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Revue de presse

Premier sommet de l’Afrique Francophone sur le diabète à Hammamet ; En Tunisie, nous faisons tout pour le provoquer ; et nous avons tout pour le traiter ; 20% de la population tunisienne de plus de 40 ans sont diabétiques

Le temps | Tunisie | 04/04/2010

La progression du diabète est inquiétante et sa fréquence dans notre pays est préoccupante. Dans le monde, près de 200 millions de personnes sont aujourd’hui concernées par cette maladie, qui tend vers une croissance épidémique puisque les autorités sanitaires (OMS) prévoient une hausse de près de 60 % d’ici 20 ans.

La forme la plus répandue de la maladie est le diabète de type 2. Souvent dépistée tardivement parce que sans symptôme apparent, cette affection peut rapidement conduire à de graves conséquences. Soucieuse de l’impact de cette pathologie sur nos patients, le laboratoire Pfizer a organisé le 2 et 3 avril, le premier sommet de l’Afrique francophone sur le diabète. Le Dr Mohamed Ben Abdallah directeur médical de Pfizer Tunisie et Libye a souligné à ce propos : « dans la lignée des initiatives éducatives que nous offrons, ce sommet se veut une occasion de discuter des plus récentes percées pour la prise en charge du patient diabétique et de la douleur neuropathique et de la dyslipidémie chez le patient diabétique. Ce sommet a essayé aussi de mettre au courant les congressistes arabes et africains sur les récentes données scientifiques sur le traitement et la prise en charge de ces deux affections, largement répandues dans notre région. Nous avons organisé des ateliers au cours des quels les médecins ont discuté des cas couramment rencontrés dans la pratique et partager des informations et des nouvelles approches cliniques avec les conférenciers.

Métabolisme

« Le diabète est une maladie métabolique mais le risque majeur est d’ordre cardio-vasculaire nous a précisé le Pr Michel Pinget chef de service d’endocrinologie, de diabétologie et des maladies métaboliques à l’hôpital civil des hôpitaux universitaires de Strasbourg et président du centre européen d’étude du diabète. La déficience du diabète c’est une augmentation de la glycémie. La prévention doit être précoce. Pour éviter le diabète, il faudrait intervenir en amont. L’étude américaine a révélé que si on marche trois fois par semaine, on réduit le risque de 50%. Une fois le diabète est là, il faut intervenir le plus tôt possible. L’urgence est de traiter vite et de ne pas attendre. Le dépistage est un enjeu capital. En effet le diabète de type 2, qui touche 95 % des diabétiques, est une maladie silencieuse trop souvent ignorée, voire négligée. Or les complications de cette affection peuvent être dramatiques (risque de cécité, problèmes cardiaques, amputation...). Autant dire que le dépistage régulier de notre taux de sucre dans le sang (la glycémie) à l’aide d’un lecteur de glycémie est nécessaire pour préserver la qualité de vie.

Avoir bon pied

« Le style de vie, la vie sociale, l’alimentation du diabétique interviennent dans la gestion à long terme de la maladie a estimé le Dr Andrew JM Boulton Pr à Manchester Royal Infirmary qui ajoute « cette pathologie fait un ravage en Chine et en Inde. Elle touche aussi l’Afrique et, notamment, le Maghreb. Son traitement implique un régime alimentaire équilibré, une activité physique régulière et des contrôles constants de l'équilibre glycémique. Attention à l’obésité et notamment à cette consommation des Fast Food. Cette maladie a des effets parfois importants sur le quotidien des personnes diabétiques et de leur entourage. Elle peut affecter le pied. Or avoir bon pied est une nécessité dans la vie quotidienne. La moindre blessure peut conduire à une infection grave. Même si on a un diabète déséquilibré et ancien, cela n'empêche pas d'avoir une attitude de prévention. La prévention est la mesure la plus efficace pour diminuer les complications au pied. Cette prévention consiste à inspecter quotidiennement les pieds à la recherche des cors et des crevasses, de les laver et d’acheter des chaussures suffisamment larges. »

La douleur neuropathique diabétique

La neuropathie douloureuse est un problème de santé particulièrement fréquent. Ce syndrome a généralement pour origine une dysfonction ou une lésion du système nerveux, qui survient à la suite d’une blessure ou d’une maladie comme le diabète. « La douleur neuropathique diabétique comme l’a précisé Pr Monia Haddad se caractérise par des sensations douloureuses chroniques que les patients décrivent souvent comme ressemblant à une brûlure, un picotement ou une décharge électrique. On estime que la douleur neuropathique touche plus de 7 % de personnes en Europe. En Tunisie, ces douleurs constituent 30% des consultations du Centre anti-douleur de la Rabta. De nombreuses pathologies peuvent provoquer des douleurs neuropathiques, notamment le diabète. Il s'agit d'un des syndromes de douleur chronique les plus difficiles à traiter et les médecins disposaient de très peu d'options thérapeutiques pour répondre aux besoins de leurs patients. La douleur neuropathique associée au diabète touche des milliers de Tunisiens. Pourtant, plusieurs personnes à risque ne sont même pas au courant de l’existence de cette maladie. Des engourdissements, des douleurs ou des picotements aux pieds, aux jambes, aux mains ou aux bras en sont souvent les premiers symptômes. Il est important de traiter et d’apprendre à bien gérer la douleur neuropathique pour continuer à vivre pleinement.

On tend à les prévenir et ralentir leur progression par un contrôle strict de la glycémie. Ces neuropathies peuvent s'accompagner de douleurs parfois intenses qui répondent mal aux antalgiques et aux analgésiques classiques »

Kamel Bouaouina

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