L’importance du secteur de la santé en Algérie doit se traduire par un certain nombre d’éléments: sa taille, son infrastructure, ses équipements médicaux, ses prestations de soins, ses niveaux d’investissements dans la recherche et le développement, son recours à des professionnels très qualifiés, notamment le personnel étranger ou expatrié, sa croissance rapide dans les sciences et technologies de base, qui promettrait d’améliorer et de personnaliser davantage les thérapies et diagnostics, son influence sur l’économie en fournissant des travailleurs en santé productifs et innovateurs. Pour ces raisons, le rythme de l’innovation dans l’économie en général dépend beaucoup du succès de la recherche universitaire et industrielle et aussi du succès de la recherche dans le secteur de la santé.

D’autre part, dans les pays développés, les perspectives d’innovation dans le secteur de la santé sont extrêmement prometteuses en raison du rythme du changement dans les théories scientifiques de base. A ce sujet, il est temps de s’intéresser aux nouvelles formes de soins en se mettant à jour au niveau des technologies innovantes: par exemple, l’utilisation d’outils sophistiqués dans les différents soins comme l’implantation de « puces électroniques » dans le corps pour calmer les douleurs...

On devrait s’attacher à développer un certain nombre de secteurs technologiques, notamment les thérapies biologiques, pharmaceutiques et génétiques avancées ainsi que l’application d’une technologie de l’information et des communications (TIC) de pointe dans le cadre d’un programme électronique sur la santé (cybersanté). Il s’agit de passer d’une approche classique des soins à une approche « technologique-scientifique » qui répondrait aux revendications de meilleurs soins de santé et qui diminuerait les dépenses consacrées aux soins à l’étranger. Et cela demande une mobilisation au niveau de la formation, de la recherche et de l’investissement qui nécessiterait une action publique efficace et rapide.

La santé est donc invariablement l’une des préoccupations premières de chaque pays. La façon d’appliquer le savoir à la prestation de services et à l’innovation de produits dans ce secteur s’avère donc primordiale pour faire face à la demande des soins, à l’amélioration de la qualité des services de soins offerts et au rendement global de l’économie. L’objectif étant toujours d’améliorer la prestation des soins dans les différents hôpitaux, il s’agit de décrire le rôle important que doit jouer le secteur de la santé dans l’économie. Il est important de faire en sorte que le rythme de l’innovation dans le secteur de la santé s’accélère et d’expliquer en quoi l’innovation dans le secteur de la santé, qu’elle soit quantifiable ou non, accroît la productivité du secteur.

Le secteur de la santé doit être tourné vers le savoir de ce nouveau millénaire, sachant que ce secteur est tributaire d’investissements réguliers considérables dans la recherche et le développement. En effet, les conditions doivent être réunies afin de permettre aux chercheurs et aux scientifiques de mener à bien leurs projets. En d’autres termes, pour bien se porter, un secteur des soins de santé doit former une main d’œuvre dans le domaine de la santé pouvant jouer un rôle productif et innovateur pour l’économie.

Ces engagements ne seront possibles que si des projets viables dans le domaine de l’innovation sont préparés et exécutés dans un environnement de politiques de santé et de stratégies de développement dynamiques, de programmes de santé pertinents, de gestion efficace au niveau local et national. La promotion de politiques favorables à l’innovation est donc indispensable. En effet, les lois, les politiques et les institutions sociales influentes sont essentielles pour encourager l’innovation en vue de l’amélioration de la situation sanitaire générale de la population.

Le bilan du système de santé algérien, sur les quatre dernières décennies, est positif du point de vue des indicateurs d’offre de soins tels que le nombre de médecins, d’hôpitaux, de centres de santé... Le changement est considérable. Toutefois, si l’on s’intéresse à des indicateurs comme la qualité des prestations médicales et l’utilisation des technologies modernes, le bilan est nettement moins positif.

Il est nécessaire de penser à investir dans de nouveaux hôpitaux et surtout d’essayer de doter chaque région d’un grand hôpital moderne équipé d’appareils sophistiqués et d’un personnel hautement qualifié, avec des prestations de soins comparables à celles des hôpitaux modernes européens: la recherche de la performance au niveau du système de santé peut être envisagée à travers notamment la réalisation de ce genre d’hôpitaux équipés de technologies nouvelles. Force est de constater que si l’on arrive à atteindre cet objectif, on pourra penser à établir un système de tarification des prestations sanitaires qui correspondrait à des services hospitaliers de qualité. Enfin, les insuffisances et le retard que l’on accuse dans le développement de notre système de santé sur ce plan doivent amener l’action gouvernementale à apporter les changements nécessaires pour ajuster les structures de santé aux évolutions technologiques du milieu médical qui ont lieu dans les pays avancés.

Par Riadh Bouriche Docteur En Sciences Politiques (Politologue)