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Responsable éditorial :
Professeur Larbi Abid
Des médecins cubains en Algérie
Note du 14/11/2019 17:46:32.
Le 1er Prix « Tedjini Haddam » décerné au Pr Jean-Paul Grangaud
Note du 05/11/2019 11:03:27.
Ouverture des inscriptions au Certificat de sur-spécialisation en hépatologie, gastro-entérologie et nutrition pédiatrique
Note du 30/07/2019 16:07:29.
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Cette dame au caractère bien trempé, fait partie de ces icones que l’Algérie s’enorgueillit d’avoir enfantées un jour. Née à Alger un 2 avril de 1928, elle a brisé tous les tabous. D’abord celui des enfants nés de mariages mixtes, de militante communiste avec l’étiquette étriquée d’apostasie- « Je suis profondément croyante »- chose qu’elle affirme dans l’émission radiophonique « J’avoue que j’ai vécu » de Malika Lafer, celui de l’étudiante indigène qui ne pouvait prétendre qu’au concours d’externat et enfin celui du planning familial lancé à la fin des années 60, une fois la souveraineté nationale recouvrée.
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Avant d’évoquer les différents types d’activités assumés par le corps médical algérien pendant la guerre d’indépendance, nous devons faire quelques remarques préliminaires.
Quand nous parlons de corps médical, cette dénomination englobe médecins, pharmaciens, dentistes, étudiants en médecine et paramédicaux diplômés ou non, dont l’activité a été solidaire et inséparable...
Le professeur Rachid BENABADJI a pris sa retraite en juillet 1998. Il avait exercé les fonctions de professeur chef de service de chirurgie générale à la clinique centrale de 1980 à 1986 puis au service de chirurgie générale de l’hôpital Bologhine de 1986 à 1998.
Rachid BENABADJI est né en 1933 à Tlemcen. C’est là qu’il passa son enfance ayant brillamment conclu ses études secondaires par l’obtention du Bac Sciences Expérimentales en 1953, et après une hésitation entre des études en Géologie et des études en Médecine, il opte finalement pour la médecine et s’inscrit en SPCN à Paris en 1954. Dès son arrivée à la Faculté, il se lie d’amitié avec de nombreux nord-africains et surtout algériens avec lesquels il met en place les statuts d’une organisation des étudiants algériens (UGEA). D’autres étudiants algériens ayant en parallèle créé l’UGEMA, dans un esprit d’unité, avec ses camarades ils sabordent l’UGEA pour se fondre dans l’UGEMA qui aboutit à la grève des étudiants algériens de 1956-1957. Depuis la grève et jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, il sera un membre actif de la fédération de France du FLN.
Il reprend ses études de médecine à la fin de la grève, étude qu’il conclue le 5 février 1963 par l’obtention du diplôme de Docteur en médecine. Il rentre en Algérie pour entamer sa spécialité en chirurgie générale à la clinique chirurgicale B (Sedillot) du CHU Mustapha. Si la plupart des internes de chirurgie sont prosecteurs et enseignants au laboratoire d’anatomie à la faculté de Médecine, Rachid Benabadji enseignera la physiologie de 1963 à 1966. Ce choix est-il en rapport avec l’amitié fraternelle qui le lie au professeur Mohamed ABDELMOUMEN, éminent neurophysiologiste ?
Après 9 ans, passé en qualité d’assistant à la clinique Sedillot, il quitte l’hôpital Mustapha en 1972 après le concours d’agrégation et rejoint le professeur BENDALI AMOR qui venait de prendre la chefferie de service hospitalo-universitaire du CHU Beni-Messous une année auparavant.
Au cours de cette période (1963 – 1980), il s’intéresse à la chirurgie pancréatique, hépato-biliaire, la chirurgie hydatique du foie, la chirurgie de l’ulcère gastro-duodénal mais également à la chirurgie de l’hypertension portale, grâce notamment à la présence dans l’équipe du professeur Alexandre HAEFFNER, chirurgien mais également éminent spécialiste de la dynamique des fluides. Ses qualités d’organisateur le font appeler par le ministre de la santé de l’époque pour prendre la direction des structures de santé au ministère de 1978 à 1980.
