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La presse | Tunisie | 12/02/2010
Le malaise est d’autant plus insupportable que la petite glande masculine, à tort ou à raison, est liée à la fécondité et à la fertilité de l’homme et le cancer de la prostate surgit à partir de l’âge de 45 ans, c’est-à-dire dans la force de l’âge d’un individu. Plus l’homme s’avance en âge, plus le risque devient important à telle enseigne qu’il est quasi certain chez les centenaires. Comme pour beaucoup d’autres maladies du genre, les causes du cancer de la prostate restent inconnues à ce jour. Cependant, les scientifiques ont remarqué qu’il survient beaucoup plus en Amérique du Nord qu’en Europe, et chez les Noirs plus que chez les Blancs. En Asie, il est presque inexistant. L’environnement et l’alimentation sont également envisagés mais restent, en l’absence d’études qui le confirment, de simples hypothèses.
En attendant, le cancer de la prostate augmente à un rythme inquiétant et frappe indifféremment pays développés et pays en voie de développement. Dans ces derniers, et à cause du dépistage, il commence à prendre des dimensions qu’on ne lui connaissait pas jusque-là. Avec la scolarisation et la sensibilisation, les hommes hésitent moins qu’avant à accepter le dépistage. Et c’est tant mieux car plus le dépistage est précoce, plus les chances de guérison sont élevées. Ce n’est que lorsque la maladie émigre de la prostate vers la vessie et les uretères qu’elle devient difficile à guérir. Cependant, il existe des réticences quant à la généralisation du dépistage systématique, et si, dans certains pays industrialisés, la pratique est fortement recommandée, dans d’autres pays par contre, telle la France, la décision relève du seul bon vouloir de la personne. En effet, le traitement du cancer de la prostate laisse le plus souvent des séquelles : la prostatectomie ou l’ablation de la prostate et la radiothérapie externe sont certes efficaces mais peuvent être accompagnées, dans beaucoup de cas, d’impuissance sexuelle et d’incontinence. En attendant, la maladie progresse et tue de plus en plus. Aux USA, elle a même doublé au cours des cinq dernières années.
En France, elle tue chaque année environ 10 000 personnes et le cancer de la prostate constitue la 2e cause de mortalité chez l’homme par cancer et au-delà de 70 ans la première place. Chez nous, les chiffres ne sont pas de véritables indicateurs de la situation, le diagnostic précoce ou tardif n’étant pas de mise. On sait, toutefois, que 300 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Tunisie. Cependant, les hommes avertis commencent à être sensibilisés à la question et l’on hésite moins qu’avant à demander un diagnostic même si on en parle peu autour de soi. Au sein de la communauté scientifique internationale, la recherche sur la question est intense et laisse entrevoir beaucoup d’espoir : la brachythérapie, qui consiste à implanter des grains radioactifs pour détruire les cellules cancéreuses, a fait ses preuves aux USA mais tarde à être étendue au reste du monde. En Amérique toujours, on parle même de chercheurs à l’Université de Californie qui ont pu mettre au point un vaccin encore à l’état d’expérimentation mais dont on espère beaucoup. Alors et en attendant le vaccin ou le traitement miraculeux, le mieux n’est-il pas de rester en vie, quitte à courir le risque de la mutilation fictive ou réelle ? C’est ce qu’a choisi le Québec où, grâce au diagnostic systématique, la mortalité imputable à la maladie a régressé de 23% par rapport au début des années quatre-vingt-dix.
Fadhila Bergaoui
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