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Covid-19 : Dr Tayeb Hamdi : Il est temps de cibler les vaccinosceptiques pour préserver les effets de la campagne de vaccination - Le matin - Maroc - 15/10/2021

La moyenne de la primo-vaccination se situe actuellement entre 30.000 et 35.000 doses par jour marquant ainsi un certain ralentissement par rapport aux semaines précédentes. Cette baisse s’explique, selon Dr Hamdi, par le fait que l'on est arrivé à la catégorie des Vaccinosceptiques qu'il va falloir absolument approcher et convaincre pour arriver à vacciner 80% de la population pour mieux faire face à la pandémie, surtout que le variant Delta constitue toujours une menace au Maroc.

Alors que les efforts continuent d’être déployés pour poursuivre la campagne de vaccination dans les meilleures conditions, une baisse des bénéficiaires de la première dose du vaccin par jour a été constatée récemment. Dr Moulay Said Afif, membre du comité scientifique et technique de la vaccination, affirme que la moyenne de la primo-vaccination se situe actuellement entre 30.000 et 35.000 doses par jour. Or, ajoute-t-il, à ce stade, nous devons réaliser au moins 100.000 actes de vaccination si l’on veut avoir 80% de la population entièrement vaccinée d’ici début de l’année 2022. Selon Dr Afif, les efforts de communication doivent être renforcés pour sensibiliser davantage la population, particulièrement les jeunes âgés de moins de 35 ans sur l’importance de la vaccination.

Pour Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, les actions de communication doivent cibler, non seulement les jeunes, mais surtout les personnes qui s’opposent à la vaccination ou les vaccinosceptiques. A cet égard, Dr Hamdi indique que le ralentissement de la primo-vaccination constaté il y a quelques jours s’explique par le fait que nous sommes arrivés à la catégorie la plus dure de la population qui est celle qui refuse le vaccin, et ce pour différentes raisons, notamment la peur, l’hésitation, le manque de conviction ou tout simplement le rejet du principe de la vaccination.

D’ailleurs, pour exprimer leur refus, certaines personnes ont même créé un mouvement qu’elles ont baptisé « l’Union des Marocains qui refusent le pass vaccinal ». Ce mouvement appelle en effet à ouvrir un dialogue national portant sur la gestion de la pandémie au Maroc. Pour Dr Hamdi, ce type d’actions existe partout dans le monde, mais ce qu’il faut savoir c’est que « cette catégorie constitue un danger pour elle-même", alerte-t-il. Effectivement, en cas d’infection, une personne non vaccinée encourt 10 fois plus de risques d’être admise en réanimation et 11 fois plus de risques de décéder suite à la Covid-19, qu’une personne vaccinée. De même, note l’expert, avec le variant Delta, on ne peut pas compter sur la vaccination des autres pour se protéger car les études ont démontré qu’il s’agit d’un variant très transmissible. A cela s’ajoute, rappelle-t-il, le risque d’apparition d’un nouveau variant est toujours présent vu que nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie.

Quels messages transmettre aux vaccinosceptiques ?

Partant du principe que le vaccin, aux côtés des mesures barrières, reste notre principal allié face à la pandémie, Dr Hamdi estime qu’il est temps d’approcher et de convaincre la population qui refuse la vaccination de l’importance de cet acte médical. Pour lui, trois messages essentiels sont à véhiculer :

• D’abord, les vaccins utilisés contre la Covid-19 ont largement démontré leur efficacité. Aujourd’hui, on a des milliards de doses de vaccins qui ont été injectés dans le monde. A cela s’ajoute le fait que plusieurs études et essais cliniques ont été mené avant l’adoption des différents vaccins. Cela dit, si les personnes hésitantes ont déjà des réponses claires à leur interrogations.
• Le vaccin anti-Covid-19 protège contre les formes graves de la maladie. Un peu partout dans le monde où la vaccination a commencé, sur 100 personnes qui décèdent de la Covid-19 actuellement, 99,5% sont non vaccinés alors que seulement 0,5% sont vaccinés doublement. Pour les personnes vaccinées qui décèdent, ce sont généralement des personnes âgées ou souffrant de maladie chronique, d’où l’importance de la 3e dose qu’on a bel et bien commencé à injecter au Maroc.
• En se vaccinant, on protège les groupes qu’on ne peut pas vacciner actuellement, notamment les personnes ayant des contre-indications à la vaccination et les enfants âgés de moins de 11 ans. En d’autres termes, si une personne refuse de se faire vacciner, cela implique qu’elle ne participe pas dans la lutte contre la pandémie et c’est ce qui explique que le virus continue de circuler et de menacer la vie des gens.

Plus de 600.000 personnes ont reçu la troisième dose du vaccin anti-Covid

Un total 625.088 de personnes ont reçu la troisième dose du vaccin anti-Covid, au douzième jour du lancement de l’opération, a indiqué, vendredi, le ministère de la Santé. Le nombre de primo-vaccinés a atteint 23.218.100, tandis que celui des personnes ayant reçu la deuxième dose s’élève désormais à 20.869.902, a précisé le ministère dans son bulletin quotidien sur la situation épidémiologique Covid-19. Par ailleurs, 437 infections au nouveau coronavirus et 572 guérisons ont été enregistrées en 24 heures, portant à 941.446 le nombre total des cas positifs depuis mars 2020, alors que les rétablissements sont de l’ordre de 921.048, soit un taux de guérison de 97,8%. Les nouvelles contaminations ont été recensées dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra (190), Casablanca-Settat (159), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (30), Marrakech-Safi (13), Fès-Meknès (11), Béni Mellal-Khénifra (9), Dakhla-Oued Eddahab (6), Laâyoune-Sakia El Hamra (6), l’Oriental (6), Souss-Massa (3), Drâa-Tafilalet (3) et Guelmim-Oued Noun (1). Quant aux décès, leur nombre total est passé à 14.520 (létalité 1,5%), avec 13 nouveaux cas enregistrés dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra (5), Casablanca-Settat (3), Marrakech-Safi (3), Dakhla-Oued Eddahab (1) et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (1). Les cas actifs sont au nombre de 5.865, tandis que les cas sévères ou graves pris en charge ont atteint 414, dont 23 placés sous intubation.

Nabila Bakkass

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