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Revue de presse

Pr Laïb-Idder Chérifa, médecin du travail à l’EPH Rouiba : «Le travail sous tension affaiblit les systèmes de défense»

La Tribune | Algérie | 01/11/2009

LA TRIBUNE : Pour commencer, pourriez-vous nous dire en quoi consiste exactement votre travail en tant que médecin du travail ?

Pr Idder-Laïb Cherifa : La médecine du travail est une médecine réglementée. Nos missions sont spécifiées dans la loi cadre 88-07 de juillet 1988. Cette loi stipule que tous les travailleurs ont droit à la médecine du travail et cette dernière est de la responsabilité de l’employeur qui paye les prestations. Notre travail consiste de déceler les dysfonctionnements, les corriger, proposer les améliorations nécessaires et déclarer les malades et autres accidents de travail à la CNAS. Dans notre travail, nous insistons beaucoup sur la prévention. Les visites médicales préventives sont obligatoires. Tout comme la visite annuelle ou semestrielle en fonction de la profession. Cela après que nous ayons détaillé l’activité du travailleur lui-même, le type des locaux, le matériel, etc. Si vous travaillez sur un ordinateur, par exemple, on voit quels types de problèmes de santé vous pourriez avoir à cause de l’utilisation de l’ordinateur. Nous faisons donc en sorte de détecter les dysfonctionnements et de proposer les corrections nécessaires pour que vous n’ayez pas mal aux yeux, au dos, au cou. La mission du médecin du travail, c’est de préserver la santé du travailleur.

Mais vous n’intervenez que dans les entreprises conventionnées… alors que de nombreuses personnes travaillent dans des conditions qui laissent à désirer…

Comme je l’ai déjà dit, la médecine du travail est une médecine réglementée. Elle est de la responsabilité de l’employeur et elle est payée par lui. La médecine du travail se fait sur la base d’un contrat signé entre l’employeur et l’hôpital. Ce contrat stipule que l’employeur doit envoyer ses travailleurs pour des visites médicales et l’hôpital met à sa disposition des médecins spécialistes qui s’occupent des consultations, des examens complémentaires, des conseils, des orientations, etc.

Justement, là est le problème. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui sont conventionnées avec la médecine du travail !

En tant que médecin du travail, je ne suis pas dans la fonction d’obliger. Il y a une structure qui est chargée de cela. C’est l’inspection du travail. C’est elle qui est chargée de contrôler l’application de la loi dans le monde du travail. C’est elle qui peut obliger les entreprises à signer des conventions et mettre à la disposition des travailleurs les prestations de la médecine du travail.

Vous travaillez avec plusieurs entreprises de différents secteurs d’activité. Quels sont les problèmes de santé que vous diagnostiquez le plus souvent ?

Cela dépend du secteur. Si vous prenez les entreprises du secteur de l’industrie chimique, vous trouverez beaucoup de problèmes d’asthme professionnel, de dermatose professionnelle, des problèmes liés aux gestes et aux postures adoptés par les employés. Aussi, des problèmes au niveau de la colonne vertébrale, au niveau cervical, au niveau lombaire. Il y a aussi le mal au dos, le mal au cou. Nous avons aussi tous les problèmes liés à l’utilisation des machines, tels les ordinateurs… Des problèmes visuels, d’articulations, etc. Il y a aussi les entreprises où il y a beaucoup nuisances sonores. Là, on trouve des problèmes de surdité professionnelle. C’est, d’ailleurs, l’une des maladies professionnelles la plus déclarée. Notre service -qui est un service universitaire- prend également en charge la population de l’hôpital. Nous avons donc des maladies infectieuses contractées aussi bien par les infirmiers que par les médecins et autres personnels hospitaliers.

Les travailleurs se plaignent d’un stress quotidien dans leurs entreprises. Comment expliquez-vous cela ?

