités de recherche et d’innovation technologique. Un effort similaire sera déployé pour encourager les entreprises du secteur privé à se doter d’unités de recherche.

Au cours de sa 11ème session tenue, au mois de mars dernier, le Conseil supérieur de la Recherche scientifique a enregistré, avec satisfaction, la dynamique imprimée au secteur de la recherche scientifique en Tunisie, grâce aux réformes et mesures de restructuration et d’adaptation régulières prises à cet effet. Les nombreux acquis réalisés à tous les plans, dans ce domaine, devraient permettre au secteur de la recherche scientifique d’atteindre les normes convenues à l’échelle internationale et de s’amarrer, en même temps, au système de production économique, à l’échelle nationale.

Nouvelle organisation

Le secteur de la recherche scientifique tunisien compte une masse critique de près de 20 mille chercheurs et enseignants chercheurs, quelque 10 mille doctorants et près de 19 mille étudiants en magistère. Il compte également 34 centres publics de recherche dont 10 spécialisés dans les sciences techniques et 10 dans les sciences agronomiques,146 laboratoires de recherche dont 73 spécialisés dans les sciences de la vie et la biotechnologie et 40 dans les sciences exactes, et quelque 484 unités de recherches. Le nombre des unités de recherches s’élevait à 640 au début de 2009, mais les structures d’évaluation régulières des activités de recherche ont décidé la cessation des activités de quelque 160 unités de recherche pour la modestie de leurs résultats, alors que 10 unités ont obtenu un soutien financier supplémentaire pour leur productivité. Les services d’évaluation ont également refusé d’allouer des budgets à 12 laboratoires pour la modestie de leurs résultats et d’accorder un soutien financier supplémentaire à 12 laboratoires pour l’efficacité de leur travail.

L’année 2009 a vu, en effet, la parution du décret du 2 mars qui a introduit une nouvelle organisation des laboratoires et unités de recherche et institué le principe de création de groupements de laboratoires.

Un programme de mise à niveau progressive des laboratoires et des unités de recherche a été engagé afin de permettre à ces laboratoires et unités de recherche de répondre aux nouveaux critères avant la fin de 2011.

Au même moment, les activités de recherche dans les établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur ont été réglementées selon la formule de contrats - programmes conclus entre les établissements de recherche et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les établissements de recherche proposent des projets en fonction des orientations et priorités nationales et lorsque ces projets sont approuvés par la Commission d’évaluation des activités de recherche, le ministère débloque les fonds nécessaires à leur réalisation.

Cette nouvelle politique a été inaugurée le 29 mars dernier par la conclusion d’un premier lot de 8 contrats –programmes portant sur des projets de priorités nationales.

Dans cette même optique, les nouvelles réformes stipulent le changement du caractère administratif des établissements publics de recherche en établissements à caractère scientifique et technique, de manière à conférer davantage de souplesse à leur gestion, en les libérant, entre autres, des pesanteurs du contrôle a priori des dépenses notamment, et en les dotant de conseils scientifiques, à cet effet.

Il faut signaler, aussi, le rattachement de l’innovation technologique au ministère de l’industrie devenu ‘’ ministère de l’industrie et de la technologie’’, ce qui doit alléger le traitement des dossiers relatifs à la recherche scientifique et le rendre plus efficace.

L’invention s’étend

L’année 2009 a connu, en effet, le démarrage des activités de l’Agence nationale de promotion de la recherche et de l’innovation, en tant que structure publique chargée de la valorisation des résultats de la recherche scientifique et leur industrialisation.

L’Agence a approuvé en 2009 le financement de 4 projets de valorisation, moyennant une enveloppe se montant au total à près de 431 mille dinars, dont un projet de biotechnologie concernant un additif de l’alimentation des volailles, un autre concernant un procédé de purification de l’acide phosphorique industriel produit par le Groupe Chimique Tunisien et un autre projet intéressant l’amélioration de la production du sérum antirabique.

Ce nouveau lot porte à 81 le nombre total des projets de valorisation des résultats de la recherche entreprise depuis 1992.

Ce nombre a été jugé insuffisant, et s’explique par la prédominance de la recherche académique, et le manque de cadres et de structures spécialisés dans la valorisation des résultats de la recherche et le transfert de la technologie.

Aussi, il a été décidé de doter les Universités de ‘’bureaux chargés de la valorisation des résultats de la recherche et du transfert de la technologie’’, d’encourager la compétition dans ce domaine et de développer le partenariat entre les écoles d’ingénieurs, les centres de recherche et les entreprises économiques.

Au même moment, la dernière période a connu une évolution notable dans le dépôt des brevets d’invention de la part des établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur.

33 brevets d’invention ont été déposés par ces établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur au cours de l’année 2009, contre 21 en 2008, alors que la période entre 1990 et 1993 a enregistré le dépôt de 5 brevets seulement.

Un effort particulier sera déployé pour améliorer cet indicateur, à travers la mise en place des bureaux chargés de la valorisation des résultats de la recherche dans les Ecoles d’ingénieurs et les Centres de recherche.

L’autre grande décision prise dans ce domaine porte sur la création de trois Pôles régionaux de recherche scientifique et d’innovation technologique, répartis entre le Nord, le Centre et le Sud du pays, avant 2014, et ce parallèlement à la poursuite de la réalisation de la dizaine de technopôles spécialisés dans les différentes régions du pays.

Ces structures sont conçues dans l’esprit d’instaurer une symbiose active entre la formation supérieure spécialisée, la recherche scientifique appliquée et la production économique et industrielle innovante.

Salah BEN HAMADI

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