En 1980, il prend la chefferie de service de chirurgie générale de la clinique centrale et quitte le ministère de la santé. C’est là que je le rejoins en 1982, où il venait d’avoir son premier assistant, mon confrère et ami Djamel OULMANE. Avec le docteur Mohamed MEGHERBI, nous formions alors les trois premiers assistants du professeur BENABADJI rejoint une année plus tard par le docteur Larbi HIRECHE, CES de chirurgie qui avait exercé dans le secteur privé pendant quelques années et qui avait décidé de réintégrer le secteur hospitalo-universitaire. C’est avec le professeur BENABADJI que nous avons appris outre notre métier de chirurgien (où il insistait sur la minutie des gestes), notre métier d’enseignant et de chercheur, en effet en plus de la visite hebdomadaire du mercredi matin et du staff du mercredi après midi où des séances de présentation de malades sont faites par les différents candidats aux examens de résidanat et d’assistanat, nous avons appris avec le professeur BENABADJI la lecture critique des articles médicaux puisque chaque assistant avait la charge d’une à deux revues chirurgicales qu’il devait lire et présenter les articles les plus intéressants le jeudi matin à l’ensemble de l’équipe qui le critiquait comme s’il en était l’auteur. De même, il nous a appris à rédiger nos articles scientifiques et là, il se révélait alors un critique rigoureux du fond et de la forme des travaux entrepris et il sera là pour exiger cette rigueur dans l'expression, émettant des critiques toujours fondées, recherchant, lors de la rédaction de l’article, le mot juste, la phrase qu’il faut. Grâce à ses séances chacun d’entre nous a pu choisir, par la suite, un sujet de thèse de DESM qu’il a dirigé. Entre 1986 et 1989, nous avions tous les 4 soutenu nos thèses et passer par la suite l’agrégation de chirurgie générale. Dans notre spécialité rares sont les chefs de service, qui pouvaient se prévaloir d’avoir former autant d’enseignants de rang magistral.
Chacun d’entre-nous est actuellement chef de service et pour ma part après un séjour de 5 ans dans le service de chirurgie générale de Birtraria en qualité de docent (faute de poste dans le service du professeur BENABADJI), j’ai réintégré le service de Chirurgie générale de l’hôpital Bologhine lorsqu’il a décidé de prendre sa retraite en 1998. Après le départ de ses quatre premiers assistants, il avait continué la formation auprès d’une nouvelle génération de jeunes chirurgiens qu’il orientera cette fois-ci vers un domaine qui lui tenait particulièrement à coeur : la chirurgie d’exérèse majeure du foie. Il envoya donc pour des stages de courte durée ses jeunes assistants dans des services européens de chirurgie du foie et invita dans son service des professeurs étrangers pour initier l’ensemble de son équipe à cette chirurgie délaissée car considérée comme trop complexe et difficile.
A mon retour dans le service, en 1998 c’est donc un service où en plus de la pathologie chirurgicale prévalente, une orientation pour la chirurgie hépato-biliaire majeure était clairement dessinée. C’est donc naturellement que j’ai pris le train en marche en donnant des sujets de thèse de DESM sur la chirurgie du foie aux différents maîtres-assistants du service que j’avais laissé soit nouveau chirurgien soit encore résidents. Et à sa demande et grâce à son aide, j’ai mis en place un laboratoire de chirurgie d’exérèse du foie, rattaché à l’université d’Alger. Retraité, le professeur BENABADJI participe activement au fonctionnement du service et en particuliers à l’état d’avancement du laboratoire.
Ses compétences pédagogiques ont également été mises à contribution non seulement dans son service, mais au niveau national lorsqu’il a pris en charge le comité pédagogique national de chirurgie où d’importantes modifications dans le cursus ont été introduites en particulier après le séminaire sur l’état des lieux de la chirurgie qu’il organisa à l’INSP en 1995. Homme de culture, Rachid BENABADJI a présidé un temps une association culturelle à Paris dénommée « Les amis de Tlemcen ».
Si l’on devait ne retenir que deux domaines d’excellence du Professeur Rachid Benabadji, ce seraient incontestablement l’enseignement auquel il attachait une grande importance et la chirurgie hépatobiliaire où il a su stimulé l’équipe chirurgicale de Bologhine à garder l'œil ouvert sur les domaines nouveaux de cette chirurgie et sur une spécialisation toujours plus poussée. L’ensemble de l’équipe de Bologhine est fière de l’avoir eu comme maître et souhaite le voir plus souvent dans le service.
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