Le stress est un problème réel dans le monde du travail aujourd’hui. Il y a des métiers qui sont particulièrement exposés à ce problème. Il s’agit des métiers à responsabilité. Un responsable d’une grande entreprise est soumis au stress. Le journaliste est soumis au stress… On retrouve le stress à partir du moment où l’organisation du travail est faite de telle manière à ce qu’elle contraigne les hommes et les femmes à travailler sous tension. Et quand vous travaillez sous tension et que vous n’avez pas les soutiens nécessaires, vos systèmes de défense peuvent être dépassés. Ils s’affaiblissent. Vous vous retrouvez dans une situation de souffrance. Quand on est dépassé, on est soumis à un stress quotidien. Si tous les jours votre chef s’en prend à vous, vos collègues ne font pas ce qu’ils font pour que le travail se fasse correctement, au bout d’un certain temps, vous lâchez prise. Si vous n’avez pas autour de vous un collectif de travail qui vous permette de gérer ensemble cette problématique de contraintes et de stress, vous pourrez développer des pathologies de type dépression, burn-out, etc. Cela s’est décrit, dans un premier temps, chez les travailleurs de la santé, exposés au quotidien à la souffrance des gens, à la maladie, à la mort…

Les travailleurs parlent-ils facilement de leurs problèmes dans les entreprises ?

Cela dépend des secteurs. Il y a des travailleurs qui vont directement voir les médecins du travail, leur relater leurs problèmes, demander des conseils, une bonne prise en charge médicale, par contre, d’autres n’agissent pas.L’éducation nationale n’est pas conventionnée avec la médecine du travail...Effectivement, l’éducation nationale n’est pas conventionnée avec la médecine du travail.

Nous recevons quelques enseignants mais gratuitement. La consultation spécialisée dans notre service est ouverte à tout citoyen travailleur. On reçoit toute personne qui considère avoir un problème de santé en relation avec son travail. On la reçoit au moins pour la conseiller.

La corporation des journalistes exprime de grandes inquiétudes quant aux difficultés d’exercice du métier. Des journalistes sont décédés jeunes suite à des problèmes cardiaques et autres… Un commentaire ?

Personnellement, j’interviens dans une entreprise de communication où exercent des journalistes. Elle a signé une convention avec notre service et nous intervenons régulièrement et de façon continue sur les conditions de travail. C’est une entreprise qui a complètement transformé ses structures sur la base des conseils que nous lui avons donnés. Aujourd’hui, nous la citons comme exemple. Nous utilisons les images de cette entreprise dans le cadre pédagogique (formation des médecins du travail). Nous expliquons à nos étudiants que les médecins du travail peuvent trouver des interlocuteurs qui acceptent d’aller jusqu’au bout de notre démarche et appliquent correctement les recommandations que nous formulons. Un travailleur qui est dans de bonnes conditions de travail contribue grandement au développement de son entreprise. L’employeur aussi doit se rendre compte qu’un travailleur en bonne santé est plus productif. Le développement de l’entreprise passe par le développement de la ressource humaine. C’est très important.

Je reviens à ma question sur les journalistes. Beaucoup se plaignent du stress et des difficultés d’exercice du métier, que préconisez-vous ?

Le journalisme comme beaucoup d’autres métiers est un travail stressant. Ce stress peut entraîner des maladies cardiovasculaires et des problèmes d’hypertension artérielle qui peuvent être fatals. Le conseil que je peux donner, c’est justement d’étudier les problèmes de cette profession. Faire une vraie analyse des situations de travail pour déceler les dysfonctionnements. Est-ce que c’est dû seulement aux conditions physiques du travail ? (Chaises, micro-ordinateurs, climatisation…) Existe-t-il des problèmes d’ordre organisationnel ? Comment se fait l’organisation d’un journal ? Comment est le lien hiérarchique ? Y a-t-il beaucoup de pression ? L’observation par le médecin du travail pourrait apporter des pistes de réflexion autour de ce métier.

Entretien réalisé par Karima Mokrani

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