Comment un ministre de la Santé, médecin de fonction, peut être aussi rassurant alors que rien n’est encore validé. Les 20 millions de doses dont parle le ministre de la Santé, Saïd Barkat, ont été commandées au laboratoire britannique Glakso SmithKline (GSK) (commande mondiale de 291 millions de doses) avec qui un contrat d’acquisition a été signé. Mais aucune livraison n’est prévue pour le moment pour l’Algérie. Le laboratoire semble être plus avancé dans les essais cliniques que les autres laboratoires tels que le français Sanofi Pasteur pour qui l’Algérie a commandé 28 millions de doses et le groupe suisse Novartis 10 millions de doses. En plus, ces deux derniers laboratoires n’ont pas encore signé de contrat avec le ministère de la Santé algérien. Les dernières informations concernant le développement du vaccin contre la grippe A (H1N1) signalent que ce dernier est toujours en phase d’essais cliniques.

Dans un communiqué rendu public hier, GSK affirme que des résultats d’un premier essai de son vaccin en développement démontrent qu’il était efficace dès la première dose. Le groupe britannique a cependant rappelé que ses essais n’étaient pas terminés. Quinze autres sont en cours, qui portent sur plus de 9000 personnes (adultes, enfants et personnes âgées) en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Ces essais vont, sans doute, prendre le temps qu’il faut pour qu’enfin, le vaccin puisse avoir son AMM et être commercialisé. En attendant ce fameux produit, le ministre de la Santé a du pain sur la planche en termes de prévention à l’égard de la population contre ce virus. A commencer par les établissements scolaires où les élèves se retrouvent trois par table et que rien ne rappelle sur les dangers de ce virus ni les conseils pour éviter sa contagion. D’autant que deux études américaines ont révélé que certaines personnes infectées par le virus H1N1 pourraient être contagieuses une semaine, voire davantage après la disparition de la fièvre, soit plus longtemps que ne le pensaient les virologues.

Cette étude montre qu’on peut être contagieux pas seulement 24 ou 48 heures mais probablement jusqu’à une semaine après la disparition de la fièvre, a expliqué le Dr Gaston De Serres, de l’Institut national de santé publique du Québec (Canada), lors d’une conférence de presse en marge de la 49e conférence annuelle sur les agents antimicrobiens et la chimiothérapie (ICAAC), réunie à San Francisco. Par ailleurs, un expert de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que 40% des décès liés à la grippe A (H1N1) dans le monde frappaient des personnes jusqu’alors en bonne santé, 60% des personnes souffrant de facteurs de risque. Les quatre personnes décédées précédemment en France métropolitaine souffraient de pathologies graves (déficit immunitaire, diabète, etc.), selon l’Institut national de veille sanitaire (INVS). Plus de la moitié des personnes atteintes des formes les plus graves de cette grippe sont âgées de 20 ans ou moins, a souligné cet expert invité à la Conférence européenne des maladies pulmonaires.

Par Djamila Kourta