Une greffe pratiquée sur une jeune femme de Hama Bouziane à partir d’un donneur (son frère). Pourtant, au début de cette année, rien n’allait plus à la clinique du rein de Daksi et les interrogations se multipliaient quant aux performances d’un établissement sur ce qui devait faire sa spécificité. Au point où le ministre de la Santé et de la Population, Amar Tou, en visite à Constantine, menaçait carrément de fermer cette clinique si elle n’atteignait pas les objectifs qui lui ont été assignés.

Et ce ne sont pas les moyens matériels ou humains qui devaient être mis en cause. Tout au plus, un problème de dysfonctionnement mais qui constituait un véritable abcès de fixation d’une incapacité à mettre la greffe rénale sur rail. Aujourd’hui, la mécanique semble désormais huilée.

Cependant, doit-on pour autant faire montre d’optimisme quand on sait que depuis cinq années, la clinique rénale comptabilise une dizaine de faux départs annoncés pourtant en grandes pompes. M. Damache Nacer, directeur de la santé, interpellé à ce propos, relativise une telle appréhension, en indiquant que le tour de la question a été fait de sorte à tirer les leçons pour lever les obstacles et mettre le doigt sur les dysfonctionnements qui relevaient parfois, soutiendra-t-il, de simples erreurs d’appréciation ou carrément d’imprévoyance. Quand on sait qu’une greffe rénale nécessite au moins la disponibilité de sérum anti-lymphocyte pour la protection contre le rejet, de produits de conservation d’organes, de produits de réanimation de réactifs pour le dépistage. Et surtout quand on sait que ces médicaments doivent être tous utilisés ensemble lors d’une greffe rénale, l’on peut mesurer l’ampleur d’une tâche qui peut être bloquée, dirions-nous, par un simple grain de sable.

Sur ce point précis, le directeur de la santé se montrera rassurant en affirmant que la commande de ces médicaments obéit désormais à une procédure d’avis d’appel d’offres, où les soumissionnaires sont astreints à des conditions contractuelles qui mettent à l’abri la clinique rénale de toute rupture, quelle que soit la nature du médicament.

Sur un autre volet, notre interlocuteur déclarera qu’actuellement il existe 45 couples (donneurs et receveurs) issus des différentes wilayas du pays (Constantine, Mila, Annaba, Sétif, Alger, Oran...) prêts à subir le prélèvement et la greffe rénale. A moins d’empêchements techniques, comme le test de compatibilité par exemple, qui se fait 24 heures avant l’opération, la clinique table sur un nombre théorique de 15 greffes jusqu’à la fin de l’année, sachant que le programme sera interrompu durant pratiquement deux mois d’été.

M. Damache indique enfin qu’il y a actuellement 140 receveurs qui attendent, soulignant par là que le prélèvement sur les cadavres est prévu du moment que rien ne s’y oppose.

M. S. Boureni