Les raisons restent, entre autres, l’inaccessibilité aux soins, notamment les personnes démunies, contrairement aux assurés sociaux qui ont la chance de bénéficier du tiers payant. Le Dr Gharnaout, pneumologue au CHU de Beni Messous, a souligné que cette évolution est aussi liée à l’augmentation des facteurs polluant l’environnement, les changements des habitudes et le tabagisme. L’affection, a-t-il ajouté, touche sévèrement l’enfant. La prise en charge des malades reste insuffisante, a-t-il expliqué, pour plusieurs raisons.

Il a précisé que la maladie est souvent non acceptée ou elle est sous-estimée. Elle s’aggrave aussi lorsqu’elle est n’est pas diagnostiquée à temps. Le contrôle de l’asthme est important, a-t-il insisté. Pour ce faire, des médicaments comme les broncho-dilatateurs constituent aujourd’hui le moyen de lutte contre cette maladie. Désormais, les malades algériens peuvent bénéficier d’une nouvelle approche thérapeutique, les leucotriènes qui ont une action sur l’asthme, a déclaré le Pr Douagui, chef de service des maladies respiratoires au CHU de Beni Messous. Car, il faut signaler que l’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches, signale le Dr Gharnaout et avec les traitements existants, nous agissons seulement sur une seule voie de l’inflammation. Avec cette nouvelle classe de médicaments, nous pourrons agir sur la double voie et permettre aux malades d’avoir des doses en corticoïdes plus faibles.

Ce qui évitera aux patients les effets secondaires. Le médicament, qui se présente sous forme de comprimés, et administré par voie orale en une seule prise(monothérapie), est indiqué chez l’adulte et chez l’enfant, ont expliqué les intervenants. Pour le Dr Rudi du CHU Charleroi à Bruxelles, cette nouvelle approche thérapeutique, le Montelukast (Singulair), agit sur l’asthme, que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte. « Il se caractérise par une action rapide et une efficacité sur les exacerbations de la maladie. Il diminue le nombre de crises et améliore la qualité de vie du patient » ; le médicament est remboursé par la Sécurité sociale et sera produit en Algérie à partir de 2010.

Par Djamila Kourta